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L’OCDE appelle à la relance du commerce mondial

L’OCDE appelle à la relance du commerce mondial
  • Publiéseptembre 19, 2023

Les économistes de l’OCDE ajustent en légère hausse leurs prévisions de croissance mondiale pour 2023, mais restent prudents pour 2024. Ils lancent un appel à la relance du libre-échange, lourdement affecté, selon eux, par des mesures protectionnistes.

 

Après un début d’année 2023 meilleur que prévu, favorisé par la baisse des prix de l’énergie et la réouverture de la Chine, la croissance mondiale devrait se modérer, juge l’OCDE dans un document de conjoncture publié ce 19 septembre 2023. L’impact du resserrement de la politique monétaire devient de plus en plus visible, la confiance des entreprises et des consommateurs a baissé et le rebond de la Chine s’est estompé.

Aussi, l’institution prévoit-elle désormais « une croissance médiocre » du PIB mondial en 2023 (+3%), bien qu’ajustée en hausse de 0,3 point par rapport à leur précédent pronostic, ainsi qu’en 2024 (+2,7%, -0,2 point), freinée par le resserrement des politiques macroéconomiques nécessaire pour contenir l’inflation.

« Des marchés internationaux ouverts et fonctionnant bien sont une source importante de prospérité et de croissance de la productivité à long terme, tant pour les économies avancées que pour les économies de marché émergentes. »

Les pays occidentaux, États-Unis en tête, verront leur croissance ralentir sensiblement : de 2,2 % cette année à 1,3 % en 2024, dans le cas américain. Dans la zone euro, partenaire commercial de l’Afrique, la demande est déjà modérée ; la croissance du PIB devrait se tasser à 0,6 % en 2023 (+1% en France), puis remonter à 1,1 % en 2024, à mesure que l’impact négatif de l’inflation élevée sur les revenus réels s’estompera, pronostique l’OCDE.

En Chine, la croissance (5,1% puis 4,6%) devrait être freinée par la faiblesse de la demande intérieure et les tensions structurelles sur les marchés de l’immobilier. En Afrique du Sud, la hausse du PIB serait limitée à 0,6% cette année (pronostic revu en hausse de 0,3 point) et à 1,1% en 2024.

L’inflation globale est en baisse, constatent les économistes du « château de la Muette », à Paris (photo ci-dessus), mais l’inflation de base persiste dans de nombreuses économies, en raison des pressions sur les coûts et des marges élevées dans certains secteurs. Dans la plupart des économies, la hausse des prix, quoique ralentie, restera au-dessus des objectifs des banques centrales. En Afrique du Sud, la hausse des prix ressortirait à 5,3% en 2023 et à 4,6% en 2024.

 

Les politiques monétaires resteront restrictives

Une lueur néanmoins à l’horizon : les risques de dégradation s’estompent, à défaut de disparaître. En effet, l’incertitude concernant la force et la rapidité de la transmission de la politique monétaire et la persistance de l’inflation restent des préoccupations majeures. Dans ces conditions, les effets négatifs d’une hausse des taux d’intérêt pourraient se révéler plus importants que prévu, et une plus grande persistance de l’inflation nécessiterait un resserrement supplémentaire de la politique qui pourrait exposer les vulnérabilités financières. Un ralentissement plus marqué que prévu en Chine n’est pas exclu non plus, au détriment d’autres économies.

L’OCDE considère que partout, la politique monétaire doit rester « restrictive » jusqu’à l’apparition de signes clairs que les pressions inflationnistes sous-jacentes se sont durablement atténuées. Cela étant, les taux d’intérêt directeur sont désormais « proches des sommets ».

Devant les contraintes de dépenses, les gouvernements sont confrontés à des pressions budgétaires croissantes. Aussi, juge l’OCDE, des efforts accrus à court terme pour reconstituer la marge de manœuvre budgétaire et des plans budgétaires à moyen terme crédibles sont nécessaires pour mieux aligner les politiques macroéconomiques à court terme et contribuer à assurer la viabilité de la dette.

Les efforts en matière de politique structurelle doivent être relancés pour renforcer les perspectives de croissance. « La réduction des obstacles sur les marchés du travail et des produits et le renforcement du développement des compétences contribueraient à stimuler l’investissement, la productivité et la participation de la main-d’œuvre, et à rendre la croissance plus inclusive », juge l’organisme, réputé pour ses thèses libérales.

 

Une occasion manquée

Les économistes insistent sur « une priorité essentielle » : relancer le commerce mondial, qui est une source importante de prospérité à long terme, tant pour les économies avancées que pour les économies de marché émergentes.

Les inquiétudes concernant la sécurité économique ne doivent pas empêcher de tirer parti des possibilités d’abaisser les barrières commerciales, en particulier dans les secteurs des services.

« L’économie mondiale a maintenant connu plus d’une décennie au cours de laquelle la croissance du commerce en volume a à peine suivi le rythme de la croissance de la production, et le poids cumulé des restrictions commerciales n’a cessé d’augmenter, en particulier depuis 2018 », regrette l’OCDE. Qui voit là « une occasion manquée », en particulier dans de nombreux secteurs de services où les restrictions commerciales restent importantes. « Dans un monde interconnecté, des marchés internationaux ouverts et fonctionnant bien, avec des chaînes d’approvisionnement résilientes et efficaces, dans le cadre d’un système commercial mondial fondé sur des règles, sont une source importante de prospérité et de croissance de la productivité à long terme, tant pour les économies avancées que pour les économies de marché émergentes », conclut l’organisme.

@AB

Écrit par
Laurent Soucaille

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