Rendre l’Internet moins cher et plus fiable

Les IXP facilitent l’échange du trafic Internet. La Coalition pour l’Afrique numérique vise à renforcer cette infrastructure afin d’améliorer l’accès au réseau mondial et d’en réduire les coûts pour le client final. Ce, alors que Starlink fait ses débuts au Nigeria.
La Coalition pour une Afrique numérique lance une nouvelle initiative visant à renforcer l’infrastructure Internet à travers le continent. Elle concerne le renforcement de cinq points d’échange Internet (IXP) existants en vue d’améliorer l’accès à Internet en le rendant plus rapide et plus abordable pour les internautes des régions desservies par ces IXP.
« Les IXP rendent l’accès à Internet moins cher et plus fiable. Il s’agit de ressources critiques pour garantir que l’Internet soit accessible à tous ; cet investissement contribuera à élargir l’accès à Internet à un plus grand nombre de personnes sur tout le continent. »
La Coalition pour une Afrique numérique est une initiative lancée par la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet, créée dans le but de permettre la connexion d’un plus grand nombre d’Africains, grâce au développement d’une infrastructure Internet robuste et sécurisée en Afrique. Les IXP facilitent l’échange du trafic Internet au niveau local et sont des éléments incontournables pour toutes les régions souhaitant participer pleinement à l’économie Internet mondiale. L’initiative est financée par une aide de l’ICANN et sera mise en œuvre par l’Internet Society (ISOC).
À l’aide d’un outil d’évaluation développé par l’ISOC, cinq IXP seront identifiés en fonction de leur impact potentiel sur leurs marchés locaux et sous-régionaux respectifs. L’ISOC se chargera de créer un plan clair de croissance et de développement, adapté aux intérêts des régions et destiné à renforcer l’Internet en Afrique. Un responsable local sera identifié et recruté pour chaque IXP. Il bénéficiera d’une formation et du soutien de l’ISOC et sera chargé de mettre en œuvre le plan d’action et d’atteindre des objectifs quantifiables associés au projet.
« Une bonne gestion des IXP ouvre la voie à un vaste éventail de possibilités au prix d’investissements modestes, en améliorant les services Internet locaux et en réduisant leurs coûts », explique Sally Costerton, PDG par intérim de l’ICANN, qui a lancé la Coalition pour une Afrique numérique en décembre 2022.
Les IXP améliorent l’expérience des utilisateurs finaux en réduisant les coûts d’accès à Internet et en favorisant le développement d’écosystèmes Internet locaux et l’interconnexion transfrontalière.
« Les IXP rendent l’accès à Internet moins cher et plus fiable. Il s’agit de ressources critiques pour garantir que l’Internet soit accessible à tous », précise Andrew Sullivan, PDG de l’ISOC. « Cet investissement contribuera à élargir l’accès à Internet à un plus grand nombre de personnes sur tout le continent. »
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une série d’initiatives destinées à améliorer l’accessibilité d’Internet sous les auspices de la Coalition pour une Afrique numérique.
La Coalition pour une Afrique numérique regroupe des gouvernements, des organisations régionales et internationales, ainsi que la communauté Internet locale. Conçue par l’ICANN, la Coalition pour une Afrique numérique est une alliance d’organisations animées par les mêmes idées et engagées à développer une infrastructure Internet robuste et sécurisée, capable de permettre la connexion d’un plus grand nombre d’Africains.
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En bref
Starlink fait (enfin) ses débuts en Afrique
Depuis le 31 janvier, le Nigeria est le premier pays africain à intégrer l’offre Internet haut débit Starlink, offert par SpaceX d’Elon Musk. La société avait obtenu le feu vert des autorités nigérianes en août 2022 mais le projet a tardé plus que prévu.
Le pays, le plus peuplé du continent, est aussi sa locomotive économique. Ce choix semble donc tout naturel. SpaceX met en orbite une constellation de satellites permettant l’échange de données à tout utilisateur du net, dans le monde. Leur débit serait cinquante fois plus rapide que celui des satellites classiques.
D’autres pays africains devraient rejoindre le Nigeria dès cette année : le Mozambique, le Kenya, l’Angola. D’autres suivront. L’offre permet de toucher un continent où 60% de la population n’a pas accès à l’Internet et où les connexions existantes sont encore lentes. Elon Musk veut élargir ses activités à quatorze pays du continent d’ici à fin 2024 et en couvrir seize autres les mois suivants.
Reste à savoir si l’offre tarifaire sera à la portée de toutes les bourses, en Afrique. Pour l’heure, cela semble difficile : Starlink précise sur son site que son offre coûte 19260 nairas (38,30 euros) par mois, avec des frais de matériels de 268 584 nairas (534 euros).

@AB