Raxio obtient des prêts liés au développement durable

La société panafricaine de centres de données Raxio a obtenu quelque 170 millions de dollars de prêts dont les remboursements sont fonction d’objectifs en matière de développement durable.
Le groupe Raxio a conclu une série d’accords de prêt incluent des incitations à atteindre des objectifs de performance en matière de développement durable, tels que la fourniture d’énergie renouvelable ou l’efficacité concernant l’utilisation de l’énergie et de l’eau.
La plus importante facilité est apportée, sous forme de crédit à tranches multiples de 110 millions de dollars, par Proparco et du Fonds d’infrastructure pour l’Afrique émergente (EAIF), une société du Groupe de développement de l’infrastructure privée (PIDG).
Qu’il s’agisse de prêts généraux liés au développement durable ou d’obligations vertes spécifiques à un projet, le financement lié au développement durable devient rapidement une tendance courante parmi les entreprises de centres de données et de télécommunications.
Le financement servira à « accélérer » le déploiement continu de Raxio en Afrique et à soutenir la construction et l’expansion des installations existantes et nouvelles dans la région.
Sans préciser les objectifs de durabilité de ses prêts, Robert Mullins, PDG de Raxio Data Centres, se dit « très heureux d’avoir trouvé en Proparco et l’EAIF les partenaires idéaux à long terme, avec des objectifs et des valeurs communs ». Raxio s’engage à construire une Afrique numérique ; « ce financement lui donne la marge de manœuvre dont elle a besoin pour continuer à exécuter sa stratégie », se félicite Robert Mullins.

Créée en 2018, Raxio fait partie de la société d’investissement Roha Group, basée aux États-Unis. L’entreprise a reçu un investissement de 48 millions $ en 2021 de la part de Meridiam.
En 2022, Raxio a inauguré des centres de données à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à Maputo, au Mozambique, et à Kinshasa, en RD Congo. La société a également développé des centres de données en Éthiopie, en Tanzanie, en Angola et en Ouganda.
De son côté, le PIDG est un développeur de projets d’infrastructure et un investisseur qui canalise les investissements privés dans des infrastructures durables en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et du Sud-Est.
Sumit Kanodia est directeur des investissements chez Ninety One, le gestionnaire du fonds EAIF. Il commente : « Notre partenariat avec Raxio répond à la demande urgente de connectivité internet abordable dans la région et signifie une ambition commune de réduire la fracture numérique dans plusieurs économies à fort potentiel en comblant un déficit de financement vital. » Les centres de données en Afrique, considère-t-il, « favorisent la croissance de l’économie numérique du continent et débloquent l’innovation pour les communautés et les entreprises natives du numérique, en offrant un accès plus abordable aux technologies et aux services transformateurs ».
Un point névralgique de l’économie numérique
L’apport de Proparco est de 40 millions $. Pour la filiale de l’AFD (Agence française de développement, ce financement permettra à Raxio de poursuivre « son ambitieuse stratégie de croissance » en finançant la première phase de développement de sept projets en Afrique subsaharienne.
Ces projets fourniront jusqu’à 11 MW de capacité supplémentaire de traitement et de stockage de données, offrant des services de colocation et d’hébergement de haut niveau dans des pays où les centres de données neutres et d’accès libre sont limités ou inexistants, explique Proparco. Qui cite la RD Congo, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Mozambique, l’Angola et la Tanzanie.
« Les centres de données sont les nouveaux points névralgiques de l’économie numérique », commente Ariane Ducreux, responsable de la division Énergie et infrastructures chez Proparco. Selon qui les projets d’infrastructure numérique comme celui de Raxio « contribuent à renforcer les liens sociaux et à réduire les inégalités ». Cela est particulièrement vrai en Afrique subsaharienne où le manque de centres de données neutres et mutualisés freine l’émergence de services numériques développés localement.
La première phase de développement de Raxio, ainsi soutenue, consiste à mettre en place sept centres de données ouverts à travers l’Afrique, en collaboration avec des partenaires de longue date. « Les objectifs de durabilité fixés dans les accords de prêt visent également à promouvoir des centres de données dont la sobriété environnementale et les niveaux de sécurité seront exemplaires », précise Anne Ducreux.
Qu’il s’agisse de prêts généraux liés au développement durable ou d’obligations vertes spécifiques à un projet, le financement lié au développement durable devient rapidement une tendance courante parmi les entreprises de centres de données et de télécommunications. De nombreux groupes, de Verizon, Telefónica, Atos, etc., ont levé de nouveaux fonds liés au développement durable ou converti des dettes existantes pour y inclure des taux d’intérêt liés à des objectifs de développement durable et d’ESG.
@AB