Le Sénégal confirme ses engagements dans la croissance verte

Un accord avec l’Institut mondial pour la croissance verte permettra au Sénégal de promouvoir les investissements et l’accès à la finance climatique. Une stratégie de longue date qui trouve ses applications concrètes.
Le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (Fonsis) du Sénégal et l’Institut mondial pour la croissance verte ( GGGI) ont conclu un nouveau protocole d’accord. Il prévoit tout un programme d’entreprenariat vert afin d’« accroitre l’investissement et l’accès à la finance climatique au Sénégal », précise un communiqué commun.
Au titre des engagements, le GGGI a défini des objectifs stratégiques alignés aux priorités nationales pour soutenir la transition vers « une croissance verte inclusive forte et durable », telle que définie par les principaux plans du Sénégal.
De son côté, le GGGI a récemment adopté sa stratégie 2030. Dans son document cadre de coopération quinquennale avec l’Etat du Sénégal, l’organisme entend renforcer davantage son soutien au pays en réponses à la relance post-Covid, à travers l’introduction de systèmes de gouvernance verte aux niveaux local et national y compris les véhicules et mécanismes de financement verts.
Le Sénégal s’est engagé à exploiter son potentiel de croissance verte, en particulier dans les secteurs de l’énergie, des transports et du développement urbain, comme en témoigne la mise en œuvre de projets à fort impact.
À la lumière de cet objectif stratégique, les deux partenaires ont développé ce cadre de partenariat pour faciliter l’investissement et l’accès à la finance climatique. À cet effet, les équipes ont convenu de travailler autour de plusieurs domaines de collaboration. Comme la préparation au processus d’accréditation au Fonds Vert Climat, le développement de mécanismes de mise à l’échelle pour le projet de solarisation des stations de pompage dans la vallée du fleuve Sénégal, l’exploration des opportunités existantes dans le marché des obligations vertes et l’identification des possibilités d’exploiter les solutions d’efficacité énergétique dans les secteurs prioritaires.
De son côté, le Fonsis a reçu un mandat du gouvernement pour la mise en œuvre d’un projet de solarisation de stations de pompage d’eau des exploitations agricoles dans la vallée du fleuve Sénégal. Conformément à ce mandat, le Fonds ambitionne de déployer, au cours des quatre prochaines années, des solutions d’irrigation solaires visant l’amélioration de la rentabilité financière des exploitations agricoles par la baisse du coût de l’énergie tout en maximisant l’impact environnemental.
Mobiliser les investissements
Avec le contexte de mondialisation où les investisseurs sont à la recherche de nouveaux marchés émergents et de niches à fort potentiel de croissance et de rentabilité, « le Fonsis contribuera son capital dans des projets bien structurés aux côtés des investisseurs nationaux et étrangers », promet le fonds souverain sénégalais. Lequel entend orienter ses actions sur des investissements directs ou indirects permettant d’accélérer le développement du tissu économique national ; le développement de champions nationaux dans les secteurs clés ; l’accélération du développement de l’activité de capital-investissement.

Les deux parties vont travailler à mobiliser l’objectif de 10 millions de dollars d’investissement pour les pratiques d’agriculture intelligente face au climat et 50 millions $ pour le volet solarisation. Par exemple, il s’agit de parvenir à l’efficacité énergétique pour les rizeries qui pourrait générer un gain de 4 milliards de F.CFA par an. Enfin, le pays peut capitaliser sur le fonds de garantie déjà existant pour le développement d’un modèle de construction et de gestion de toilettes publiques afin de garantir l’accès aux services d’assainissement pour tous.
Le GGGI est une organisation internationale, dont le siège est à Séoul, qui vise à promouvoir la « croissance verte », c’est-à-dire qui combine les impératifs de croissance économique et les contraintes environnementales. Il développe des programmes spécifiques dans près de vingt pays, dont l’Éthiopie et le Rwanda.
Un environnement favorable
Une étude de la BAD publiée voici un an soulignait combien, en mettant l’accent sur des secteurs clés à fort impact tels que le photovoltaïque hors réseau, l’efficacité énergétique et l’agriculture résiliente au changement climatique, « le Sénégal pourrait obtenir de meilleurs résultats en matière de croissance verte ». Ce, compte tenu d’un « environnement favorable raisonnablement développé ». Le Sénégal s’est engagé à exploiter son potentiel de croissance verte, en particulier dans les secteurs de l’énergie, des transports et du développement urbain, comme en témoigne la mise en œuvre de projets à fort impact tels que le Fonds pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, le train rapide express qui relie la capitale Dakar à la nouvelle ville de Diamniadio, et le développement du parc éolien de 158 MW de Taiba N’Diaye. Il s’agit du premier parc éolien à grande échelle en Afrique de l’Ouest qui, une fois réalisé, fournira près d’un sixième des besoins en électricité du pays.
« L’État du Sénégal doit profiter le maximum de l’exploitation de ses ressources sans préjudice de la préservation de l’environnement. Il faut tirer profit de ces initiatives environnementales mais aussi de celles solidaires, sobres en carbone en respectant l’environnement et l’économie solidaire », résumait d’ailleurs, au printemps dernier, Abdou Karim Fofana, porte-parole du gouvernement et ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Émergent.
@AB