Maurice : les encouragements de la BAD

La Banque africaine de développement, qui appuie la stratégie de l’île Maurice à horizon 2027, encourage le pays à améliorer un peu plus son système de passation des marchés publics.
Le système de passation des marchés publics de l’Île Maurice a accompli des progrès considérables, mais des réformes supplémentaires sont nécessaires. Telle est la conclusion d’un rapport d’évaluation que la BAD (Banque africaine de développement) a remis au gouvernement à la mi-février.
L’une des principales conclusions du rapport est que l’Île Maurice dispose d’un cadre juridique et réglementaire bien établi en matière de marchés publics, qui est complet et accessible. Le pays fait également preuve d’une bonne gouvernance et d’un engagement politique fort pour améliorer son système de passation de marchés en ligne.
La BAD va soutenir les principales réformes économiques, réglementaires et institutionnelles qui visent à réduire les coûts opérationnels et à créer un environnement plus attractif pour l’investissement privé.
Parmi les principales lacunes soulevées par l’évaluation figure une disposition concernant la participation obligatoire des entreprises locales aux marchés publics, qui peut constituer une restriction pour les soumissionnaires étrangers. En outre, le processus de sélection des prestataires et d’attribution des contrats peut être prolongé.
La BAD a mené l’évaluation en partenariat avec le Procurement Policy Office (PPO) de Maurice en utilisant la Méthodologie d’évaluation des systèmes de passation des marchés (MAPS). La banque a également accordé une subvention de 134 013 dollars américains au titre de l’assistance technique au gouvernement mauricien.
Ce rapport n’est qu’une étape : le directeur des services fiduciaires et de l’inspection de la BAD, Frank Mvula, a déclaré que la prochaine étape devrait être l’élaboration d’un plan d’action détaillé sur la manière dont les recommandations de l’évaluation seraient mises en œuvre.
Ce rapport a également été présenté à une centaine de chefs d’entreprise et dirigeants de structures étatiques, en présence de Mahensingh Bheekhee, directeur au ministère des Finances, de la Planification économique et du Développement de Maurice.
Revoir les lois et règlements
Le directeur du PPO (ministère des Finances), Hirendranath Rhambojun, reconnaît que Maurice avait commencé à promouvoir des réformes après avoir vu une version préliminaire du rapport. « Chaque année, lors du discours du budget, nous apportons des améliorations à la loi sur la passation des marchés publics et aux réglementations en la matière. ». D’ailleurs, la BAD a félicité le gouvernement mauricien pour s’être approprié le processus d’évaluation.
« Le système de passation des marchés publics à Maurice est relativement solide et ceci est le résultat des réformes entreprises depuis de nombreuses années », a enchaîné Franck Mvula.
Qui a assuré le gouvernement du soutien continu de la banque pour combler les lacunes qui subsistent.
Les prochaines étapes ? Selon le représentant du ministère, le gouvernement a l’intention de revoir en profondeur ses lois et règlements sur les marchés publics afin de les mettre à jour et de les aligner sur le système de passation électronique des marchés publics.
Parmi les autres projets figure la mise en œuvre de marchés publics durables. Cela implique la prise en compte de considérations socio-économiques et environnementales dans le processus de passation des marchés publics.

Par ailleurs, la BAD avait approuvé, fin 2022, le Document de stratégie-pays de Maurice pour la période 2022-2027 et la mise en œuvre des domaines prioritaires de développement. Outre renforcer la résilience économique en améliorant l’environnement des affaires et la production à forte valeur ajoutée, la BAD prévoit de concentrer ses efforts de développement dans des infrastructures durables et la protection de l’environnement.
« Le principal objectif est de soutenir les ambitions de Maurice de devenir un pays à revenu élevé d’ici 2030 et ce, grâce à une économie plus productive, durable, inclusive et résiliente, en libérant davantage le plein potentiel du pays dans les domaines de l’agriculture, des technologies de l’information et de la communication, de la finance et de l’économie bleue pour remonter la chaîne de valeur », résumait Leïla Mokaddem, directrice générale de la BAD pour l’Afrique australe.
L’appui de la Banque au premier domaine prioritaire, qui porte sur la résilience et la diversification économique, vise à promouvoir le développement du secteur privé, et ce, afin de favoriser et bâtir une économie mauricienne plus productive, durable, inclusive et résiliente. La Banque va soutenir les principales réformes économiques, réglementaires et institutionnelles qui visent à réduire les coûts opérationnels et à créer un environnement plus attractif pour l’investissement privé.
@AB