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African Business

Les fonds privés s’intéressent aux infrastructures

Les fonds privés s’intéressent aux infrastructures
  • Publiéavril 25, 2023

Après deux années de résilience, l’Afrique subsaharienne a enregistré l’an passé une baisse, en volume, des participations privées dans les infrastructures. Lesquelles, toutefois, touchent davantage d’opérations et davantage de pays, dont, pour la première fois, le Bénin et le Lesotho.

 

Selon de nouvelles données de la Banque mondiale, les investissements dans les infrastructures des pays à revenu faible et intermédiaire ont continué à rebondir en 2022, à l’échelle mondiale. Les engagements au titre de la participation privée aux infrastructures (PPI) ont atteint 91,7 milliards de dollars pour 263 projets, soit une augmentation de 23 % par rapport à 2021. Toutefois, le nombre total de projets reste inférieur aux niveaux d’avant la pandémie, y compris dans la région Moyen-Orient Afrique du Nord qui enregistre un fort rebond des opérations.

Au Bénin, quatre accords de concession ont été signés avec les autorités pour le développement, le financement, la construction et l’exploitation de centrales photovoltaïques d’une capacité totale de 50 MW.

« Alors que le monde sort en titubant de multiples crises, nous sommes heureux de constater que les premiers signes de reprise de l’investissement se maintiennent », commente Imad Fakhoury, de la Banque mondiale. « À l’heure où les budgets publics se resserrent, le monde n’a d’autre choix que de mobiliser le secteur privé pour investir dans des infrastructures de qualité, vertes, résilientes, inclusives et intelligentes face au climat. Il est essentiel de le faire pour soutenir la transition vers des économies à zéro émission de carbone et la réalisation des ODD, ainsi que pour protéger les sociétés contre les risques croissants liés au climat et réaliser l’accès universel aux services de base pour des millions de ménages qui restent exclus. »

Toutefois, si les tendances suggèrent une reprise générale, les investissements se sont concentrés dans cinq pays : La Chine, le Brésil, l’Inde, l’Indonésie et le Vietnam ont capté 68,3 milliards $ d’investissements, soit 75 % du total mondial.

Les investissements ont également été inégaux d’une région à l’autre. Les engagements PPI ont augmenté en Amérique latine et dans les Caraïbes (+16%) ainsi qu’en Asie de l’Est et dans le Pacifique (+17%). En revanche, l’Afrique subsaharienne a enregistré une baisse de 15 % des investissements par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Néanmoins, le nombre de projets et de pays de la région ayant fait l’objet de transactions PPI sont les plus élevés de la dernière décennie.

En 2022, les investissements PPI dans la région MENA se sont élevés à 2 milliards $, soit plus du triple de 2021 (626 millions $). Cependant, ce montant reste inférieur à la moyenne de la région sur cinq ans, à 3,1 milliards $. Les investissements PPI dans la région MENA ne représentaient que 0,13 % du PIB de la région en 2022.

 

Répartition géographique plus uniforme

L’Égypte est à l’origine de 85 % des investissements PPI dans la région. En 2022, la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) a apporté son soutien à la décarbonisation de l’Égypte et à la réalisation des objectifs de l’accord de Paris en offrant un prêt de 80 millions à Egypt Green pour la construction de la première installation d’hydrogène vert du pays.

Le plus grand projet en Égypte a été le parc éolien d’Amunet. Cette centrale électrique terrestre, d’une valeur de 700 millions $, sera développée en une seule phase et devrait être opérationnelle en 2023.

D’autres pays comme la Jordanie, le Maroc et la Tunisie ont également bénéficié d’investissements PPI dans la région.

En Afrique subsaharienne, donc, 37 projets ont reçu des investissements totalisant 4,9 milliards $ en 2022 (-10% en un an), ce qui représente 0,25 % du PIB de la région. Cependant, le nombre de projets et de pays avec des transactions PPI dans la région a été le plus élevé de la dernière décennie. Ce que la BM attribue à l’augmentation des niveaux d’investissement en Afrique subsaharienne pendant la pandémie. À mesure que les économies mondiales retrouveront leurs niveaux d’avant la pandémie, les investissements auront tendance à se répartir plus uniformément. Néanmoins, les effets disparates de la pandémie ont conduit un nombre record de pays à mettre en place des projets PPI en Afrique subsaharienne, « une tendance qui devrait se poursuivre », juge la Banque mondiale.

Les investissements les plus importants ont été réalisés dans le secteur de l’électricité, avec une part significative d’investissements dirigés vers l’Afrique du Sud, qui avait connu de faibles niveaux d’investissement. Le gouvernement a levé les exigences en matière de production intégrée, introduit des programmes d’urgence pour l’agence publique de distribution d’électricité, Eskom, et supprimé l’obligation d’obtenir une licence pour les producteurs d’électricité. L’État s’est également engagé à doubler ses achats d’énergie renouvelable pour atteindre plus de 5 000 MW en 2022.

Parmi les autres pays d’Afrique subsaharienne ayant effectué des transactions PPI en 2022 figurent le Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Cameroun, la RD Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Kenya, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Mali, le Mozambique, le Nigéria, le Sénégal, le Togo, l’Ouganda et le Zimbabwe.

Le Bénin et le Lesotho ont connu leurs premières transactions PPI au cours des dix dernières années. Au Bénin, quatre accords de concession ont été signés avec les autorités pour le développement, le financement, la construction et l’exploitation de centrales photovoltaïques d’une capacité totale de 50 MW.

 

De grands projets dans l’énergie

Au Lesotho, l’Initiative de financement de l’électrification (EDFI ElectriFI, un mécanisme d’investissement à impact financé par l’Union européenne) et la Plateforme pour la performance des énergies renouvelables (REPP) du Royaume-Uni ont investi dans un véhicule de financement de projet dirigé par OnePower (1PWR), un fournisseur d’accès à l’électricité, afin de construire onze mini-réseaux solaires pour les communautés rurales.

 

En ce qui concerne les pays les plus pauvres du monde, dix-huit pays membres de l’Association internationale de développement (IDA) ont reçu des engagements d’investissement s’élevant à 4,7 milliards $ pour trente projets en 2021.  Cela représente une augmentation de 26,1 % des niveaux d’investissement par rapport à 2021, mais aussi un niveau d’investissement inférieur de 22 % à la moyenne des cinq dernières années, qui s’élève à 6,1 milliards $.

Le secteur des transports – en particulier grâce aux projets routiers – a continué à mener la reprise soutenue en 2022, dépassant largement les autres secteurs.

Le secteur de l’énergie a également gagné une part importante du PPI en 2022, avec une augmentation de 21 % pour un total de 25,9 milliards $. Les investissements se sont de plus en plus concentrés sur des options durables sur le plan environnemental.

@AB

 

Écrit par
Aude Darc

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