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RD Congo : des perspectives favorables à moyen terme

RD Congo : des perspectives favorables à moyen terme
  • Publiémai 4, 2023

Sur le plan économique, après une année 2022 bien orientée, l’année en cours est plus incertaine, pour la RD Congo. Le pays devrait recevoir, d’ici au troisième trimestre, l’autorisation par le FMI de puiser dans 152,2 millions de DTS.

 

Le FMI et la RD Congo sont parvenus à un accord sur les politiques économiques et financières nécessaires au soutien de l’institution. Si le processus va à son terme – et rien n’indique le contraire –, le pays pourra disposer de 152,3 millions de DTS pour le soutien à la balance des paiements.

« Si l’économie fait preuve de résilience, des déséquilibres macroéconomiques sont apparus », explique l’économiste Mercedes Vera Martin, qui a conduit, jusqu’au 3 mai 2023, une mission du FMI à Kinshasa. La croissance du PIB réel avoisine 8,9 % en 2022, à la faveur d’une production minière plus importante que prévu ; la croissance devrait atteindre 6,8 % en 2023, toujours grâce au secteur extractif.

Là aussi, d’« ambitieuses réformes » sont nécessaires pour améliorer la gestion de la liquidité et l’efficacité de la transmission de la politique monétaire.

De même, des recettes fiscales plus élevées que prévu en 2022, y compris des recettes exceptionnelles du secteur extractif, ont permis d’augmenter les dépenses courantes, principalement des dépenses exceptionnelles liées à la sécurité et le remboursement d’arriérés. Pour autant, le déficit budgétaire intérieur s’est creusé pour atteindre 1,3 % du PIB et l’accélération des dépenses à la fin de 2022 a généré un excès de liquidités et contribué à des pressions inflationnistes et sur le taux de change.

Au 22 avril 2023, le franc congolais s’était déprécié de 13 % en glissement annuel par rapport au dollar et l’inflation avait accéléré pour atteindre 17 %. La forte croissance des importations a affaibli la position extérieure en 2022, avec un déficit du compte courant estimé à 5,7 % du PIB. D’importants flux financiers entrants ont permis à la Banque centrale du Congo (BCC) d’accumuler des réserves internationales, dont le niveau brut équivalait à environ deux mois d’importations à la fin de 2022.

« Les perspectives à moyen terme restent favorables, soutenues par l’augmentation de la production minière et dépendent d’efforts de réforme proactifs », nuance Mercedes Vera Martin.

 

Des réformes ambitieuses à poursuivre

Dans un contexte d’incertitude élevée avec le conflit armé en cours à l’est du pays, les élections à venir et les risques externes en lien avec l’affaiblissement des perspectives économiques mondiales, « des politiques économiques prudentes sont justifiées pour le reste de l’année 2023 ».

Pour le FMI, « la politique budgétaire devrait permettre de répondre avec prudence aux besoins de dépenses supplémentaires en matière de sécurité, d’’aide humanitaire et de préparation des élections dans le contexte de la détérioration de la situation à l’Est »,

Le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi et Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, en 2022.
Le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi et Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, en 2022.

 

Des recettes additionnelles à celles prévues, si elles se matérialisent, contribueront à constituer des réserves budgétaires. La hiérarchisation des dépenses, la révision à la baisse des dépenses en biens et services et le maintien de la masse salariale au niveau prévu dans le budget permettront de soutenir les dépenses d’investissement tout en réduisant les pressions inflationnistes.

« La mobilisation des recettes et les réformes de la gestion des finances publiques renforceront la politique budgétaire. Les efforts visant à améliorer l’administration fiscale et à rationaliser les taxes parafiscales sont importants pour faciliter la mobilisation des recettes », insiste l’institution de Washington.

Qui rappelle à Kinshasa ses engagements en matière de redevabilité : opérationnalisation de la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique, ainsi que le renforcement des procédures de contrôle des dépenses et de gestion de la trésorerie. Plus généralement, la mise en place du compte unique du Trésor, le renforcement du système de passation des marchés publics et l’amélioration de la gestion des investissements publics et des rapports d’exécution budgétaire « contribueront à améliorer l’exécution du budget, à renforcer la gouvernance budgétaire et à améliorer l’efficacité des dépenses ».

Mercedes Vera Martin revient d'une mission en RD Congo pour le FMI.
Mercedes Vera Martin revient d’une mission en RD Congo pour le FMI.

De son côté, prévient le FMI, la Banque centrale pourrait « resserrer la politique monétaire pour contenir les pressions inflationnistes, tout en continuant à constituer des réserves pour résister aux chocs extérieurs ». Dans ce contexte, recommande-t-il « une communication renforcée contribuerait à ancrer les attentes en matière d’inflation ». Là aussi, d’« ambitieuses réformes » sont nécessaires pour améliorer la gestion de la liquidité et l’efficacité de la transmission de la politique monétaire. Ainsi que pour renforcer la résilience du secteur bancaire et promouvoir l’inclusion financière; à commencer par la mise en œuvre de la nouvelle loi bancaire approuvée en décembre 2022. Sans oublier les efforts de la RD Congo pour améliorer la transparence financière et sortir de la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI).

 

LS, d’après compte rendu du FMI.

@AB

Écrit par
Laurent Soucaille

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