Les entreprises dirigées par des femmes surperforment

En 2022, la performance des actions des entreprises africaines dirigées par des femmes a été supérieure à celle de leurs homologues masculins, selon un nouveau rapport sur les femmes chefs d’entreprise en Afrique.
Alors que seule une fraction des entreprises cotées sur les 24 Bourses africaines ont des femmes à leur tête, celles qui sont dirigées par des femmes affichent des performances financières largement supérieures à celles de leurs homologues masculins, selon un rapport d’Africa.com.
Pour la troisième année consécutive, Africa.com a analysé les sociétés cotées sur les 24 places boursières africaines afin d’établir une liste définitive de celles qui sont dirigées par des femmes. Les experts ont examiné les performances des entreprises dans lesquelles les femmes occupent des postes de direction et a constaté que leur capitalisation boursière collective a augmenté de 2,8 % au cours de l’année qui s’est achevée le 31 décembre 2022, surpassant ainsi les performances de nombreuses bourses en Afrique et dans le monde entier.
« S’il y a des gens qui vous encouragent à réussir, mais il y a aussi des gens qui espèrent que vous ne réussirez pas afin de confirmer qu’une femme n’a pas pu le faire. C’est pour cette raison que nous sommes très déterminées à réussir. »
« Il s’agit d’une performance remarquable compte tenu de la situation mondiale et surtout africaine », commente Teresa Clarke, présidente d’Africa.com.
Les cours des actions des entreprises dirigées par des femmes ont dépassé de 506 points de base l’indice de la Bourse de Johannesbourg (FTSE/JSE All Share), de 2 712 points de base l’indice de la Bourse de Nairobi (NSEASI), de 1 202 points de base l’indice de la Bourse de Londres (FTSE All Share Index) et de 1 714 points de base l’indice S&P 500.
« Moins de 1,3 % des 69 000 milliards de dollars d’actifs mondiaux sont aujourd’hui gérés par des femmes, sans parler des femmes de couleur, mais ces femmes affichent en moyenne un rendement supérieur à celui des hommes. Il est clair que les performances des femmes sont plus élevées », relate Vera Songwe, membre de la Brookings Institution et ancienne directrice de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. Elle fait référence à une étude de 2019 selon laquelle les entreprises détenues par des femmes et des minorités ne gèrent que 1,3 % des 69 000 milliards de dollars d’actifs gérés par le secteur des services financiers dans le monde.
Plus difficile d’atteindre les sommets
Se référant aux conclusions des études qu’elle a menées à la Banque mondiale, Vera Songwe juge que les femmes commerçantes remboursaient leur capital et assuraient le service de leur dette beaucoup plus rapidement, et qu’elles étaient en mesure d’emprunter et de développer des entreprises plus importantes plus rapidement.
« Nous constatons exactement la même chose dans les secteurs du capital-investissement et du capital-risque. Quand vous avez seulement 1,3 % des 69 billions de dollars, vous savez qu’il y a un problème. »
De son côté, Patricia Lizarraga, fondatrice de Hypatia Capital, fait observer : « Pourquoi les femmes surperforment-elles ? Parce qu’il est tout simplement plus difficile pour les femmes d’atteindre le sommet. Celles qui y parviennent ont donc, par définition, quelque chose en plus. »
Owen Omogiafo, PDG de Transcorp, approuve ce point de vue : « Nous devons travailler plus dur, c’est la réalité. Et s’il y a des gens qui vous encouragent à réussir, mais il y a aussi des gens qui espèrent que vous ne réussirez pas afin de confirmer qu’une femme n’a pas pu le faire. C’est pour cette raison que nous sommes très déterminées à réussir. » Elle juge que les entreprises dirigées par des femmes ont un meilleur engagement des employés et qu’il s’agit d’un domaine qui mérite davantage de recherches.
Rapport complet ICI.
@AB