Renouvelable : des projets innovants en Afrique de l’Ouest
La transition et la sécurité énergétiques étant des priorités pour l’Afrique de l’Ouest, les solutions énergétiques futures nécessiteront de l’innovation. Les marées, le thorium, le biogaz et même une plante envahissante, le typha : des richesses potentielles à suivre.
Une série de projets innovants d’énergie renouvelable en cours de développement en Afrique de l’Ouest est à l’origine de solutions durables pour la région. La plateforme africaine Energy Capital & Power présente les projets les plus prometteurs d’Afrique de l’Ouest. Ce, dans la perspective d’une grande conférence sur l’énergie qui se tiendra fin novembre en Mauritanie.
La transition énergétique et la sécurité énergétique étant des priorités absolues pour l’Afrique de l’Ouest, les solutions énergétiques futures nécessiteront de l’innovation. Plusieurs projets innovants dans le domaine des énergies renouvelables occupent déjà le devant de la scène, notamment l’énergie houlomotrice au Ghana, le dessalement alimenté par les vagues au Cap-Vert, l’exploration du thorium au Nigeria, la construction de biocarburants au Sénégal et en Mauritanie, ainsi qu’un programme de biogaz au Sénégal.
Projet d’énergie houlomotrice Ada Foah au Ghana
Le potentiel d’énergie houlomotrice du Ghana, estimé à 7 215 MW, suscite l’intérêt des développeurs d’énergies renouvelables. Le projet d’énergie houlomotrice Ada Foah a récemment été relancé grâce à une collaboration entre la société américaine d’infrastructure énergétique TC Energy, la société d’ingénierie Power China Huadong Engineering Corporation et le développeur d’énergie houlomotrice Seabased. L’initiative vise à construire un parc d’énergie houlomotrice dans le golfe de Guinée, capable de produire 1 000 MW d’électricité tout en utilisant des technologies respectueuses de l’environnement.
L’initiative devrait générer jusqu’à 2 milliards de dollars d’investissements, dont plus de 10 millions ont déjà été obtenus. L’Autorité ghanéenne de normalisation garantira la sécurité et la qualité du produit, le coût de l’électricité produite devant se situer en moyenne entre 3 et 4 cents, alors que l’énergie hydroélectrique et thermique coûte 10 cents. Ce projet novateur permettra non seulement d’assurer un approvisionnement énergétique durable au Ghana, mais aussi de réduire la dépendance à l’égard des hydrocarbures.
Projet Wave2O au Cap-Vert
Le programme innovant Wave2O vise à aider le Cabo Verde à atteindre son objectif de passer à 50 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030. Le projet Wave2O consistera à développer une usine de dessalement par osmose inverse alimentée uniquement par l’énergie des vagues.
La technologie Wave2O est un procédé exclusif de dessalement de l’eau de mer qui associe les convertisseurs d’énergie houlomotrice de la société technologique Resolute Marine à des usines terrestres de dessalement et de production d’électricité. Le projet pilote au Cap-Vert, soutenu par la Banque africaine de développement, évaluera la faisabilité de la technologie et ouvrira la voie à un projet pilote commercial.
Exploration du thorium au Nigeria
Dans le contexte de l’exploration des énergies renouvelables, Wildsky Resources, une société minière canadienne, a lancé un programme d’exploration au Nigeria en 2022 qui se concentre sur les licences d’exploration de Niobium-Thorium – une alternative plus propre à l’uranium pour la production d’énergie nucléaire. La société a terminé la cartographie et les études, identifiant des anomalies notables en Niobium-Thorium. Des plans sont en cours pour forer des trous peu profonds afin d’approfondir les recherches.
Par rapport à l’uranium, le thorium est plus abondant, génère moins de déchets et son potentiel d’utilisation dans les armes nucléaires est limité. La Chine investit considérablement dans le thorium et l’Inde l’a utilisé dans des réacteurs de troisième génération.
Projet de construction et de combustible de typha au Sénégal et en Mauritanie
Le projet Typha Combustible Construction Afrique de l’Ouest utilise le typha, une plante envahissante, comme biocarburant et matériau de construction. Cette approche innovante vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à promouvoir des pratiques durables dans les secteurs de l’énergie et de la construction.
Les composantes du projet comprennent la gestion des ressources en typha, la production de biocarburant, le développement de matériaux de construction à base de typha et la promotion de la sensibilisation et de la formation. En contrôlant l’invasion du typha, en créant des conditions de marché pour le biocarburant et en intégrant le typha dans les pratiques de construction, le projet cherche à atténuer le changement climatique et à renforcer les capacités locales pour un avenir plus vert.
Programme de biogaz au Sénégal
Le programme national de biogaz au Sénégal vise à répondre à la forte demande de services énergétiques, en particulier de combustibles de cuisson, qui sont principalement fournis par le bois de chauffage et le charbon de bois. Pour atténuer les effets négatifs sur la santé et l’environnement, le gouvernement cherche des solutions alternatives, telles que la production domestique de biogaz.
Il se concentre sur la construction de biodigesteurs pour les ménages ruraux, leur fournissant une source durable de combustible. En outre, il vise à créer un marché viable pour les biodigesteurs et à produire des engrais organiques pour améliorer la productivité agricole. Les objectifs du programme comprennent l’installation de milliers d’unités de biogaz, la promotion de l’accès au crédit et l’encouragement des partenariats pour le développement durable.
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