Sénégal : Premier lingot en février pour Toro Gold
Une seule mine d’or est à ce jour exploitée de façon industrielle au Sénégal, un monopole sur le point d’être rompu. Un deuxième gisement entrera bientôt en production.
Par Gérard Choisnet
La ministre des Mines et de la géologie, Aïssatou Sophie Gladima, s’est rendue le 18 janvier à Mako, dans l’Est du Sénégal (région de Kédougou), où la Petowal Mining Company (PMC), filiale à 90 % de la britannique Toro Gold Ltd. dont le siège est à Guernesey (Etat sénégalais 10 %), achève les travaux de construction de sa mine d’or à ciel ouvert.
Situé dans la « fenêtre de Kéniéba » où se trouvent plusieurs opérations minières de classe mondiale, dont la mine d’or sénégalaise de Sabodala à 40km de Mako, le projet est accessible par la route internationale Dakar-Bamako qui passe à 5km. Le permis d’exploration couvre une superficie de 150 km2. Il n’avait pas connu de travaux avant l’arrivée de Toro Gold et les travaux initiaux effectués en 2010-2011 ont permis d’identifier plusieurs zones d’anomalies dont le prospect de Petowal, maintenant le centre des activités d’exploration.
Sur la base des résultats de 52 000 mètres de forage effectués entre 2011 et 2015 et des estimations de ressources, Toro Gold a achevé plusieurs études techniques : l’Etude économique préliminaire en 2013, l’Etude de préfaisabilité en 2014 et l’Etude de faisabilité définitive en 2015. L’Etude d’impact environnementale et sociale (EIES) a par ailleurs été achevée en 2015.
L’Etude de faisabilité définitive a mis en évidence une ressource minérale de 22,85 millions de tonnes à 1,83g/t pour 1 345 000 d’onces d’or, et une réserve de 13,9 millions t à 2,22g/t pour 996 000 d’onces. L’une usine de traitement CIL (par lessivage) disposera d’une capacité de1,8 million t par an avec un taux de récupération moyen de 89,6% sur la durée de vie de la mine. La production moyenne sera de plus de 140 000 onces d’or par an pendant les 5 premières années.
Les infrastructures prévues comprennent également un barrage de retenue d’eau de 924 000 m3 ; une installation de gestion des résidus (IGR); une centrale diesel de 14 MW opérée par un producteur indépendant; et un camp de 130 lits.
Les investissements sont évalués à 201,5 millions $ (108 milliards de F.CFA), dont 170 millions $ pour le développement du projet et 31,5 millions $ pour le maintien pendant la durée de vie de la mine et sa clôture.
Une concession minière de 15 ans a été attribuée à PMC par décret présidentiel signé le 14 juillet 2016. « Depuis l’établissement de la société en 2009, Toro Gold a été active au Sénégal et a fait la découverte de Mako en 2011 » déclarait à cette occasion son CEO Martin Horgan, annonçant « le commencement des activités de construction dans l’immédiat court terme », avec un objectif de première production d’or au 1er trimestre 2018.
Les travaux ont effectivement démarré en août 2016, une dizaine de contractants ayant été retenus par procédures d’appel d’offres : Lycopodium Minerals Pty Ltd ; Eiffage Senegal ; SFTP SA ; TTI ; DLM Senegal ; Knight Pièsold Consulting ; SGS Minerals ; Vivo Energy ; African Mining Services Senegal (AMSS) ; Power Solutions Africa ; et ATS S.A.R.L.
AMSS, filiale à 100 % de l’australien Ausdrill nouvellement créée et première entreprise de services miniers totalement intégrée du Sénégal, a remporté le contrat pour la construction de la mine.