L’agriculture à petite échelle, de grandes conséquences

Le FIDA développe des programmes de soutien aux petits exploitants agricoles, préférés aux grands investissements dans l’agrobusiness. Cette méthode permet pourtant d’obtenir des résultats visibles à l’échelle d’une région ou d’un pays, juge l’organisme onusien.
Les investissements conjoints dans l’agriculture à petite échelle des pays en développement améliorent la capacité des populations rurales vulnérables et ont également une incidence positive sur l’environnement et le climat. Telle est la principale conclusion d’un nouveau rapport publié par le FIDA (Fonds international de développement agricole) et le FEM (Fonds pour l’environnement mondial). Ce rapport détaille quelques opérations menées par les deux partenaires à travers le monde, notamment en Afrique (Maroc, Kenya, Niger, etc.), en Asie et en Amérique latine.
Le portefeuille actuel d’interventions du FIDA et du FEM représente un investissement total de près de 200 millions de dollars dans 35 projets relatifs à l’agriculture et au développement rural dans les différentes régions du monde.
Des interventions ciblées permettent, selon ce rapport, de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de restaurer des terres dégradées et de réduire les pertes en biodiversité.
« Le partenariat entre le FIDA et le FEM profite à 78 millions de personnes dans cent pays, en améliorant leurs moyens d’existence et en leur permettant d’améliorer leur résilience », se félicite Jyotsna Puri, vice-présidente adjointe du Département de la stratégie et des savoirs du FIDA. « Nos organisations unissent leurs fonds pour avoir une incidence rapide sur les communautés rurales du monde entier et un effet multiplicateur sur les systèmes et les institutions. »
Différentes actions permettent favorisent une gestion durable des terres et de l’eau, l’agriculture climato-compatible, l’agroécologie, la conservation de la biodiversité, l’adaptation aux changements climatiques et le renforcement de la résilience.
Par exemple, un projet visant à développer l’agriculture familiale a restauré 30 000 hectares de terres dégradées au Niger. Ce programme a ainsi évité l’émission de 5,25 millions de tonnes de CO2, tout en récupérant près de 190 000 hectares grâce à des pratiques de « régénération naturelle dirigée par les agriculteurs », qui favorisent la repousse des arbres pour augmenter le couvert végétal ligneux.
Au-delà de l’agriculture de subsistance
Le projet a ciblé les ménages impliqués dans des activités agro-sylvo-pastorales, avec des objectifs de 30 % de femmes et de 30 % de jeunes. Des ensembles de moyens de subsistance et un soutien axé sur la nutrition ont aidé les familles à cultiver des aliments plus nombreux et de meilleure qualité pour elles-mêmes et leurs communautés, à augmenter leurs revenus afin de diversifier leur régime alimentaire et à comprendre comment préserver le contenu nutritionnel lors de la transformation et de la préparation.
Les pépinières et la vente de plants d’arbres ont apporté aux femmes une source de revenus supplémentaire, principalement utilisée pour acheter du petit bétail, ce qui a un impact positif sur la nutrition des familles.
Afin d’augmenter durablement les revenus des agriculteurs et de renforcer leur résistance aux chocs climatiques, le projet a soutenu la réhabilitation de 22 bassins-versants grâce à diverses solutions naturelles de conservation des sols et de l’eau. Une combinaison de traitements mécaniques (techniques de conservation de l’eau et des sols et élimination des plantes envahissantes) et de traitements biologiques (plantation d’herbes et d’arbres) a été mise en œuvre pour restaurer les terres dégradées et améliorer les systèmes de production agricole et animale.
La migration des dunes de sable posant un problème pour la production agricole, le projet s’est orienté vers la fixation des dunes, la plantation d’arbres et de demi-lunes, entre autres mesures. Les comités villageois ont été soutenus pour assurer la durabilité de ces activités, et les couloirs de transhumance ont également été réhabilités pour réduire les risques de conflits entre les agriculteurs et les éleveurs. Les écoles pratiques d’agriculture ont contribué à un taux élevé d’adoption de diverses solutions basées sur la nature, telles que le compostage, la production de pesticides biologiques et la promotion de l’agrobiodiversité locale.
Au total, ce chantier au Niger a touché plus de 2 millions de bénéficiaires (dont 43 % de femmes), et les résultats immédiats comprennent une augmentation des zones de production et de pâturage et la création d’emplois, en particulier pour les jeunes.
@AB