Satisfecit du FMI à l’égard du Bénin

Louant la consolidation budgétaire du Bénin, le FMI accorde au pays une nouvelle facilité de paiements. Le Fonds prévoit une solide croissance à court terme et approuve les priorités budgétaires du pays en matière de sécurité et de filets sociaux.
Le Bénin confirme qu’il est l’un des « bons élèves » de l’Afrique, au regard des instances internationales. Le pays de Patrice Talon a reçu une nouvelle autorisation de décaissement du FMI (Fonds monétaire international) de 68 millions de dollars. Ce qui porte ses décaissements cumulés auprès du Fonds à environ 360 millions $.
Après trois années d’assouplissement budgétaire justifié par un contexte de chocs larges et récurrents, « la consolidation budgétaire se poursuit, soutenue par une mobilisation robuste des recettes et une priorisation des dépenses pour préserver les programmes sociaux et aider à faire face aux besoins importants de développement du Bénin et défis sécuritaires », souligne le FMI dans un communiqué.
Cet appui du FMI fait suite à la visite d’émissaires envoyés par le fonds, début avril ; mission conduite par Constant Lonkeng.
« L’économie béninoise se solidifie. La réponse bien équilibrée des autorités aux chocs externes, soutenue par un financement anticipé [du FMI], a renforcé la confiance des investisseurs », résume l’économiste. Les estimations suggèrent une croissance économique de 6,3 % en 2022, sous l’impulsion du secteur de la construction et d’une bonne récolte agricole. Les perspectives demeurent favorables grâce notamment à l’expansion de la Zone économique spéciale et la modernisation du port de Cotonou. D’un autre côté, la fragmentation géoéconomique au niveau mondial présente un risque important, et la guerre prolongée en Ukraine et la situation sécuritaire régionale difficile pèsent sur les comptes extérieurs et la sécurité alimentaire.
Dernière minute : Le gouvernement béninois fait savoir que désormais, les compétences en matière de coopération sont rattachées au ministère de l’Économie et des finances, et non plus au ministère des affaires étrangères.
« Les performances au titre du programme sont très solides — tous les objectifs quantitatifs pour fin septembre et fin décembre 2022 ont été atteints », se félicite le FMI. Face au coût budgétaire élevé des chocs économiques et aux enjeux sécuritaires dans le Sahel, les autorités ont intensifié leurs efforts de mobilisation des recettes et priorisé les dépenses, « respectant ainsi les paramètres du programme budgétaire ». Ils ont, par ailleurs, poursuivi l’extension de la couverture des cantines scolaires pour contenir entre autres, les risques d’insécurité alimentaire.
Un rythme soutenu de réformes
Tandis que la consolidation des finances publiques se poursuit, et en cohérence avec la position courante à l’échelle de l’UEMOA, la convergence vers un déficit budgétaire global de 3% du PIB est reportée de 2024 à 2025. Conjugué à une mobilisation soutenue des recettes intérieures – ancrée dans la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme des autorités –, ce report « contribuera à faire face aux besoins importants de développement du Bénin tout en préservant la crédibilité du cadre budgétaire à moyen terme », admet le FMI.

D’autant que « le rythme de mise en œuvre des réformes structurelles reste soutenu ». En particulier, les autorités ont publié le diagnostic de la gouvernance conduit par le FMI et adopté une stratégie d’inclusion financière. Un plan d’actions national pour mettre en œuvre les principales recommandations du récent diagnostic de la gouvernance est en cours de préparation.
Dans le même sens, le cadre de réforme du programme est renforcé avec les mesures portant sur l’opérationnalisation du haut-commissariat à la prévention de la corruption et de la cour d’appel de commerce, et la rationalisation des comptes bancaires de l’État dans le cadre de la réforme en cours du Compte unique du Trésor.
Constant Lonkeng conclut : « La mission a souligné la nécessité d’accélérer l’opérationnalisation complète du registre social unique identifiant les ménages pauvres à travers le Bénin dans un monde plus assujetti aux chocs qui affectent de manière disproportionnée les pauvres. » L’infrastructure du registre social permettra de déployer les divers programmes d’assistance sociale au moment où le gouvernement élimine graduellement les contrôles temporaires des prix et des mesures de subventions introduites pour protéger le pouvoir d’achat des populations.
LS, d’après compte rendu du FMI
@AB