Satisfecit sans nuance du FMI à la Côte d’Ivoire

Le Fonds monétaire international, qui débloque 400% de la quote-part initiale de DTS attribuée à la Côte d’Ivoire, salue les efforts du pays pour maintenir son rythme de croissance, ainsi que sa politique de lutte contre l’inflation.
Le FMI (Fonds monétaire international) approuve une aide équivalente à 3,5 milliards de dollars au gouvernement ivoirien, sous forme de DTS (Droits de tirage spéciaux). Près de 500 millions $ sont débloqués immédiatement, tandis que l’accord entre les parties s’étale sur 40 mois. Le fonds soutient ainsi le programme national de développement qui vise à placer la Côte d’Ivoire dans la partie haute des « pays à revenu intermédiaires », à moyen terme.
Le programme aidera également la Côte d’Ivoire à augmenter sa contribution aux réserves internationales de l’UEMOA. Sachant qu’à court terme, le pays vise avant tout la stabilité macroéconomique.
La Côte d’Ivoire ratifie le Protocole de la CEDEAO qui prévoit un cadre de coopération, d’entraide judiciaire et d’assistance en vue de faciliter la poursuite et la répression des actes de corruption en Afrique de l’Ouest.
En effet, face aux « chocs » qui ont frappé la Côte d’Ivoire, comme ses voisins, ces dernières années, les autorités se sont engagées à poursuivre leur programme de promotion d’une croissance inclusive tirée par le secteur privé ainsi qu’à renforcer les efforts d’assainissement budgétaire, se félicite le FMI.
Pour cela, l’État ivoirien mobilise principalement ses recettes intérieures, soutenu par des mesures initiales et une stratégie globale de mobilisation des recettes à moyen terme, afin de garantir les moyens nécessaires à ce que le FMI qualifie d’« ambitieux programme d’investissement social et en capital ». Les principales réformes structurelles visent à améliorer davantage le climat des affaires, notamment en renforçant la bonne gouvernance, en augmentant l’inclusion financière et en investissant dans le capital humain, ainsi qu’à renforcer la résilience au changement climatique.
« La priorité accordée par les autorités à l’amélioration du cadre institutionnel et législatif de la gestion de la dette est également essentielle pour préserver la viabilité de la dette », ajoute le FMI.
Abandon du système des subventions
Concernant les ambitions du pays à moyen terme, le FMI juge que la stratégie permettra de réduire considérablement les dépenses et exonérations fiscales inefficientes, en particulier en ce qui concerne la TVA. « Cela permettra d’élargir l’assiette fiscale au moyen d’un régime fiscal plus simple, plus transparent et plus équitable. »
En effet, le gouvernement ivoirien s’est très tôt engagé à remplacer le système de subventions universelles aux produits alimentaires et aux carburants, par des transferts financiers ciblant les ménages les plus pauvres. Une des exigences du FMI, contestée par certains pays africains. Le FMI considère que les subventions profitent à toutes les classes sociales, tandis que les transferts profitent à ceux qui en ont le plus besoin. « Les subventions indirectes et directes visant à freiner les pressions sur les prix, l’augmentation des dépenses de sécurité et la détérioration des termes de l’échange dans un contexte de demande intérieure robuste ont entraîné une aggravation des déséquilibres macroéconomiques en 2022 », justifie le FMI.
L’engagement des autorités à améliorer la couverture, la transparence et la gestion des finances publiques, en particulier pour inclure les entreprises publiques, est également important pour préserver l’espace budgétaire.
« De nouveaux investissements dans le développement du capital humain, en particulier parmi les jeunes et les femmes, rendront la croissance plus inclusive. Le renforcement de la résilience face au changement climatique sera également important pour assurer une transformation économique durable », conclut le FMI.
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En bref
La Côte d’Ivoire engagée contre la corruption
Dans sa note de conjoncture, le FMI écrit que la mise en œuvre résolue de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption et de la Stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme « renforcera la transparence et attirera davantage les investissements privés ». À ce propos, le gouvernement ivoirien vient de ratifier le Protocole de la CEDEAO.
Cette convention prévoit un cadre de coopération, d’entraide judiciaire et d’assistance entre États membres, en vue de faciliter la poursuite et la répression des actes de corruption en Afrique de l’Ouest.
« Cette convention adoptée en décembre 2001 par les quinze États membres de la CEDEAO vise à renforcer la coopération et à promouvoir dans l’espace communautaire des mécanismes efficaces pour prévenir, réprimer et éradiquer la corruption », explique le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly.

@AB