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African Business Commerce

Le numérique, un atout compétitif sûr

Le numérique, un atout compétitif sûr
  • Publiéfévrier 9, 2022

L’enquête menée par le logisticien Agility témoigne des progrès de l’Afrique dans la numérisation des procédures. Les pays émergents ont consenti d’importants investissements dans ce domaine, facilitant leur intégration dans les chaînes mondiales de valeur.

Par Kimberly Adams 

Engagée dans une politique d’intégration aux chaînes mondiales de valeur, l’Afrique n’a pas à rougir de ses investissements dans le numérique. C’est ce qui ressort de l’étude menée par Emerging Markets Logistics qui évalue une cinquantaine de marchés émergents dans le monde, pour en tirer son indice propre.

« Au final, les marchés émergents ne pourront eux aussi bénéficier de la mondialisation que si l’on renforce la résilience des chaînes d’approvisionnement et la logistique en vue des crises futures », prévient John Manners-Bell, de Transport Intelligence.

De nombreuses économies africaines ont fourni des efforts importants pour améliorer leurs infrastructures, leur contexte commercial et leur compétitivité globale. Les pays les plus engagés dans cette voie affichent généralement de meilleures performances que les autres marchés émergents en matière de compétences numériques et de durabilité, conclut l’étude. Bien sûr, d’autres critères restent essentiels.

L’indice, dont il s’agit de la 13e édition, classe les pays en fonction de leur compétitivité globale sur la base de leurs atouts logistiques, de leur contexte commercial et, pour la première fois, de leur préparation à la numérisation.

Autant de facteurs qui les rendent attrayants pour les prestataires logistiques, les transitaires, les transporteurs aériens et maritimes, les distributeurs et les investisseurs. Ce classement se double d’une enquête auprès de 756 acteurs des chaînes d’approvisionnement.

Il en ressort que le Kenya, par exemple, classé 28e de l’indice général, occupe le 17e rang en matière de préparation numérique. L’Afrique du Sud, 24e au classement général, est 21e en matière de préparation numérique. De même, le Ghana est 32e au classement général mais 23e en matière de préparation numérique. Ce classement mondial est dominé par la Chine et l’Inde, et, en Afrique, par le Maroc (20e) – distingué pour ses fondamentaux économiques – et l’Égypte (21e).

Des liens évidents

L’évaluation de la préparation à la numérisation examine les compétences numériques, la formation, l’accès à l’Internet, la croissance du commerce électronique, le climat de l’investissement et la capacité de favoriser le développement de start-up, ainsi que des facteurs de durabilité comme le mix d’énergies renouvelables, la baisse de l’intensité des émissions et les initiatives vertes. Sur ce critère, l’Égypte mène la progression des pays africains, devant le Maroc.

« Nous voyons un lien évident entre les capacités numériques d’un pays et ses perspectives de croissance », commente Tarek Sultan, PDG d’Agility, spécialiste des plateformes logistiques. « La compétitivité des marchés émergents sera déterminée par leur capacité de se doter d’entreprises et de ressources humaines numériquement compétentes et fermement décidées à diminuer leurs émissions d’une manière qui favorise la croissance plutôt que de la sacrifier. »

En effet, l’enquête montre toute l’importance que revêt la préparation à la numérisation. Selon les professionnels cités, l’adoption des technologies est le principal moteur de la croissance économique et commerciale des marchés émergents. Plus généralement, les acteurs du privé estiment que les technologies et le développement durable sont les deux enjeux majeurs pour leurs entreprises.

Le Ghana, particulièrement, affiche de bonnes performances du point de vue de sa préparation à la numérisation. De plus, le pays a amélioré son classement en matière d’infrastructures logistiques internationales, d’infrastructures nationales, et de fondamentaux commerciaux.

Pour 2022, la plupart des dirigeants du secteur de la logistique prévoient une croissance économique modérée à forte et un risque de récession faible, voire nul, même si les chaînes d’approvisionnement restent encombrées et malgré l’énorme hausse des tarifs de fret aérien et maritime déclenchée par la pandémie de la Covid-19. 

Des économies plus résilientes

En majorité, les professionnels s’attendent à une baisse des tarifs du fret d’ici la fin de l’année. Ils sont 80% à estimer que les problèmes de saturation des ports, les pénuries de capacité aérienne et les difficultés liées au transport routier s’atténueront progressivement.

« L’optimisme du secteur s’explique par le fait que les économies émergentes deviennent plus résilientes et qu’elles trouvent des moyens de surmonter les perturbations des chaînes d’approvisionnement », commente Tarek Sultan. « Si les marchés émergents obtiennent un meilleur accès aux vaccins, et s’ils donnent un coup de pouce aux petites entreprises, ils pourront contribuer à soutenir une reprise mondiale générale et dynamique. »

John Manners-Bell est directeur exécutif de TI (Transport Intelligence), qui a conçu l’indice : « La rapidité avec laquelle les marchés émergents vont se remettre de la crise de ces deux dernières années – en particulier au point de vue de la cohésion sociale, économique et politique – dépendra largement du rythme du déploiement des campagnes de vaccination », juge-t-il.

La pandémie a eu pour effet de rendre les transports plus chers, plus compliqués et plus lents, surtout pour les PME. « La numérisation jouera un rôle important pour faciliter la fluidité des mouvements transfrontaliers mais, au final, les marchés émergents ne pourront eux aussi bénéficier de la mondialisation que si l’on renforce la résilience des chaînes d’approvisionnement et la logistique en vue des crises futures. »

@KA

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Par Kimberly Adams 

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