Les opportunités des services pétroliers

Les entrepreneurs africains doivent saisir les opportunités offertes par les secteurs du transport maritime et de la logistique. Si UAL Alliance fait figure de précurseur, d’autres groupes se lancent dans l’aventure. Mozambique, Guinée équatoriale, Gabon, Sénégal sont autant de terres de conquêtes.
Par Aude Darc
La demande pour les services de transports maritimes est à la fois « énorme et incontournable », juge la Chambre africaine de l’Énergie.
En effet, les opérateurs maritimes et logistiques sont des maillons cruciaux de la chaîne d’approvisionnement du pétrole et du gaz, en ce sens qu’ils sont chargés de déplacer les marchandises, les pièces, l’équipement et les travailleurs des endroits où ils peuvent être récupérés vers les endroits où ils sont nécessaires.
Le « Port du futur » du Sénégal s’inscrit dans le cadre de l’expansion du secteur énergétique du pays, lancée après la découverte d’environ 450 milliards de m3 de gaz naturel. Le pays prend des mesures pour s’assurer que ses populations et ses entreprises bénéficient de son infrastructure.
Certains de ces exploitants ont découvert que l’exploitation pétrolière et gazière peut servir de fondement à une entreprise prospère.
Par exemple, Universal Africa Lines Alliance (UAL Alliance) a commencé à livrer du fret en Afrique de l’Ouest en 1973 et s’impose désormais comme un fournisseur stable de services professionnels de manutention de fret.
La société se spécialise sur le transport des marchandises diverses et les cargaisons pour l’industrie pétrolière et gazière. UAL Alliance transporte des marchandises entre le golfe du Mexique et l’Europe vers l’Afrique de l’Ouest et vice versa et propose également un service intra-africain sur la côte ouest de l’Afrique.
UAL Alliance est une entreprise internationale, mais elle est également solidement ancrée en Afrique, puisqu’elle dessert les ports du Ghana, du Nigeria, du Gabon, de la Guinée équatoriale et de l’Angola.
Elle a également construit le K5 Freeport & Oil Centre, sa propre base logistique et d’approvisionnement dans le port de Malabo en Guinée équatoriale. Ce faisant, elle a contribué à créer des emplois pour les constructeurs et sous-traitants, ainsi que chez les entreprises qui utilisent cette base au quotidien.
Le groupe a également aidé à pérenniser les entreprises africaines qui ont agi comme ses agents maritimes, comme Akon-Donluis en Guinée équatoriale, Action Rapide Transit (ART) au Gabon et Logistics Support Services en Namibie.
Des contrats se nouent

D’après les déclarations de ses dirigeants, UAL Alliance vise également une implantation en Afrique de l’Est, afin – probablement – d’offrir les mêmes services et de soutien aux producteurs d’hydrocarbures émergents tels que le Mozambique, la Tanzanie et l’Ouganda.
Cet investissement permettrait de créer de nouvelles opportunités dans son environnement, considère l’organisme présidé par NJ Ayuk. Pour les agents maritimes locaux, pour les fournisseurs de services locaux qui construiront, répareront et entretiendront ses installations de livraison et ses bureaux, etc.
Et UAL Alliance est loin d’être la seule entreprise africaine de transport maritime et de logistique en Afrique à connaître du succès dans le secteur pétrolier et gazier. Ainsi, beaucoup d’autres ont signé des accords avec des compagnies pétrolières internationales, lors de la récente Semaine africaine de l’Énergie, qui s’est déroulée au Cap, en novembre 2021.
Citons OML Africa Logistics, basé à Nairobi, et Luba Freeport, qui fournit la manutention et le transport d’équipements pétroliers en Afrique de l’Est ; Seabird Ghana, fournisseur de services de logistique maritime et de services pétroliers et gaziers pour l’Afrique de l’Ouest ; et Petromarine Nigeria Limited, un fournisseur de services de logistique maritime pour l’industrie pétrolière et gazière du Nigeria.
Un port efficace et inclusif au Sénégal
La Chambre africaine de l’énergie salue également dans ce domaine, les mesures « proactives » des pays africains qui veulent accompagner le succès des opérations de logistique maritime pétrolière et gazière. Et de citer en exemple le Sénégal, qui construit un « port géant » de haute technologie et efficace sur le plan opérationnel près de Ndayane, à 50 kilomètres au sud-est de Dakar.
Le projet, surnommé le « Port du futur », s’inscrit dans le cadre de l’expansion du secteur énergétique du pays, lancée après la découverte d’environ 450 milliards de m3 de gaz naturel.
De plus, le Sénégal prend des mesures pour s’assurer que les populations bénéficient de son infrastructure maritime croissante en renforçant les capacités locales et les entreprises de service, notamment.
Le Sénégal encourage également le renforcement des capacités en logistique maritime à travers son Institut national du pétrole et la Dakar Business School.
Aguibou Ba, le directeur exécutif de l’Institut du pétrole et du gaz (INPG), a également mis en œuvre des programmes connexes pour accélérer la capacité dans ce domaine.
Un autre exemple positif est le Mozambique, qui élabore une stratégie nationale pour une économie bleue qui aborde, en plus de la pêche et de l’aquaculture, les secteurs extractifs et des hydrocarbures du pays.
Le plan comprendra également un plan régional pour la sécurité maritime. Les opportunités existent donc, temps est venu aux entrepreneurs de les saisir, conclut la note de la Chambre africaine de l’énergie.
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