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Les défis de la formation des ingénieurs de l’eau

Les défis de la formation des ingénieurs de l’eau
  • Publiéjuin 19, 2020

La formation des ingénieurs dans les disciplines de l’eau reste centrale dans les pays en développement. C’est ce qu’ont tenu à rappeler le Bureau de l’Unesco pour le Maghreb et l’AFD (Agence française de développement), à l’issue d’un forum en ligne.

Par Paule Fax

Les ODD (Objectifs de développement durable) reconnaissent la centralité des jeunes et leur rôle dans la voie du développement durable. Ils font partie des neuf grands groupes avec lesquels les Nations unies collaborent étroitement pour assurer une large participation et représentation de toutes les composantes de la société.

Les jeunes, partie prenante de la mise en œuvre des projets contribuant à la réalisation des ODD, doivent être des acteurs du succès de l’Agenda 2030 du développement durable.

L’eau restera un investissement stratégique dans un contexte de changement climatique et a fortiori dans ce moment de crise Covid ». D’où l’importance de la production de connaissances et du partage d’expériences entre les acteurs publics et privés.

Avec moins de 650m3/habitant au Maghreb, l’eau est tout particulièrement l’un des facteurs clés du développement durable. Le rôle des ingénieurs spécialisés dans le domaine de l’eau est crucial dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques hydriques à même d’accompagner durablement le développement socio-économique de leurs pays.

Seulement, les cursus de formation des futurs ingénieurs dans différentes disciplines de l’eau ne semblent pas être toujours adaptés aux nouveaux défis planétaires, comme le changement climatique, la sécurité alimentaire, la sécurisation des besoins en énergie, la préservation de la biodiversité, l’inclusion sociale etc.

La conception de nouveaux modèles de formation des futurs ingénieurs doit également tenir compte des besoins du marché de l’emploi et du potentiel qu’offrent les nouvelles technologies.

À cet effet, le Bureau de l’Unesco pour le Maghreb vient de lancer une large concertation pour élaborer un rapport d’orientation qui tentera entre autres de répondre à une question cruciale : « Comment adapter les cursus de formation des futurs ingénieurs pour faire face aux innombrables défis actuels et futurs en lien avec la gestion durable de l’eau ? »

Golda El Khoury, directrice et représentante du Bureau, explique sa démarche. « Les jeunes ont la créativité, le potentiel et la capacité nécessaires pour améliorer les sociétés, pour eux-mêmes, et pour le reste du monde. Les jeunes élèves ingénieurs seront parmi les leaders de demain. Ils doivent être associés et incités à s’engager dans la vision globale pour l’avenir de leurs sociétés, voire de l’humanité. »

Les jeunes sont appelés à jouer un rôle déterminant dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques et auront ainsi un impact significatif sur l’atteinte des objectifs de l’Agenda 2030. « Une formation de qualité, adaptée aux défis actuels et futurs, est à même d’outiller les jeunes pour relever ces challenges. » Pour un secteur aussi stratégique que l’eau, l’approche Nexus Eau-Alimentation-Energie doit constituer l’ossature des cursus d’apprentissage des élèves ingénieurs, sans oublier les aspects sociaux, culturaux et environnementaux ».

 Les enjeux du développement durable

Le Nexus EAE est une méthode globale d’approche des problèmes liés à l’eau, qui associe l’ensemble des acteurs et des besoins, à fin d’efficacité.

Mihoub Mezouaghi, directeur de l’AFD au Maroc, confirme : « L’eau restera un investissement stratégique dans un contexte de changement climatique et a fortiori dans ce moment de crise Covid ». Laquelle nous rappelle que la résilience des sociétés reposera davantage sur la protection sociale des citoyens mais aussi des ressources naturelles.

L’AFD intervient dans le cycle de l’eau au Maroc depuis près de trente ans. Au-delà de l’appui financier qui dépasse à ce jour 800 millions d’euros, « l’Agence accorde beaucoup d’importance à la production de connaissances et au partage d’expériences entre les acteurs publics et privés », poursuit le représentant de l’AFD.

« Des initiatives ont été prises en ce sens avec des partenaires académiques français et internationaux notamment pour adapter la formation de l’ingénieur dans les sciences de l’eau aux enjeux du développement durable. » Lesquels supposent davantage de technicité, de pluridisciplinarité et d’esprit critique, pour saisir la complexité des leviers d’efficacité hydrique, d’inclusion sociale et de résilience écologique.

La rencontre en ligne a, entre autres éléments, permis d’identifier les nouvelles orientations de la formation des sciences de l’eau et l’importance que revêtent les nouvelles technologies et les data sciences dans les métiers futurs de l’ingénieur.

Ce rendez-vous a également mis en relief le rôle que doit jouer l’ingénieur dans la recherche et l’innovation, dans le contexte maghrébin où la mobilisation des ressources en eau non conventionnelles prend une grande ampleur.

Écrit par
Par Paule Fax

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