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Soutien aux PME tunisiennes

Soutien aux PME tunisiennes
  • Publiéfévrier 10, 2023

Reconnaissant leur rôle moteur de l’économie tunisienne, la Banque mondiale abonde un plan de soutien aux PME, trop peu soutenues par les circuits financiers classiques. Les institutions de Bretton-Woods appellent une nouvelle fois le pays aux réformes.

 

La Banque mondiale approuve un prêt de 120 millions de dollars pour la Tunisie afin de financer le projet « Soutien aux petites et moyennes entreprises pour la relance économique ». Ce programme vise à remédier aux principales contraintes de liquidité à long terme auxquelles sont confrontées les entreprises tunisiennes en finançant des lignes de crédit à long terme qui seront rétrocédées par le ministère des Finances aux institutions financières participantes pour qu’elles prêtent aux PME éligibles.

« La situation économique est sensible. La Tunisie n’est pas seule, tous ses partenaires veulent l’aider, mais la Tunisie doit aussi s’aider elle-même. Les réformes concernent la masse salariale et la compensation »

« Les PME jouent un rôle clé dans l’économie tunisienne. La pandémie de la Covid-19 et la guerre en Ukraine ont provoqué des déséquilibres macroéconomiques en Tunisie, qui ont exacerbé les défis auxquels elles sont confrontées et affaibli leurs performances et leur santé financière », explique Alexandre Arrobbio, directeur national de la Banque mondiale pour la Tunisie.  

« Par le biais de ce projet et d’autres programmes de soutien au secteur financier, la Banque mondiale, en collaboration avec ses partenaires, poursuit son soutien au plan de relance du gouvernement tunisien. » Ce plan comprend « des réformes cruciales » du secteur financier que les autorités entreprennent pour renforcer la réglementation et la supervision du secteur financier, développer davantage l’infrastructure financière et promouvoir une inclusion financière plus large.

L’accès des PME tunisiennes au financement est insuffisant et la situation s’est dégradée au fil des ans, déplore la BM. Par exemple, l’accès au financement était considéré comme une contrainte majeure par 21,9 % des entreprises en 2013 et par 43,9 % des entreprises en 2020. Les PME qui ont accès au financement obtiennent principalement des crédits à court terme en raison, notamment, d’un manque de liquidités à long terme dans le secteur bancaire.

 

Trois lignes de crédit

En effet, les marchés de capitaux et les institutions d’épargne contractuelle, principales sources de financement à long terme dans de nombreux marchés émergents, doivent encore être pleinement développés en Tunisie.

Pour relever ces défis, le projet mettra en place deux lignes de crédit. La première, d’un montant de 24,5 millions $, sera utilisée pour rééchelonner les prêts existants des PME viables sur des échéances plus longues afin d’alléger le fardeau de leur dette. La deuxième ligne de crédit de 93,7 millions $ fournira de nouveaux prêts à long terme aux PME viables. La troisième composante, d’un montant de 1,5 million $, est consacrée au soutien à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation du projet. Le projet s’appuie également sur la modernisation du mécanisme public de garantie partielle du crédit, SOTUGAR, qui est soutenu par une assistance technique parallèle et par un protocole d’accord entre le ministère des Finances et la Banque centrale de Tunisie pour renforcer la gouvernance et la supervision de SOTUGAR.

La Banque mondiale a consulté un large éventail de parties prenantes lors de la préparation de ce projet Notamment l’AFD (Agence française de développement) et la BEI (Banque européenne d’investissement, qui prévoient d’accorder des facilités de crédit similaires d’ici l’été, sous réserve d’une vérification préalable satisfaisante et de l’approbation du conseil d’administration.

 

En bref

Les réformes, préalable à l’aide, pour le FMI

Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale  pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a affirmé, au micro de Mosaïque FM, que la tutelle du Club de Paris nécessite forcément un accord préalable avec le FMI.

« La situation économique est sensible et si on arrive à obtenir l’accord et un programme avec le FMI pourquoi recourir au Club de Paris, c’est un peu l’œuf et la poule. Il faut régler les problèmes et il y a des réformes à engager. La Tunisie n’est pas seule, tous ses partenaires veulent l’aider, mais la Tunisie doit aussi s’aider elle-même. Les réformes concernent la masse salariale et la compensation », a-t-il déclaré.

Rappelons que le Club de Paris est un des bailleurs de fonds des pays en difficultés économiques ou qui peinent à honorer les échéances de leur dette. Il est constitué de 19 pays ainsi que du FMI et la BM. Son soutien permet de restructurer la dette et d’obtenir des prêts à taux concessionnels.

@AB

Écrit par
Aude Darc

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