Le Togo toujours en quête d’investissements étrangers

Après avoir longtemps vanté son attractivité par l’annonce de « réformes » favorables au climat des affaires, le Togo cherche à mieux faire connaître ses besoins et ses potentiels industriels.
L’initiative « City Builder » de la banque américaine Citibank trouve sa déclinaison au Togo, avec le soutien du ministère de la Promotion de l’investissement. Cette plateforme est conçue pour présenter aux investisseurs internationaux diverses opportunités d’affaires et d’investissement dans le pays. Elle présente des données actualisées de base, comme les informations démographiques, éducatives, touristiques et économiques du pays. Surtout, elle distingue également des secteurs d’activité aux meilleurs potentiels de croissance, permettant à l’utilisateur de jongler entre les données.
Cette promotion de la destination économique Togo est également au menu de la visite qu’effectue, à partir de ce 31 mars, le directeur général de la Banque mondiale, David Malpass. Qui visitera, à l’Université de Lomé, le Centre d’excellence régional sur les sciences aviaires, ainsi que le site d’atterrissage du câble sous-marin Equiano, de Google. Projet qui a bénéficié du soutien de la SFI, la branche de la Banque mondiale qui appuie le développement du secteur privé.
Un moyen pour les investisseurs d’avoir une vue globale, puis la plus fine possible, des possibilités d’affaires au Togo, de ses atouts économiques, de ses besoins, des secteurs porteurs, des projets en cours de réalisation, etc.
Un outil dont veut profiter le gouvernement togolais, toujours en quête d’investissements étrangers. Depuis plusieurs années, l’État cherche à « vendre » la destination Togo, vantant les mérites de ses réformes économiques et la stabilité propice à un bon climat des affaires.
Au quatrième trimestre 2022, les IDE (investissements directs étrangers) entrants au Togo avoisinaient 43 milliards de F.CFA (66 millions d’euros), principalement à destination du textile, du bois et de la construction, de l’agroalimentaire, de la mécanique et des services. Les investisseurs indiens et singapouriens représentent une grande partie des opérateurs économiques concernés par ces statistiques, avec 11 milliards de F.CFA chacun. Au début du trimestre, le pays cumulait 24 nouveaux projets d’investissements, pour un montant total de 10,71 milliards de F.CFA.
L’inauguration de la plateforme a donné lieu, le 30 mars 2023, à un atelier de présentation présidé par la ministre Kayi Rose Mivédor-Sambiani (photo ci-dessus), chargée de la Promotion des investissements. Qui peaufinait ce partenariat avec Citibank depuis deux ans.
Pour le gouvernement, City Builder est un outil supplémentaire de l’écosystème numérique de l’Agence de promotion des investissements, qui permet d’améliorer la visibilité autour des opportunités d’affaires au Togo. Les secteurs d’investissements principaux de la plateforme sont l’agriculture, l’aquaculture, le transport, la navigation, le sport, ainsi que le retraitement de l’eau et des déchets. L’outil présente différents projets visant à créer des emplois durables.
La plateforme est gratuite et accessible à tous, bien que prioritairement adressée aux clients de la banque. « La mission du ministère est de pérenniser l’ambition du Togo de devenir une destination attractive et de mobiliser davantage d’investissements, nationaux et étrangers, dans le cadre de la réalisation de nos objectifs de développement », a commenté la ministre Mivedor-Sambiani.
Selon qui le fait de publier ainsi des données, de manière accessible et transparente, accroît la visibilité du pays à l’international. À noter qu’au cours de cette réunion de présentation, le directeur général Afrique de l’Ouest et centrale de City Bank, Papa Massamba Sall, a fait observer que ce « chapitre important » que constitue le lancement de la plateforme, constitue un exemple de l’utilisation innovante de la technologie numérique pour soutenir le développement économique de la région.
On le voit, le Togo ne ménage pas ses efforts pour attirer les capitaux. Le 21 mars, le ministère a organisé une grande rencontre, « Doing Business with Togo », avec l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX). Quelques jours plus tôt, Lomé accueillait une délégation ministérielle venue d’Afrique du Sud. Les différentes parties ont identifié des plans d’actions autour de projets d’investissements dans le pays. Ce, notamment dans les secteurs de l’agro-industrie, de l’énergie, de l’eau, des télécoms, des infrastructures de transports. Un moyen de relancer les relations économiques entre le Togo et l’Afrique du Sud, assombries par les conséquences de la crise sanitaire.
En savoir plus sur City Builder, cliquer ICI.
@AB
1 Commentaire
Dans de nombreux pays africains, on trouve ,soit un organisme, soit un ministère de la promotion des investissements ; mais la plus part de ces pays sont gangrenés par la mal gouvernance et la corruption. Ces éléments néfastes ne font l’objet d’aucune information officielle. Le Groupement Inter patronal du Cameroun ( GICAM ) a adopté le 31 mars dernier ,un code de bonne gouvernance initié avec la collaboration de l’Agence Française de Développement et sa filiale PROPARCO. Le Cabinet ne l’a pas encore acquis , mais nous comptons le faire pour savoir s’il constitue un outil d’attraction pour les investisseurs.