Le modèle des Super ESCO

Le SEFA, un fonds de la BAD, débloque 5 millions de dollars pour appuyer dans trois pays, dont le Sénégal, les Super ESCO, un outil permettant de mutualiser les investissements dans les équipements peu gourmands en énergie.
Les « Super ESCO » sont des véhicules permettant de canaliser des capitaux vers des investissements destinés à améliorer l’efficacité énergétique dans le secteur public, tels que les hôpitaux, les écoles et l’éclairage public, jetant ainsi les bases d’investissements privés ultérieurs dans les secteurs commercial et industriel. Au Sénégal, par exemple, Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) et l’Agence nationale pour l’économie et de la maîtrise de l’énergie (AEME) avaient acté conjointement le principe d’une telle structure, fin juin 2022.
Le pari : que l’ASAP ouvre la voie à une mise en œuvre réussie des programmes d’investissement dans l’efficacité énergétique en aval, dans lesquels investiront BAD, le Fonds pour l’énergie durable en Afrique, ainsi que d’autres partenaires.
Ce type de stratégie vient de recevoir l’appui du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA) qui a approuvé une subvention d’assistance technique de 5,03 millions de dollars pour mettre en œuvre le programme d’accélération (baptisé ASAP) de ces super entreprises dans trois pays : Rwanda, Afrique du Sud et Sénégal.
L’objectif principal du ASAP est de catalyser les investissements du secteur privé dans l’efficience énergétique en établissant et en rendant opérationnelles de super-ESCO, afin d’améliorer l’efficacité et la qualité de l’approvisionnement en électricité, de promouvoir la conservation de l’énergie et de stimuler la transition vers des économies plus durables et plus verte.
La subvention accordée soutiendra la formation d’une équipe spécialisée pour opérer en tant que « Super ESCO » dans chaque pays sélectionné et aidera les structures privées dans les pays participants à développer leurs services de contrats de performance énergétique. Elle soutiendra également le développement de systèmes de certification régionaux harmonisés pour les ESCO et les professionnels des services énergétiques, en particulier les auditeurs énergétiques, les gestionnaires de l’énergie et les professionnels de la mesure et de la vérification des économies d’énergie.
« Ce programme innovant permettra au Sénégal de créer sa super ESCO et de stimuler le marché de l’efficacité énergétique afin d’améliorer la performance énergétique dans les secteurs public et privé », explique Saer Diop, directeur-général de l’AEME sénégalaise.
Efficacité énergétique
Le modèle économique est simple : les ESCO (Energy service company) supportent les risques techniques et financiers de la mise en œuvre de projets d’efficacité énergétique, à grande échelle, pour leurs clients. Les économies réalisées sur les coûts énergétiques sont ensuite utilisées pour rembourser l’investissement. Cette externalisation permet aux ESCO de réaliser d’importantes économies d’échelle et de réduire les coûts d’investissement dans des systèmes à faible consommation. Par exemple, une Super ESCO – « Super » signifie qu’il s’agit d’une entreprise d’État –, peut acheter en grande quantité des équipements comme des lampadaires équipés d’ampoule LED, et les proposer à moindre tarifs aux municipalités.
« Les Super ESCO sont considérées comme un outil efficace sur lequel les gouvernements peuvent s’appuyer pour mobiliser les ressources du secteur privé afin d’améliorer l’efficacité énergétique des installations publiques et d’autres secteurs clés consommateurs d’énergie. Dans ce contexte, je suis heureux que le Sénégal soit l’un des premiers pays à bénéficier du Programme d’accélération des super-entreprises de services énergétiques en Afrique », commente de son côté Mohamed Chérif, représentant au Sénégal de la Banque africaine de développement. Laquelle BAD chapeaute le CEFA.
Le pari : que l’ASAP ouvre la voie à une mise en œuvre réussie des programmes d’investissement dans l’efficacité énergétique en aval, dans lesquels investiront BAD, le Fonds pour l’énergie durable en Afrique, ainsi que d’autres partenaires.
SEFA est un Fonds spécial multi-donateurs qui fournit un financement catalytique pour débloquer les investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Il offre, explique la BAD, une assistance technique et des instruments de financement concessionnels pour lever les obstacles au marché, constituer une réserve de projets plus solide et améliorer le profil risque-rendement des investissements individuels.
@AB