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Le financement de la « Paix bleue »

Le financement de la « Paix bleue »
  • Publiéaoût 7, 2023

L’Organisation pour le développement du bassin du fleuve Gambie adopte un Plan directeur qui définit les orientations stratégiques et les priorités de développement des quatre pays membres (Gambie, Guinée, Guinée Bissau et Sénégal) pour vingt ans.

 

La validation d’un Plan directeur de financement, après plusieurs consultations et négociations, constitue une avancée sans précédent dans l’existence de l’OMVG (Organisation pour le développement du bassin du fleuve Gambie). « C’est aussi une étape cruciale et un succès majeur dans la mise en œuvre de l’initiative de financement de la paix bleue », commente le Fonds d’équipement des Nations unies (FENU).

Le plan directeur de l’OMVG aura potentiellement un impact positif direct ou indirect sur près de six millions de personnes vivant dans l’espace du plan directeur de l’OMVG, qui couvre environ 100 000 km2.

La vision de l’initiative de financement « Blue Peace » est de créer de nouveaux moyens pour les entités régionales non souveraines gérant des ressources naturelles, telles que les organisations de bassins fluviaux, d’accéder aux marchés financiers pour des investissements dans la coopération transfrontalière et multisectorielle dans le domaine de l’eau. Les échanges préliminaires avec les principales parties prenantes financières, y compris les investisseurs potentiels, ont confirmé que le marché a un fort appétit et un grand intérêt pour un instrument de financement innovant tel que l’obligation pour la paix bleue.

Cette initiative a été lancée en décembre 2019. En mars 2022, les partenaires ont saisi l’occasion unique offerte par le 9e Forum mondial de l’eau, qui s’était déroulé à Dakar, pour lancer officiellement l’initiative de financement Blue Peace.

L’objectif est de promouvoir l’accès au capital pour les entités non souveraines en utilisant l’eau comme point d’entrée pour les cadres de coopération multi-acteurs et de les transformer en plateformes d’investissement, ce qui conduira à des économies plus durables et à des sociétés pacifiques.

En tant qu’organisme de bassin bien établi, doté d’un cadre juridique qui lui confère l’autorité nécessaire pour lever et gérer des fonds, l’OMVG est le premier organisme de bassin à mettre en œuvre un mécanisme de financement aussi novateur et a prouvé qu’il était prêt à essayer de nouvelles méthodes de financement. Grâce à un processus d’assistance technique, l’OMVG a été soutenue dans l’élaboration de son plan directeur et de son plan d’investissement commun.

 

« Nous sommes une institution forte, avec une histoire de longue date, une volonté politique forte et le soutien des États membres, mais nous sommes toujours confrontés à des défis lorsqu’il s’agit de mobiliser des fonds », explique le Haut-commissaire de l’OMVG, Lansana Fofana.

 

Un développement en plusieurs phases

« C’est vraiment la voie à suivre pour construire une indépendance financière qui nous permettra de mettre en œuvre des projets sans nous endetter », poursuit le responsable.

Les projets identifiés dans ce plan directeur peuvent avoir un impact direct et indirect sur six millions de personnes en termes d’accès aux services liés à l’eau, tels que l’eau potable, l’énergie, l’irrigation pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’eau et l’assainissement, etc.

Depuis le début du projet, 28 réunions de parties prenantes, y compris des consultations régionales, ont été organisées pour examiner le rapport initial, le rapport de diagnostic, discuter des plans de développement sectoriels, élaborer des scénarios de développement intégré et finaliser le plan directeur.

Les secteurs présentant le plus grand potentiel et la plus grande priorité pour le plan d’investissement conjoint ont été identifiés, notamment l’énergie, l’agriculture, l’eau potable et l’assainissement, le transport maritime, la sylviculture et les infrastructures municipales.

Au cours d’un atelier organisé en juillet 2023 à Conakry (Guinée), plus de 180 projets (énergie, agriculture, environnement, transport fluvial) ont été identifiés. Le mécanisme de financement et le portefeuille de projets ont également été présentés et approuvés par le Conseil des ministres de l’OMVG, ainsi que par des hauts fonctionnaires des ministères des finances des États membres de l’OMVG, ce qui souligne le large soutien dont bénéficie cette initiative ambitieuse. « Dans l’ensemble, il s’agit d’une étape importante dans les efforts visant à promouvoir la collaboration transfrontalière dans la région en vue d’un développement commun et durable », commente le FENU.

Un barrage sur le fleuve Gambie.
Un barrage sur le fleuve Gambie.

 

Le plan directeur de l’OMVG aura potentiellement un impact positif direct ou indirect sur près de six millions de personnes vivant dans l’espace du plan directeur de l’OMVG, qui couvre environ 100 000 km2. L’impact sera créé, entre autres, par le potentiel de développement de 305 eaux navigables, 50000 ha de terres agro-forestières, plus de 2000 GwH d’énergie propre (barrages hydroélectriques) et 2000 ha de parcs nationaux.

Ce projet « aura un impact positif sur l’amélioration des conditions de vie des populations des zones du bassin à travers ses programmes et projets qui permettront, entre autres, la réalisation de diverses infrastructures et actions de développement », commente Aly Seydouba Soumah, ministre de l’Énergie, de l’hydraulique et des hydrocarbures de la République de Guinée.

 

PF, d’après un compte rendu du FENU.

@AB

Écrit par
Paule Fax

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