L’apprentissage des énergies vertes

Progressivement, les pays d’Afrique subsaharienne se dotent des équipements et des moyens humains pour généraliser la dimension environnementale dans la création de projet ou d’entreprise. Dans quelques mois, un lycée technique spécifique ouvrira ses portes à Lomé.
Les énergies vertes, cela s’apprend. Et l’Afrique met progressivement cet apprentissage au cœur de ses politiques éducatives. Tandis qu’un centre de formation spécifique se construit au Togo, les jeunes Africains peuvent bénéficier d’apprentissages dédiés.
Tel celui proposé à Dakar par l’Institut marocain de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen), en partenariat avec Viridian, un cabinet sud-africain spécialisé dans les écosystèmes d’innovation. Et avec l’appui de la coopération allemande (GIZ) qui décline aisi son programme « Make-IT in Africa ». Le premier du genre s’est tenu la semaine du 6 mars dans les locaux de l’incubateur CITC (photo ci-dessus).
Disposer de diplômés qualifiés en technologies vertes aidera également le Togo à instaurer un système de vérification efficace de la qualité des équipements importés sur toute la chaîne logistique dans le secteur des énergies renouvelables.
Cette formation d’un an, baptisée « Hubs GoGreentech » (Hugg) s’adresse aux créateurs et employés de sociétés innovantes. Ce public venu d’Afrique francophone suit des formations en « technologies vertes ». Les étudiants sont formés à la conception et l’utilisation des solutions digitales notamment pour la gestion durable des déchets, l’écoconstruction et l’efficacité énergétique.
Un moyen, expliquent ses promoteurs, d’orienter la création africaine de start-up vers les problématiques du climat. La première série du Hugg sera composée d’une dizaine de plateformes notamment l’Agence de développement de Sèmè City, basée à Cotonou au Bénin, le Burkina Business Incubator, le cabinet de conseil Hadina Rimtic en Mauritanie, le programme d’incubation l’ActivSpaces basé à Douala au Cameroun, ainsi que le projet togolais Energy Generation (Togo).
Au sein de différents modules les participants sont « plongés dans une expérience immersive pour renforcer leurs compétences en matière de technologies vertes », explique Iresen.
En plus des ateliers et formations, les « hubs » d’innovation africains permettent des rencontres avec des bailleurs de fonds pour mieux connaître les opportunités de financements verts pour les structures d’accompagnement, et mieux connaître aussi les start-up GreenTech.
Un institut flambant neuf au Togo
« Les participants peuvent nouer des relations professionnelles durables avec les autres hubs et les experts présents, créant ainsi un écosystème favorable pour le développement de leur organisation », souligne l’Iresen.
Des activités de suivi seront organisées tout au long de l’année par l’Institut de Rabat et Viridian pour permettre à ces hubs d’avoir accès à des outils, des ressources, des opportunités de réseautage ainsi qu’un soutien pour développer leurs stratégies et leurs spécialisations en technologies vertes.
De son côté, le Togo poursuit le chantier de construction de l’Institut de formation en alternance pour le développement-énergies renouvelables de Lomé (IFAD-ENR), destiné à renforcer les capacités du pays dans le secteur des énergies renouvelables.
La construction de l’institut s’inscrit dans le cadre du Projet de réhabilitation de la route communautaire (CU9) Togo-Burkina Faso, financé par la Banque africaine de développement et le gouvernement du Togo.
Érigé dans l’enceinte du Lycée technique d’Adidogomé, à Lomé, l’institut comptera à terme sept bâtiments, un plateau sportif et des espaces verts.

Doté d’une capacité d’accueil de 330 élèves par promotion, le site permettra aux jeunes de décrocher un bac professionnel spécialisé en énergies renouvelables – solaire, photovoltaïque, éolien et bioénergie. De quoi créer des emplois et combler le vide en termes de techniciens qualifiés en ce domaine, au Togo.
L’Institut entend renforcer l’enseignement professionnel et former du personnel qualifié, opérationnel dès l’issue de la formation. Disposer de diplômés qualifiés en ce domaine aidera également le Togo à instaurer un système de vérification efficace de la qualité des équipements importés sur toute la chaîne logistique dans le secteur des énergies renouvelables.
Le projet est financé à hauteur de 1, 87 milliard de F.CFA (285 millions d’euros), dont 1,11 milliard de F.CFA pour les travaux de construction et 757 millions de F.CFA pour l’acquisition des équipements.
Entamés il y a un an, en mars 2022, les travaux affichent un taux d’exécution d’environ 72 %. La livraison du chantier et de tous les équipements est prévue pour juillet 2023.
D’autres projets sont en projet en Afrique subsaharienne, comme « Ville lumière », en RD Congo.
@AB