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African Business

Les nouvelles technologies sont des infrastructures

Les nouvelles technologies sont des infrastructures
  • Publiéjuillet 5, 2023

Pour le continent, relever les défis de l’infrastructure passe aussi par une autre approche des investissements dans les nouvelles technologies. Si chaque pays ou sous-région a ses spécificités, des réponses globales peuvent être apportées.


De l’avis des spécialistes de la tech africaine, réunis lors du forum Infra for Africa organisé par Africa50,  le continent dispose d’atouts indéniables pour rattraper son retard technologique. À condition d’éviter de commettre des erreurs de parcours et de choisir les bonnes solutions à l’avenir. 

« La souveraineté numérique est un maillon essentiel dans les efforts visant une plus grande appropriation du développement du continent. Accroître la connectivité en Afrique est une étape incontournable. Elle s’impose comme un préalable et comme le principal défi », affirme  Lanre Kolade, dirigeant de CSquared au Nigeria.

« L’inclusion digitale à laquelle nous aspirons tous en Afrique doit passer de la théorie à la pratique. Ce sera par exemple le cas en facilitant et accélérant le paiement digital entre les différents pays. »

Pour y parvenir, ajoute-t-il, « nous avons besoin de démocratiser la connexion hors des zones urbaines. Dans les zones rurales, nous devons avoir les mêmes chances de connexion à Internet que dans les zones urbaines, pour porter collectivement les chances de révolution du numérique induites par les nouvelles technologies ». Par exemple, poursuit-il, les Data centers sur le continent doivent être inter-opérationnels. « Les Africains doivent devenir les maîtres de  leur destinée à travers la tech. »

De son côté, Cina Lawson (photo ci-dessus), ministre de l’Économie numérique et de la transformation digitale au Togo, rappelle que son pays, de même que le reste du continent, bénéficie d’une population jeune. « C’est un élément-clé dont nous tenons compte dans l’élaboration de nos politiques publiques sur la tech et les infrastructures. La formation adéquate est un élément déterminent fondamental. Nos solutions doivent être globales face aux défis qu’impose la Tech. »

Les pays doivent briser les frontières digitales en accélérant la connectivité entre nos pays et aussi en minimisant les risques des PPP (partenariats public-privé) dans les infrastructures », poursuit la jeune ministre. Qui insiste : « Le secteur privé est incontournable dans la réalisation de nos grands projets en Afrique. » 
Cette révolution africaine via les nouvelles technologies impose le respect de plusieurs conditions indispensables. Juliet Ehimuan, ex directice Afrique de l’Ouest chez Google en est convaincue : « L’entrepreneuriat tourné vers la Tech est incontournable dans la nouvelle Afrique que nous voulons construire, en inventant des solutions locales adaptées à nos besoins. »

 

Une approche réaliste

Dès lors, la formation en ligne peut aider à combler l’écart entre l’Afrique et le reste du monde, car les talents existent partout  sur le continent. « Il faut juste créer les conditions idéales qui permettent de devenir plus productif et plus créatif. » 
Sharon Welang, de MFS Africa poursuit l’analyse : « Une fois mieux formées et encadrées, les ressources humaines africaines autour de la Tech auront besoin d’un environnement légal numérique innovant et porteur. »

Avec à la clé des choix stratégiques précis à opérer dans l’écosystème numérique sur le continent. La Tech en Afrique varie d’un pays à un autre, avec une kyrielle d’innovations d’une sous-région à une autre. Et pourtant, « nous devons avoir une large vision globale de la tech en Afrique », juge le spécialiste. Qui observe que tel est déjà le cas du e-commerce, dont la place s’est affirmée  à la faveur de la crise Covid-19. « L’inclusion digitale à laquelle nous aspirons tous en Afrique doit passer de la théorie à la pratique. Ce sera par exemple le cas en facilitant et accélérant le paiement digital entre les différents pays. »

Le premier Forum Infra d’Africa50 pose ainsi des questions vitales  pour pouvoir développer les investissements dans les infrastructures en Afrique. « La régulation des paiements, des transferts via le numérique n’est pas aisée à cause des particularités législatives de chaque État », rappelle la ministre Cina Lawson. « Gageons de mettre en commun nos énergies pour donner un coup de fouet à la connectivité en Afrique, avec des infrastructures conséquentes », rétorque Juliet Ehimuan, résolument optimiste.

« La régulation sera un élément déterminant aussi bien dans le public comme dans le privé dans la démarche d’une meilleure valorisation de la Tech », souligne dans le même esprit Sharon Welang. « Oui pour la régulation du net mais celle-ci doit être adossée à des politiques publiques idoines. Les défis nous pressent, nous devons faire des investissements plus lourds dans le domaine infrastructurel tourné vers la Tech », tranche Lanre Kolade (CSquared).

@AB

Écrit par
Edem Gadegbeku

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