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OMC : Plaidoyer pour des règles commerciales plus justes

OMC : Plaidoyer pour des règles commerciales plus justes
  • Publiéseptembre 11, 2020

Les dirigeants africains portent un jugement sévère sur les règles de l’Organisation mondiale du commerce. Conçues par de grandes puissances économiques, elles ne font guère de place aux produits africains. Dans ce contexte, trois candidats africains sont candidats à la tête de l’OMC.

Par Kimberly Adams

Une enquête commandée par le Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé (Paftrac) permet d’évaluer le point de vue des dirigeants africains sur le commerce. Conduite par African Business (groupe IC Publications), en partenariat avec Afreximbank, elle met en évidence le désir du secteur privé de réformes considérables pour doter le système mondial de règles commerciales plus justes et plus transparentes.

Quelque 200 dirigeants d’entreprise ont été interrogés par sur des questions concernant l’OMC et le commerce en général. L’enquête a été conduite à la lumière de la deuxième phase du processus de sélection du prochain directeur général de l’institution. Trois des huit candidats sont Africains : le Nigérian Ngozi Okonjo-Iweala, le Kenya Amina Mohamed et l’Égyptien Abdel-Hamid Mamdouh.

« Nous avons vu au cours de cette pandémie que les entreprises du monde industrialisé ont reçu des renflouements massifs, des aides fiscales, sans parler des contrats gouvernementaux et des aides des États. Les entreprises africaines n’ont pas eu cette chance. »

L’enquête, qui couvre de nombreux domaines, fait apparaître un consensus général sur le fait que les règles actuelles pénalisent le continent africain et son secteur privé. Ainsi, 86,6% des répondants disent « comprendre » le rôle de l’OMC dans le commerce mondial.

Cependant, une majorité considère que l’OMC n’est pas assez efficace pour remplir son rôle. Si les infrastructures, la logistique et le capital humain ont été cités comme des défis majeurs à la croissance en Afrique, les dirigeants mentionnent également mentionné le commerce international biaisé comme étant une contrainte clé.

Benedict Oramah, président d’Afreximbank, rappelle qu’en tant que banque panafricaine de financement du commerce, son établissement a été mandaté pour héberger le secrétariat du Paftrac. « Toute réforme doit soutenir un secteur privé africain en plein essor et une Afrique de plus en plus intégrée », considère-t-il.

« Nous avons vu, au cours du dernier quart de siècle depuis la création de l’OMC, l’émergence d’un secteur privé africain robuste et dynamique et, plus récemment, des étapes importantes pour intégrer l’Afrique », poursuit Benedict Oramah. Lequel fait allusion à l’accord portant sur la création de la ZLECAf (Zone de libre-échange continental africaine). « L’OMC et ses nouveaux dirigeants devront reconnaître l’impératif de l’intégration africaine et placer le développement au centre de tout programme commercial. »

Si la majorité des PDG estiment que le système commercial mondial est injuste, la plupart voient également le système multilatéral se renforcer dans les années à venir.

Ils présentent un ensemble de réformes pour un système commercial plus juste et plus transparent. Ils demandent de donner une plus grande voix aux pays émergents, et de revoir les barrières tarifaires et non tarifaires, surtout dans le domaine de l’agriculture et des subventions.

Un environnement plus équitable est plus urgent que jamais

Les dirigeants sont optimistes quant aux perspectives d’avenir : plus de 50% des PDG considèrent que le commerce mondial augmentera au cours des douze prochains mois ; et plus de 70% des PDG jugent que le commerce intra-africain augmentera au cours des douze prochains moins. 

Pat Utomi, président du Paftrac, a souligné qu’à moins qu’une réforme n’ait lieu, la crise mondiale actuelle pourrait pénaliser davantage le secteur privé africain. : « Nous avons vu au cours de cette pandémie que les entreprises du monde industrialisé ont reçu des renflouements massifs, des aides fiscales, sans parler des contrats gouvernementaux et des aides des États. »

Les entreprises africaines n’ont pas eu cette chance et devront faire face à un monde où le commerce sera déprimé en raison de l’environnement post-Covid. « Dès lors, un environnement commercial mondial plus équitable est plus urgent que jamais. »
Le sondage, ainsi qu’un débat autour d’un communiqué à adresser à tous les candidats en lice pour la direction de l’OMC, ont été présentés lors d’un webinaire qui s’est tenu le 10 septembre, animé par Afreximbank.

Paftrac réunit les dirigeants africains du secteur privé et fournit une plateforme de plaidoyer unique réunissant le secteur privé africain et les décideurs africains pour soutenir le commerce, l’investissement et les entreprises panafricaines extra et intra-africains.

La plateforme produit des résultats panafricains en fournissant un cadre pour l’engagement du secteur privé dans les questions de commerce et d’investissement en Afrique, y compris la formulation de politiques et les négociations commerciales pour soutenir les économies africaines conformément aux ambitions de l’Agenda 2063 : « L’Afrique que nous voulons. »
Paftrac renforce le plaidoyer et soutient les actions politiques et les recommandations du secteur privé sur le commerce et les problèmes d’investissement aux niveaux national, les corridors commerciaux, régionaux et multilatéraux.

KA

Pour consulter le webinaire et la conférence de presse :

 Youtube https://www.youtube.com/watch?v=E7TRmKoYRhc
Facebook https://www.facebook.com/AfricanBusinessMagazine/posts/3373598452708139

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Par Kimberly Adams

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