x
Close
African Business

« L’Afrique n’est pas aussi risquée qu’on le dit », juge Akinwumi Adesina

« L’Afrique n’est pas aussi risquée qu’on le dit », juge Akinwumi Adesina
  • Publiéseptembre 15, 2023

Une nouvelle fois, le président de la Banque africaine de développement, a vendu la « destination Afrique », appelant les investisseurs coréens à saisir les opportunités d’investissement inexploitées, en particulier dans l’énergie et de l’agriculture.

 

« Les investisseurs ne peuvent pas ignorer l’Afrique », a lancé le président de la BAD (Banque africaine de développement) lors d’un forum d’affaires à Busan (Corée), devant un parterre de chefs d’entreprises coréennes et africaines, des dirigeants d’institutions financières et des ministres. Le forum se tenait dans le cadre de la 7e conférence ministérielle de la coopération économique Corée-Afrique.

Akinwumi Adesina a souligné que l’Afrique avait le potentiel de devenir l’un des premiers marchés frontières, avec un énorme potentiel dans l’agriculture et les énergies renouvelables.

Akinwumi Adesina a rappelé que l’Afrique était l’endroit idéal pour construire des batteries pour les voitures électriques et des batteries au lithium-ion.

À son sens, l’« Afrique n’est pas aussi risquée qu’on le dit. C’est un continent d’opportunités, qui n’attendent que d’être exploitées ». Il a cité l’analyse de Moody’s sur les taux de défaillance lors du financement tiers de projets d’infrastructure. Celle-ci montre que le continent africain est mieux classé avec 5,5 %, que l’Asie (8,5 %) et l’Amérique latine (13 %). Sur ce point, la BAD utilise des garanties partielles de risque et de crédit pour réduire les risques encourus par le secteur privé.

Certes, le commerce bilatéral entre la Corée et l’Afrique était important et en croissance, mais son volume doit être amélioré. « Ces échanges ne représentent que 2 % du total des échanges avec le monde. Cela doit changer, compte tenu des énormes opportunités économiques et du potentiel d’investissement en Afrique. »

Et Akinwumi Adesina de rappeler : « Le montant des dépenses de consommation est estimé à 2 500 milliards de dollars d’ici 2030. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui est la plus grande au monde en nombre de pays, est un marché estimé à 3 500 milliards $. Avec une population de 1,3 milliard d’habitants, dont 600 millions de jeunes, une urbanisation rapide et une classe moyenne dont les revenus augmentent, l’Afrique est le premier marché frontière émergent. »

 

Un potentiel inexploité dans l’énergie

Il a énuméré plusieurs secteurs qui, selon lui, offrent d’énormes possibilités, notamment l’énergie et l’agriculture, qui devraient atteindre 1 000 milliards $ d’ici 2030, ainsi que le développement de Zones spéciales de transformation agro-industrielle dans lesquelles la Bad et ses partenaires ont investi plus de 1,5 milliard $ dans onze pays.

Dans le secteur de l’énergie, l’Afrique dispose d’un énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables, dont 11 térawatts d’énergie solaire, ce qui représente le niveau le plus élevé au monde, mais dont seul 1 % est utilisé. Avec en outre, 350 gigawatts d’hydroélectricité, dont seulement 7 % sont utilisés, 115 gigawatts de potentiel éolien, dont seulement 2 % sont utilisés et 15 gigawatts d’énergie géothermique, dont seulement 2 % sont utilisés.

En écho à cette présentation, le premier vice-président coréen et ministre de l’Économie et des Finances, Byoung Hwan Kim, a reconnu qu’en dépit des chocs mondiaux, les pays africains connaissaient des taux de croissance plus élevés.

Il s’est dit convaincu que les possibilités d’investissement en Afrique sont « énormes » par rapport à celles d’autres continents et a souligné le rôle important du secteur privé dans l’exploitation de ces opportunités. Il a rappelé que la Corée, autrefois l’un des pays les plus pauvres du monde, avait réussi à surmonter cet état en se concentrant sur les petites entreprises et le secteur privé.

« Nous espérons partager ces expériences avec nos homologues africains », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous soutenons le secteur privé pour stimuler l’investissement et fournir des garanties adaptées aux besoins du secteur privé. »

De son côté, le président de la Banque d’import-export de Corée, Hee-sung Yoon, a déclaré que la population et les vastes ressources de l’Afrique offraient d’énormes possibilités de croissance. « La ZLECAf reliera l’Afrique au reste du monde ! Ce sera l’occasion pour la Corée d’établir des partenariats stratégiques. »

Les participants au forum ont également appris que l’Afrique offre d’importantes possibilités d’investissement dans les métaux verts, qui pourraient stimuler la croissance du marché mondial des technologies d’énergie renouvelable propre, où les pays peuvent créer des emplois, stimuler la croissance économique et réduire leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles.

Akinwumi Adesina a rappelé que l’Afrique était l’endroit idéal pour construire des batteries pour les voitures électriques et des batteries au lithium-ion.

Il a invité les investisseurs coréens à participer à l’Africa Investment Forum 2023 qui se tiendra à Marrakech, au Maroc, du 10 au 12 novembre. L’événement a attiré 142 milliards $ d’intérêts d’investissement en Afrique au cours des quatre dernières années, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’agro-industrie, des routes et des transports, de la santé et des technologies numériques.

De son côté, la PDG de Neo Themis, Tas Anvaripour (photo), a encouragé les investisseurs coréens à envisager d’investir en Afrique au lieu de se contenter de vendre des équipements.

« Dans plusieurs de nos entreprises dans certains pays africains, la BAD a été là pour nous soutenir. Sa garantie de crédit nous a aidés à rassurer nos investisseurs étrangers et a agi en courtier honnête dans les moments les plus importants. De telles institutions facilitent l’investissement en Afrique », a-t-elle déclaré.

 

@AB

Écrit par
Aude Darc

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *