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African Business

Sonatel résiste à la pression concurrentielle

Sonatel résiste à la pression concurrentielle
  • Publiémars 2, 2021

Dans un environnement devenu plus concurrentiel, la Sonatel parvient à améliorer son résultat net. Mobile et Orange Money ont tiré l’activité en 2020. Les bons résultats financiers permettent à l’opérateur de poursuivre son programme d’investissements.

Par Marie-Anne Lubin

« De solides performances commerciales et financières. » C’est ainsi que Sonatel résume son exercice 2020, au sein d’un rendu difficile par l’intensification de la concurrence et un resserrement réglementaire. La filiale d’Orange, présente dans cinq pays africains, reste l’opérateur de référence en Afrique de l’Ouest.

Elle est leader dans ces pays de présence (sauf en Guinée Bissau), affichant une part de marché de 55,6% au Sénégal, de 55,3% au Mali, de 58,7% en Guinée Conakry et de 52,2% en Sierra Leone.

En 2021, Sonatel entend poursuivre ses investissements matériels et humains, afin d’améliorer la qualité de son offre. Il s’agit également de se montrer plus « agile » dans un environnement en perpétuelle évolution.

L’opérateur se prévaut de 10 millions d’abonnés sur son réseau mobile et affirme avoir engrangé plus d’un million de nouveaux clients mobiles en 2020. Cette performance est notamment due à la bonne tenue de son parc d’utilisateurs de données mobiles, surtout au Sénégal. Sonatel y compte 12,7 millions de clients (+12,5%).

De son côté, Orange Money affiche un bond de 29,1% de sa clientèle, à 8,8 millions d’utilisateurs. D’autre part, le parc très haut débit se poursuit, comptant déjà 310 000 clients. Sonatel poursuit ses investissements pour améliorer la qualité et la couverture, de la 3G au très haut débit fixe.

La pression concurrentielle, l’an passé, n’a pas épargné la filiale d’Orange. Au Sénégal, par exemple, Sonatel a enregistré un tassement de 2,9% de son chiffre d’affaires, à 496 milliards de F.CFA (756 millions d’euros). Le tout, dans un marché en baisse de 4,6% en raison de la crise sanitaire, principalement.

Globalement, le groupe affiche un chiffre d’affaires de 1 206 milliards de F.CFA (1,84 milliard d’euros), en hausse de 2,3%. Tandis que la marge opérationnelle (Ebitda) a augmenté de 7,6%, à 519,2 milliards de F.CFA (792 millions d’euros), le résultat net a augmenté de 3%, à 201,3 milliards (307 millions d’euros). Contrairement à ce qui s’était passé en 2019 (recul de 2,7% du bénéfice net) la bonne tenue de l’activité opérationnelle a compensé le coût et l’amortissement des investissements, ainsi que les frais financiers.

Un quart de l’activité provient du mobile

Le groupe Sonatel a contribué aux recettes budgétaires des États pour plus de 610 milliards de F.CFA, versées à titre d’impôt, taxes, redevances, cotisations sociales, droits de douane et dividendes dans ses pays de présence. Au titre du développement du secteur privé local, les activités de la société ont généré, au profit des entreprises africaines, plus de 250 milliards de F.CFA de chiffres d’affaires.

L’activité a donc été tirée par Orange Money (+23,5% de chiffre d’affaires), portée par la croissance du parc (+1,9 million de clients actifs sur un an avec plus de la moitié des clients inscrits, actifs sur les services) et des usages (+20,3% d’augmentation des transactions en volume). En 2020, près de 12,5% des revenus ont été générés par les activités Mobile Money qui ont drainé un chiffre d’affaires de 151,1 milliards de F.CFA (230 millions d’euros).

Sonatel à Dakar

Le groupe se félicite d’une performance encore meilleure du mobile dont la croissance (+20,2%) est soutenue par une progression forte du parc et des usages autour de l’abondance et à travers le développement du très haut débit (4G/4G+). Près du quart du chiffre d’affaires du groupe provient des services Data Mobiles, avec 285,2 milliards de F.CFA générés (435 millions d’euros).

En 2021, Sonatel entend poursuivre ses investissements matériels et humains, afin d’améliorer la qualité de son offre. Il s’agit également de se montrer plus « agile » dans un environnement en perpétuelle évolution. Le groupe restera néanmoins attentif à la maîtrise de ses charges, notamment au Sénégal et en Guinée Bissau, où les résultats ont été plus décevants en 2020.

Par ailleurs, l’agence de notations financières WARA a émis sa première note à l’égard de la dette obligataire de Sonatel : « AA- ». Selon les analystes de Dakar, « le groupe dispose d’une forte capacité d’anticipation, d’innovation et d’investissement ». Laquelle a permis à Sonatel de « faire évoluer son modèle d’affaires et trouver de nouveaux relais de croissance pour compenser la baisse des segments traditionnels ». WARA considère que le niveau et la qualité des infrastructures réseau sont « exemplaires », tandis que « la situation financière est très robuste ».

ML

Écrit par
Par Marie-Anne Lubin

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