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African Business

Les femmes entrepreneures d’Afrique n’ont pas de limites

Les femmes entrepreneures d’Afrique n’ont pas de limites
  • Publiémai 17, 2023

Les femmes entrepreneures représentent environ 13 % du PIB du continent, en dépit des obstacles. Des initiatives sont en train de changer la donne et de permettre aux femmes d’atteindre de nouveaux sommets.

 

Toutes les études concordent : il est très rentable d’investir dans des opportunités pour les femmes en Afrique. Les Nations unies indiquent que les femmes réinvestissent généralement jusqu’à 90 % de leurs revenus dans l’éducation, la santé et la nutrition de leur famille et de leur communauté. En comparaison, les hommes ne réinvestissent que 35 % de leur revenu, ce qui montre clairement que l’investissement dans les entreprises féminines contribue à transformer les économies et les sociétés africaines.

Les PME représentent aujourd’hui plus de 80 % des emplois en Afrique, où elles ont créé une nouvelle classe moyenne florissante et alimenté une forte demande de nouveaux biens et services. Selon le Forum économique mondial, les femmes représentent 58 % de la population africaine travaillant à son compte, contribuant ainsi à environ 13 % du PIB total de l’Afrique.

La BAD offre une garantie de prêt individuel pouvant aller jusqu’à 2,5 millions $ et d’une assistance aux institutions financières partenaires pour les aider à prêter aux PME et à accroître ainsi leur portefeuille de PME.

Au niveau régional, l’Afrique subsaharienne a le taux d’entrepreneuriat le plus élevé au monde, avec environ 42 % de la main-d’œuvre non agricole de la région classée en tant que travailleurs indépendants ou employeurs. L’indice Mastercard des femmes entrepreneurs révèle quant à lui que l’Afrique du Sud, le Ghana et le Botswana comptent parmi les pays où la proportion de femmes entrepreneurs est la plus élevée au monde.

Ces données positives ne peuvent qu’augmenter, car un nombre croissant de stratégies gouvernementales soutiennent les femmes entrepreneurs et les start-up dirigées par des femmes en Afrique grâce à des politiques ciblées, notamment une budgétisation sensible au genre et l’utilisation du libre-échange.

Les Nations unies estiment qu’environ 70 % du commerce transfrontalier informel en Afrique est aujourd’hui assuré par des femmes commerçantes. Cela a fait naître chez de nombreuses femmes entrepreneurs l’espoir que la future ZLECAf, avec un marché de 1,2 milliard de personnes, stimulerait leurs activités et réduirait la pauvreté endémique.

L’ONU signale que l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes en Afrique subsaharienne est de 30 %, contre 24 % au niveau mondial. Selon la Société financière internationale (Banque mondiale), qui mène une initiative avec la Commission européenne pour aider à stimuler les opportunités de commerce en ligne pour les femmes dans les marchés émergents, il est nécessaire de combler l’écart entre les revenus des commerçants masculins et féminins. Selon l’organisation, cela permettrait d’augmenter la valeur du marché africain d’au moins 14,5 milliards $.

De nombreuses initiatives s’attaquent aujourd’hui à l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes. ONU Femmes, par exemple, s’est engagée à poursuivre ses efforts de sensibilisation et de promotion des changements politiques afin de réduire et de combler l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes et de garantir aux femmes et aux filles des droits égaux à ceux de leurs homologues masculins.

Si l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes s’est régulièrement réduit ces dernières années, le déficit de financement des femmes entrepreneurs en Afrique subsaharienne s’élève encore à 42 milliards de dollars. En 2022, 67,8 % de l’écart entre les hommes et les femmes en Afrique subsaharienne aura été comblé, contre 63,4 % en Afrique du Nord. Bien que ce chiffre soit inférieur à celui de l’Amérique du Nord, qui affiche une réduction de 76,9 %, l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne ont toutes deux comblé le fossé dans une plus grande proportion que l’Asie du Sud, qui affiche un taux de 62,4 %.

Il est encourageant de constater que, selon l’indice mondial de l’écart entre les hommes et les femmes du WEF, le Rwanda a comblé son écart de 81,1 % et la Namibie de 80,7 %. On s’attend à ce que cet écart se réduise à mesure que l’accès au financement libère la capacité entrepreneuriale des femmes en Afrique.

 

Accès au crédit

L’industrie de la mode en Afrique subsaharienne est dominée par les femmes, dont les petites entreprises sont à l’origine d’une industrie de l’habillement coton-textile dynamique qui, à elle seule, produit 31 milliards$ par an. Cependant, sans accès au financement, les entreprises et les entrepreneurs féminins peinent à accéder aux secteurs à plus forte valeur ajoutée de l’industrie de la mode, dont le nombre d’utilisateurs devrait s’élever à près de 400 millions d’ici à 2027.

Selon la Banque mondiale, l’établissement d’un cadre juridique approprié est un point de départ essentiel pour surmonter le manque d’inclusion financière des femmes. Les lois visant à éliminer la discrimination fondée sur le sexe dans l’accès aux services bancaires en Afrique sont essentielles à ce mouvement. En 2021, pas moins de six pays subsahariens gardaient encore de lois interdisant aux femmes d’ouvrir un compte bancaire sans le consentement de leur mari, et la modification de ces lois est activement encouragée.

Le FMI a identifié d’autres possibilités de combler les écarts persistants entre les hommes et les femmes en matière d’accès au financement, en conseillant aux décideurs africains de prendre des mesures pratiques pour s’attaquer aux facteurs liés à la demande, tels que l’analphabétisme financier des femmes et des jeunes filles.

En dotant les femmes entrepreneurs des connaissances et des compétences financières appropriées, on renforcera inévitablement leur engagement effectif sur le marché du crédit, dont les opportunités se multiplient à mesure que les PME dirigées par des femmes contribuent au tissu social et à l’infrastructure des nations africaines, dans un cercle vertueux.

Dans son rapport Access to Finance, le FMI cite l’Affirmative Finance Action for Women in Africa (AFAWA), qui offre des services de renforcement des capacités aux femmes entrepreneures et préconise des réformes pour soutenir les entreprises détenues par des femmes, et révèle que l’année dernière, les dirigeants du G7 ont promis 251 millions $ pour soutenir le programme, qui vise à débloquer 3 milliards $ dans le financement du secteur privé en Afrique.

 

Croissance du commerce électronique

Comme on pouvait s’y attendre, l’Afrique est restée jusqu’à récemment à la traîne des pays développés en matière d’infrastructure numérique. Cette situation est en train de changer rapidement. L’objectif de la stratégie de transformation numérique de l’Union africaine est d’assurer l’inclusion numérique de tous les citoyens africains d’ici à 2030, alors qu’elle ne concernait que 22 % de la population en 2017. Cette croissance rapide de l’accès à l’Internet sur l’ensemble du continent ouvrira inévitablement de nouvelles opportunités pour les femmes qui créent des entreprises et pour les femmes qui travaillent à leur compte.

La poursuite des investissements numériques dans les économies africaines contribuera à la croissance des opportunités économiques pour les femmes du continent.

Le chiffre d’affaires du secteur de la mode féminine devrait augmenter de 12,5 % par an jusqu’en 2027, pour atteindre 13,3 milliards $. De plus, selon la Banque mondiale, la proportion de femmes en Afrique ayant accès à un compte bancaire a plus que doublé au cours des douze dernières années. Cela renforce l’offre de la BAD d’une série de facilités de financement qui font partie de son initiative visant à stimuler l’accès au financement pour les femmes en Afrique. Il s’agit notamment d’une garantie de prêt individuel pouvant aller jusqu’à 2,5 millions $ et d’une assistance aux institutions financières partenaires pour les aider à prêter aux PME et à accroître ainsi leur portefeuille de PME. Dans ce dernier cas, la BAD partage le coût du prêt à parts égales avec la banque.

Avec Ellever, Ecobank renforce les entreprises dirigées par des femmes

 

En janvier, l’AFAWA a annoncé qu’elle avait atteint la barre du milliard $ d’investissement dans les femmes entrepreneures en Afrique. En plus de se concentrer sur l’obtention de prêts, la BAD a lancé en 2015 son initiative phare, Fashionomics, afin de rehausser le profil de la mode et du textile africains sur la scène internationale, en investissant dans des secteurs à forte croissance ayant le potentiel de promouvoir l’autonomisation des femmes et de créer 25 millions d’emplois d’ici à 2025.

Les industries subsahariennes de la mode sont évaluées à elles seules à plus de 30 milliards $. Fashionomics met en relation les créatrices, les acheteuses et les fournisseurs avec les prestataires de services financiers et les hommes, ce qui permet d’augmenter considérablement la valeur totale du secteur. La multiplication des développements depuis la création de l’AFAWA montre clairement que ses ambitions en matière d’investissement sont tout à fait pertinentes.

@AB 

Écrit par
Bill Lumley

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