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L’entretien, priorité de l’Angola

L’entretien, priorité de l’Angola
  • Publiéavril 1, 2015

Manque d’intérêt

Dans nombre de pays, l’idée selon laquelle l’entretien préventif est inutile, trouve ses racines dans l’économie. Ces pays où l’on observe un manque d’intérêt institutionnalisé envers l’entretien et la préservation des infrastructures urbaines, disposent généralement d’un budget très restreint. Des ressources limitées répondent aux besoins les plus élémentaires de la population. Ces États doivent généralement recourir à des mesures financières contraignantes et réduire les dépenses. Le premier poste budgétaire touché est celui de l’entretien.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, reléguer ces coûts au second plan, ou les supprimer des comptes annuels, est un phénomène très courant dans les économies émergentes et dans les pays au budget limité.

L’accroissement inévitable de la population et le nombre excessif de citadins génèrent des conflits d’intérêts. Ceux-ci sont responsables des faibles niveaux d’entretien et de préservation. Les gouvernements sont souvent contraints de choisir entre la construction de nouveaux logements ou l’entretien des constructions existantes. Ce choix est réellement difficile. À première vue, il semble plus judicieux d’allouer des fonds publics à la construction de nouvelles infrastructures pour aider les gens qui ont grand besoin d’un logement plutôt que de s’évertuer à trouver un équilibre financier entre la construction et l’entretien. En moyenne, le coût annuel d’entretien représente 5 % de la valeur d’un bâtiment.

Mais l’État et les collectivités locales doivent analyser le problème et définir les priorités. Il ne fait aucun doute que des propriétés bien entretenues peuvent rester impeccables pendant des décennies. Ces propriétés prennent de la valeur, parfois plus de 500 %, comme nous l’avons vu dans certaines capitales, telles que Luanda, et deviennent des centres économiques prospères, sources de création de richesses et d’emplois.

Trouver une solution aux problèmes de logement, notamment avec l’afflux massif et inéluctable de migrants en ville, nécessite une approche intelligente et souple, des synergies avec des groupes sociaux et économiques, ainsi que des partenariats avec le secteur privé et d’autres pays qui sont parvenus à réaliser des programmes de logements sociaux modèles.

Singapour, où se trouvait autrefois l’un des pires bidonvilles d’Asie, propose les meilleurs programmes de logements sociaux au monde. L’entretien est intégré au plan de chaque projet et, dans certaines des structures plus modernes, des équipes sont prévenues des défauts via un ordinateur et doivent intervenir immédiatement — avant qu’un petit problème, comme une fuite d’eau sur une canalisation, ne provoque des inondations et détruise les systèmes électriques.

Le secteur privé, en Angola comme dans d’autres pays en développement, tient compte à présent des frais de maintenance et a défini des règles strictes concernant l’entretien de leurs propriétés. Des frais similaires sont également prélevés sur les logements sociaux, mais on doit veiller à ce que le loyer de ces propriétés demeure accessible aux gens pour qui ces programmes ont été conçus.

Des programmes adaptés

Tous les signes qui révèlent une négligence d’entretien, qu’ils résultent de contraintes budgétaires ou de « cécité culturelle », constituent des menaces auxquelles il faut s’attaquer. Les ingénieurs comprennent également les contraintes que doivent supporter les structures avec le temps, le manque de stabilité sur certains sols, l’état des toits, des murs, des façades, les raccordements électriques et la plomberie internes et externes, la voirie et les autres infrastructures environnantes. Il est vital de réparer rapidement tout dommage avant qu’il ne provoque davantage de dégâts.

Cela dit, il relève également de la responsabilité du constructeur de s’assurer que les propriétés vendues ou louées à des citoyens et financées par les deniers publics sont en excellent état. Tout défaut à ce stade sera à sa charge. L’usure des structures d’une construction, la perte de stabilité, la suppression de la fonctionnalité prévue, les trous dans les routes, les fissures dues au vieillissement sur les façades et les toits… tous ces éléments contribuent à la détérioration d’une construction et, s’ils sont négligés, peuvent conduire à son effondrement.

Ces édifices perdent alors toute utilité, compromettant la viabilité économique désirée qui a, un jour, justifié la décision de leur construction, pour le bien des citoyens.

C’est en songeant à ces aspects que l’Angola a conçu un programme d’entretien pour les infrastructures urbaines, dont les routes font partie. Ce programme sera mis en œuvre de manière beaucoup plus organisée qu’auparavant, à présent que le pays est en paix depuis 13 ans.

Il est très encourageant de voir que les nouvelles villes, telles que Kilamba, possèdent des sites de formation permanents, sur place, pour enseigner la plomberie, l’électricité, le jardinage, le plâtre et d’autres compétences nécessaires aux équipes d’entretien. Cette approche répond à plusieurs objectifs : elle forme à des compétences extrêmement utiles, crée des emplois et permet de maintenir les nouvelles villes en excellent état.

Écrit par
African Business french

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