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Les Émirats investissent dans les énergies propres

Les Émirats investissent dans les énergies propres
  • Publiéseptembre 6, 2023

Au sommet de Nairobi, les partenaires au développement s’activent. Ainsi, les Émirats arabes unis ont annoncé diverses initiatives en faveur de la production d’énergies propres en Afrique. À l’approche de la COP28, les dirigeants africains cherchent à parler d’une seule voix. Actualisation.


Le Sommet sur le climat apporte son lot d’accords et de partenariats en faveur de l’Afrique. Les dirigeants africains, qui demandent davantage d’investissement en faveur des énergies vertes, semblent avoir été entendus. Reste à s’entendre entre eux.

Ainsi, les Émirats arabes unis, ont annoncé investir 4,1 milliards d’euros dans les énergies propres sur le continent. Cet engagement émirati vise à « lancer un pipeline de projets rentables d’énergie propre sur ce continent très important », a déclaré le ministre de l’industrie, Sultan Al Jaber (photo ci-dessus), qui dirige la société gouvernementale d’énergies renouvelables Masdar, la compagnie nationale pétrolière Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc). Le responsable présidera les négociations de la COP28 qui se déroulera à Dubaï en novembre.

Évoquant la préparation de la COP28, l’émissaire américain pour le climat John Kerry a dit espérer que les États-Unis et la Chine « se rapprocheront face à la menace universelle » du réchauffement climatique.

L’objectif est de développer 15 gigawatts d’énergie propre d’ici à 2030 alors que la capacité de production d’énergies renouvelables du continent était de 56 gigawatts en 2022, selon l’Agence internationale des énergies renouvelables. « Les énergies renouvelables pourraient être le miracle africain », a déclaré Sultan Al Jaber ; lequel demande aux dirigeants du G20 – qui se réunissent à partir du 9 septembre en Inde –, d’assumer leurs responsabilités dans la lutte contre le changement climatique. Un propos repris par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. « Si l’Afrique perd, nous perdons tous », a prévenu le ministre émirati.

De son côté, l’Allemagne envisage de mobiliser 450 millions d’euros de nouveaux financements climatiques axés sur les énergies renouvelables en faveur de plusieurs pays africains, révèle l’agence Bloomberg.

« Nous constatons que le continent africain a un grand besoin d’énergie, à la fois pour les personnes qui y vivent déjà, mais aussi pour les investissements futurs, pour l’industrie future et pour la création d’emplois sur un continent jeune », a confirmé Barbel Kofler, secrétaire d’État à la Coopération économique. Dans ce cadre, l’Allemagne financera la construction d’une usine d’engrais fonctionnant à l’hydrogène vert au Kenya à hauteur de 60 millions d’euros. Le partenaire convertira 60 millions d’euros de dettes en investissements dans les énergies renouvelables et l’agriculture verte.

 

Un système dépassé

De plus, l’Allemagne augmentera de 40 millions d’euros sa contribution au Fonds pour l’énergie durable en Afrique, géré par la Banque africaine de développement. Et accordera un prêt concessionnel de 200 millions d’euros au programme sud-africain « Partenariat pour une transition énergétique juste » qui permet aux pays riches d’aider les économies en développement à se défaire de leur dépendance au charbon.

De son côté, le Royaume-Uni va consacrer 80 millions de dollars en divers investissements liés à la crise climatique, que ce soit en actions de développement durable ou d’aide aux populations affectées. La FSD Africa Investments lancera divers projets. L’agence de développement se chargera de mobiliser des capitaux privés, afin de permettre aux petites entreprises d’accéder au financement, de créer des produits innovants et de fournir des solutions technologiques inclusives. Selon le gouvernement britannique, l’ensemble des initiatives pourrait créer 3 400 emplois et permettraient de fournir une énergie moins chère aux ménages.

Après avoir exhorté le monde à faire de l’Afrique « une superpuissance des énergies renouvelables », Antonio Guterres, a appelé à une réforme de ce système « dépassé, injuste et dysfonctionnel ». « Les structures de gouvernance mondiale reflètent le monde tel qu’il était, et non tel qu’il est », a reconnu le secrétaire général de l’ONU, lors d’une conférence de presse.

« Notre objectif est la prospérité, pas seulement la survie », a insisté Ken Ofori-Atta, ministre des Finances du Ghana et président du V20, groupement de pays vulnérables au changement climatique.

Si tout se passe comme prévu, le Sommet de Nairobi devrait déboucher sur une déclaration commune des pays africains, qui devront parler d’une seule voix lors de la 28e COP. Sur le point de la décarbonisation, pourtant, des voix discordantes se font entendre.

Une transition énergétique propre dans les pays en développement est cruciale pour tenter de maintenir l’objectif de l’accord de Paris. Pour y parvenir, l’Agence internationale de l’énergie affirme que les investissements devront atteindre 2 000 milliards de dollars par an d’ici une décennie, soit huit fois plus qu’actuellement.

Évoquant la préparation de la COP28, l’émissaire américain pour le climat John Kerry a dit espérer que les États-Unis et la Chine « se rapprocheront face à la menace universelle » du réchauffement climatique. Ce point inquiète les participants du Sommet de Nairobi.

De plus, l’accent mis par ce sommet sur les questions de finances suscite l’opposition de certains défenseurs de l’environnement, qui jugent l’approche trop alignée sur les intérêts des pays développés. Des ONG fustigent notamment les marchés de crédit carbone, perçus comme une « fausse solution » pour dédouaner les pays riches de leurs émissions de gaz à effet de serre.

@AB

Écrit par
Laurent Allais

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