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Les pays africains doivent s’unir pour favoriser les licornes

Les pays africains doivent s’unir pour favoriser les licornes
  • Publiéjuin 23, 2023

Un passeport des licences d’exploitation d’un pays à l’autre pourrait aider l’Afrique à développer davantage de start-up vers le statut de milliardaires, selon le PDG de MFS Africa, Dare Okoudjou. Qui juge l’initiative facile à concrétiser.

 

Les gouvernements africains doivent travailler sur l’intégration des marchés si le continent veut faciliter la croissance de son secteur Fintech, déclare Dare Okoudjou, fondateur et PDG de la société de paiement panafricaine MFS Africa.

« Nous ne cessons de parler de ce marché potentiel de 1,2 milliard de personnes. Mais ce n’est pas une réalité tant que nous ne l’avons pas concrétisé. »

S’adressant à African Business lors de l’Inclusive FinTech Forum à Kigali, le dirigeant affirme que la « taille des marchés » est le plus grand défi auquel est confronté le secteur africain de la Fintech. Or, à l’exception potentielle du Nigeria, de l’Égypte et de l’Afrique du Sud, les économies des différents pays africains sont trop petites pour accueillir des licornes de la Fintech ou d’autres grandes entreprises. « Il n’y a tout simplement pas d’espace pour avoir une entreprise Fintech au revenu d’un milliard de dollars au Rwanda », explique Dare Okoudjou à titre d’exemple. « C’est tout simplement impossible. Il faut donc que ces entreprises puissent être multi-marchés. » Cela signifie plus de complexité : complexité d’un point de vue réglementaire, mais aussi complexité en termes de compréhension du consommateur et du contexte local.

Une partie de la solution pour minimiser cette « complexité » et encourager la croissance transfrontalière pourrait être le passeport. Celui-ci permettrait aux entreprises agréées dans une juridiction d’opérer dans un autre pays sans avoir à obtenir d’autres licences ou approbations réglementaires, comme c’est le cas dans l’Union européenne, par exemple.

« Si vous obtenez votre licence de prestataire de services de paiement (PSP) ici, au Rwanda, et que vous voulez ensuite aller en RD Congo, vous devez refaire toute la procédure », explique Dare Okoudjou à African Business. Si l’on ajoute à cela la taille des marchés à conquérir, tout devient très compliqué.

 

L’intégration des marchés est essentielle à la croissance

« Le passeport serait un énorme soulagement pour les entreprises qui ont besoin d’une licence d’exploitation, parce qu’elles pourraient s’en tenir à une seule juridiction, pour l’octroi des licences. Cela libérerait également des capitaux, et du temps, pour les start-up et aiderait l’Afrique à avoir plus de chances de voir des entreprises plus grandes et meilleures sur le continent. »

Dare Okoudjou estime qu’une telle démarche est « beaucoup plus simple que certaines personnes ne le pensent » et qu’elle pourrait être réalisée rapidement et facilement grâce à une action décisive de la part des responsables politiques. « Je pense que tout le monde attend que quelqu’un commence », juge-t-il, suggérant qu’un pays agissant unilatéralement pourrait ouvrir la voie à une intégration plus large des marchés.

« Le Rwanda a décidé en 2013 que si vous venez d’un pays africain, votre visa est gratuit. Il n’a pas eu besoin de consulter tous les autres pays africains pour savoir ce qu’ils en pensaient. Il l’a fait, tout simplement. »

C’est pourquoi « le Rwanda pourrait décider qu’il fait confiance aux entreprises venant d’Afrique du Sud ou du Kenya et qu’elles peuvent simplement demander un passeport », ajoute Dare Okoudjou. « Il demeure évidemment un facteur de confiance, mais ce n’est pas si difficile à acquérir. »

Le PDG estime également que ces principes s’appliquent plus largement, et que l’Afrique a besoin d’une intégration économique plus large pour que la Fintech et d’autres industries puissent réaliser leur potentiel. Considérant que si de telles politiques sont poursuivies, « dans trente à cinquante ans, nous pourrions assister à quelque chose de similaire à ce que nous voyons en Inde – probablement plus proche de l’Inde que de la Chine –, mais pourquoi pas la Chine aussi ? »

D’ailleurs, « la démographie est une force réelle qui joue en faveur de l’Afrique, mais si nous voulons l’exploiter pleinement, il faut que ce marché se rassemble ».

Et de prévenir, faisant allusion à la ZLECAf : « Nous devons permettre aux entrepreneurs du continent d’accéder à un marché plus vaste. Nous ne cessons de parler de ce marché potentiel de 1,2 milliard de personnes. Mais ce n’est pas une réalité tant que nous ne l’avons pas concrétisé. »

L'Inclusive Fintech Forum s'est achevé le 22 juin 2023.
L’Inclusive Fintech Forum s’est achevé le 22 juin 2023.

@AB

 

Écrit par
Harry Clynch

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