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African Business Conjoncture

Les raisons d’être optimiste

Les raisons d’être optimiste
  • Publiéfévrier 9, 2023

Grâce à l’abondant capital naturel de l’Afrique, sa très large population de jeunes et son économie en croissance, les pays à faible revenu ont de grandes chances de rebondir, juge l’économiste Kevin Urama, en écho à un rapport du FMI.

 

Les économies africaines sont résilientes malgré les multiples chocs qu’elles ont subis. Selon les prévisions de la BAD (Banque africaine de développement) 53 des 54 pays africains devraient maintenir une croissance positive et des perspectives stables pour la période 2023-2024.

Kevin Urama, économiste en chef de la BAD, a réitéré ses prévisions, en réaction au rapport du FMI « Développement et perspectives macroéconomiques des pays à faible revenus », publié à la fin janvier 2023. Selon l’économiste, fort de son abondant capital naturel, sa très large population de jeunes et son économie en croissance, l’Afrique a de bonnes chances de rebondir après les chocs de ces dernières années, y compris pour les économies à faibles revenus.

« Les inégalités se sont également creusées dans la mesure où les groupes les plus défavorisés, notamment les femmes et les personnes travaillant dans l’économie informelle, ont le plus souffert des retombées économiques de la pandémie », prévient le FMI.

« La bonne nouvelle, c’est que les cinq économies africaines qui connaissent la croissance la plus rapide devraient retrouver leur place dans le classement des dix économies les plus dynamiques du monde au cours des prochaines années », a-t-il commenté à la lecture du rapport du FMI. Bien sûr, de nombreux pays à faible revenu se trouvent en Afrique, aussi les observations du FMI arrivent-elles « à un moment opportun », d’autant plus que la plupart de ces économies font face à des chocs économiques internes et externes complexes.

« Ces chocs menacent la reprise et l’élan que nous avons observés dans les pays qui tentent de remonter la pente après avoir subi les effets ravageurs de la Covid-19 ainsi que les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur l’économie mondiale. »

Selon l’économiste, ces chocs qui se chevauchent perturbent les chaînes d’approvisionnement africaines et mondiales et nourrissent une inflation généralisée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires.

Les conditions financières mondiales actuelles, les coûts du service de la dette intérieure et les effets persistants de la pandémie de Covid-19 sont autant de vents contraires importants que les pays africains doivent gérer. L’inflation s’accélère rapidement et les prix des denrées alimentaires et des produits de base continuent d’augmenter, ce qui renforce l’insécurité alimentaire et accroît le risque de troubles sociaux dans les pays à faible revenu, notamment en Afrique.

 

D’importants défis à venir

Prenant appui sur les données du PAM (Programme alimentaire mondial), l’économiste calcule que plus de 345 millions de personnes dans 82 pays du monde souffrent aujourd’hui d’insécurité alimentaire aiguë, soulignant qu’il est nécessaire d’accroître l’accès aux denrées alimentaires, à l’énergie et aux infrastructures qui peuvent aider à relever certains de ces défis.

« Selon nos propres estimations, plus de 15 millions de personnes supplémentaires ont sombré dans l’extrême pauvreté en Afrique l’an dernier en raison de la hausse des prix de l’énergie et de l’inflation des prix des denrées alimentaires. »

Le dernier rapport de la BAD, publié le 19 janvier, montre que ces tendances inflationnistes pourraient s’atténuer en 2023-2024, ce qui suscite « un optimisme prudent » en ce qui concerne les perspectives du continent. Bien sûr, prévient Kevin Urama, les pays africains et les pays à revenu intermédiaire seront confrontés à d’importants défis en 2023 et à l’avenir.

Roland Kangni Kpodar est, chef adjoint de la Division stratégie, politiques et examen du FMI. Il estime que la pandémie de Covid-19 a eu un impact « disproportionné » sur les pays à faible revenu. « Malgré le faible nombre de cas de Covid-19 identifiés, les systèmes de santé des pays à faible revenu ont été sévèrement impactés par la pandémie car ils étaient déjà fragiles avant même que celle-ci ne survienne. »

Outre les impacts sur la santé, la perte d’heures d’apprentissage due aux fermetures des écoles a entraîné un recul du développement du capital humain dans ces pays.

L’énorme impact négatif de la pandémie sur les économies des pays à faible revenu a révélé non seulement la marge de manœuvre limitée dont ils disposaient avant même la pandémie, mais également leur grande vulnérabilité structurelle à de tels chocs.

« Au sein de ces pays, les inégalités se sont également creusées dans la mesure où les groupes les plus défavorisés, notamment les femmes et les personnes travaillant dans l’économie informelle, ont le plus souffert des retombées économiques de la pandémie », juge Roland Kpodar.

PF, avec compte rendu de la BAD.

@AB

 

Écrit par
Paule Fax

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