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African Business Analyse et Opinion

Les chefs d’entreprise mésestiment le cyber-risque

Les chefs d’entreprise mésestiment le cyber-risque
  • Publiéavril 14, 2023

Une enquête de PwC constate que les chefs d’entreprise africains ne placent pas les cyber-menaces au centre de leurs préoccupations, du moins à court terme. En revanche, ils souhaitent une main-d’œuvre mieux qualifiée en matière de nouvelles technologies.

 

Vingt-six pour cent des chefs d’entreprise en Afrique estiment que leur entreprise sera exposée au cyber-risque dans les douze prochains mois, et 33 % dans les cinq prochaines années. Cela indique que les PDG africains ne considèrent pas les cyber-risques comme un risque majeur par rapport à d’autres facteurs tels que l’inflation (citée par 62% des dirigeants d’Afrique subsaharienne) et la volatilité macroéconomique (49%). Toutefois, un tiers des dirigeants africains reconnaît que les cybermenaces sont un risques, à horizon cinq ans.

Ces statistiques proviennent d’une enquête conduite par PwC auprès de 282 chefs d’entreprise, Africa Business Agenda : Technology Perspective 2023. Les auteurs commentent la transformation induite par la technologie, ainsi que les préoccupations des chefs d’entreprise en matière de bouleversements et de technologies émergentes.

La plupart des chefs d’entreprise comprennent l’importance d’apaiser les craintes en intégrant des programmes visant à améliorer les compétences de leur main-d’œuvre afin qu’elle soit en mesure de travailler dans un environnement technologique.

Dans le secteur des services financiers, 87 % des chefs d’entreprise en Afrique affirment qu’ils constatent une évolution technologique significative de leurs modèles d’entreprise, contre 50 % à l’échelle mondiale.

« La plupart des organisations investissent dans l’amélioration de leurs capacités technologiques, ce processus ayant généralement commencé dès les premiers jours de la pandémie de Covid-19 en 2020, rendue nécessaire par une évolution rapide du comportement des clients vers les capacités numériques », commente Mark Allderman de PwC Africa.

« Les organisations ont été contraintes d’investir dans leurs capacités numériques et de développer leurs actifs en contact avec la clientèle. L’accent mis sur les solutions d’engagement des clients a commencé à mettre en évidence l’importance des données et le passage au Cloud. »

 

En matière de productivité, l’impact de la numérisation sur les performances des entreprises est significatif, et les organisations doivent tirer parti des outils numériques pour améliorer leur productivité, considèrent les auteurs de l’étude. « Toutefois, le succès de toute stratégie de transformation numérique dépend de la gestion des performances, de l’amélioration des compétences des employés et d’une approche axée sur les personnes. »

 

Des attaques en nombre

Encore peu adoptés en Afrique, les nouveaux outils se concrétisent par davantage d’opportunités de création d’emplois, d’acquisition de nouvelles compétences, d’ouverture de nouveaux domaines d’activité et d’ajout de valeur. Les chefs d’entreprise africains reconnaissent également l’importance de rattraper le reste du monde dans la course à la technologie, révèle l’étude.

Une tendance identifiée par PwC est l’augmentation du potentiel d’attaques affectant les opérations d’une organisation en raison, de l’adoption de technologies intelligentes. Auparavant, les attaques se concentraient sur les systèmes d’entreprise ou de back-office qui hébergent des technologies telles que les réseaux d’entreprise et les applications ERP (progiciel de gestion intégrée) de base.

Un défi connexe est que de nombreuses entreprises traitent chaque incident de manière isolée, au lieu d’adopter une approche holistique de prévention globale, ce qui signifie qu’il n’y a pas de plan stratégique durable à long terme. Un tel plan stratégique est nécessaire pour permettre à l’entreprise de mieux résister aux cyber-risques et aux menaces extérieures, jugent PwC, d’autant plus qu’il y aurait une gouvernance à long terme et une adhésion des dirigeants, ce qui permettrait à l’équipe responsable de la cyber-sécurité de gérer la situation plus efficacement en mettant en place des dispositifs appropriés d’atténuation des risques.

La gestion des technologies permet d’atténuer les risques des cyberattaques potentielles ; les chefs d’entreprise devront alors donner la priorité à la cybersécurité, même si pour l’heure donc, ils considèrent devoir faire face à des défis jugés plus urgents.

En interne, l’adoption des nouvelles technologies représente une opportunité pour les salariés de consacrer davantage de temps à des activités créatrices de valeur, au détriment des tâches répétitives.

Toutefois, cette augmentation de l’efficacité suscite des inquiétudes quant aux pertes d’emplois potentielles pour les personnes qui effectuent des tâches manuelles dans le cadre des processus de base. L’augmentation rapide du déploiement des capacités technologiques ouvre également des possibilités d’emploi dans des rôles nouveaux et en développement, tels que les analystes des données. Cela crée des opportunités pour les entreprises en Afrique de commencer à développer ces capacités.

 

Des investissements ciblés

Dans ce cadre, le manque d’opportunités pour les travailleurs d’acquérir les nouvelles compétences nécessaires à l’adoption rapide de la technologie constitue un obstacle, en Afrique subsaharienne, ce qui engendre des incertitudes. La plupart des chefs d’entreprise comprennent l’importance d’apaiser les craintes en intégrant des programmes visant à améliorer les compétences de leur main-d’œuvre afin qu’elle soit en mesure de travailler dans un environnement technologique.

Dans les douze mois, 75% des chefs d’entreprise, en Afrique subsaharienne, ont l’intention d’investir dans des processus et des systèmes automatisés, 67% de déployer des technologies innovantes (Cloud, Intelligence artificielle, etc.). Pour cela, 82% d’entre eux souhaitent améliorer les compétences de leur main-d’œuvre. En revanche, le Metaverse ne semble pas leur priorité, et la décarbonation de l’activité n’est citée que par 23% d’entre eux.

@AB

Écrit par
Laurent Soucaille

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