Le Togo ouvre davantage ses bras aux investisseurs

Le Forum Infra for Africa aura servi de tribune aux dirigeants togolais qui ont présenté aux hommes d’affaires les mérites des réformes de ces dernières années.
Dans une Afrique de l’Ouest confrontée aux bouleversements sociopolitiques et au péril djihadiste, l’État togolais maintient le cap de la mise en œuvre de sa Feuille de route 2020-2025, qui décline ses projets prioritaires de développement. Victoire Tomegah-Dogbé (photo ci-dessus), cheffe du gouvernement togolais a rappelé, lors du Forum Infra Africa d’Africa50 que par sa position géographique, « le Togo offre de grandes opportunités pour la relance économique en Afrique de l’Ouest ». Ce pays réformateur et résilient jouit d’un leadership affirmé. Il a su opérer des investissements rentables dans de nombreux domaines stratégiques.
« Au Togo, nous sommes des entrepreneurs du développement réel. Nous avons des ambitions régionales avec une croissance qui se veut inclusive pour profiter à tous les Togolais. »
Victoire Tomegah-Dogbé considère qu’un cadre réformateur du climat des affaires « a consolidé tous les avantages offerts aux investisseurs ». Et d’affirmer que le pays bénéficie d’une « diplomatie agissante globale », laquelle s’est traduite par la récente adhésion au Commonwealth et une bonne appréciation selon les critères du pogramme américain MCC (Millenium Challenge Corporation). Dans ce contexte, « l’industrie du textile et l’agroalimentaire constituent nos priorités ».
Depuis octobre 2020, la Feuille de route gouvernementale inclut le digital et l’énergie comme principaux leviers d’accélération de la croissance nationale. Des priorités qui ont conduit notamment la pose de la fibre dans tout le pays et la construction de deux centrales, dont une solaire. « Le taux de couverture nationale en électricité est passé de 50% à 65%, la production d’énergie de 40 Mégawatts à plus de 100 MG depuis 2020. Ce n’est pas encore assez, nous pouvons avancer beaucoup plus vite », détaille Mila Aziable, ministre de l’Energie et des mines. Fidèle à sa ligne réformatrice, depuis trois ans, le Togo privilégie les PPP (partenariats public-privé) dans le secteur énergétique. « Une réforme législative accompagne le secteur privé à travers une loi sur les énergies renouvelables, l’adoption d’un plan directeur sur le secteur de l’énergie et la création d’une agence dédiée aux énergies renouvelables. Dans les prochains mois, le Togo sera relié du nord au sud par des lignes haute tension pour le transport d’énergie », révèle la ministre.
Une stratégie inclusive
L’option des PPP va au-delà du secteur énergétique. Ces partenariats « ont permis de construire deux terminaux au port de Lomé depuis 2014, faisant y passer de 380 000 à 2 millions le traitement annuel de conteneurs EVP. C’est un moteur pour la ZLECAf, permettant de relier Lomé et plusieurs ports de la sous-région », résume Edem Tengue, ministre de l’Économie maritime.
À côté de ces bons points engrangés dans des secteurs prioritaires, le gouvernement tend la main à de nouveaux potentiels investisseurs. Il a ainsi privilégié le choix du PPP pour désengorger et dédoubler la Nationale numéro 1 (Lomé-Cinkassé) dont le coût est 1 700 milliards de F.CFA (2,6 milliards d’euros). « Ce dédoublement sur fonds propres a déjà été financé par le Togo sur 20 km, à partir du port de Lomé », précise Zouréhatou Kassah-Traore, ministre des Travaux publics.
« Le Togo et son gouvernement ont concrétisé les PPP avec beaucoup de rigueur et de détermination. Le port de Lomé est celui qui a la plus grande connectivité en Afrique occidentale. MSC a traité 629 grands navires en 2022 », témoigne Gregory Krief, directeur général de MSC-Togo.
« Au Togo, nous sommes des entrepreneurs du développement réel. Nous avons des ambitions régionales avec une croissance qui se veut inclusive pour profiter à tous les Togolais. L’implication personnelle du président Faure Gnassingbé est déterminante », conclut la ministre Victoire Dogbé.
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En bref
Le Togo rejoint l’UAT
L’Assemblée nationale a approuvé l’adhésion du Togo à l’Union africaine des Télécommunications (UAT). Le pays devient donc membre à part entière de cette institution, après en avoir été simple observateur.
La ministre de l’Économie numérique et de la transformation digitale, Cina Lawson, considèe que cette adhésion permet au Togo de se rapprocher des nations partageant la même vision en matière de connectivité en Afrique.
@AB