La numérisation, incontestable facteur de croissance

Aux côtés des investissements dans les infrastructures, l’électricité, le commerce, les industries numériques constituent un important facteur de croissance pour les économies africaines, rappellent les économistes de Afreximbank.
En dehors des facteurs externes, plusieurs moteurs sont susceptibles de soutenir, voire d’accélérer les perspectives de croissance en Afrique, juge la dernière note de conjoncture de Afreximbank.
Qui cite pêle-mêle la hausse des investissements dans les infrastructures, la transformation structurelle en cours et la diversification des sources de croissance, l’amélioration de l’environnement macroéconomique, ainsi que la numérisation. Cette dernière, en particulier, est devenue un moteur de la croissance de la productivité et multiplie les opportunités dans un large éventail d’industries.
Au-delà de la réduction de la fracture technologique et du coût d’accès aux services numériques, ces investissements stimuleront la croissance de la productivité en Afrique et renforceront la confiance des investisseurs.
L’Afrique connaît une révolution numérique qui renforce l’environnement des entreprises en augmentant la productivité et la compétitivité pour stimuler l’investissement. Les résultats des évaluations de l’impact de la numérisation sont encourageants et montrent que lorsque l’internet de haute qualité est disponible depuis au moins trois ans, la participation à la population active augmente de trois points de pourcentage au Nigeria et de huit points en Tanzanie.
La révolution numérique continuera à stimuler la croissance dans les années à venir, en particulier lorsque les pays adopteront des solutions innovantes établies à l’ère des TIC (Technologies de l’information et de la communication) pour aider à réaliser leur potentiel de développement. La technologie et les services mobiles ont généré 8 % du PIB en Afrique subsaharienne en 2021, les avantages indirects en termes de productivité dans les secteurs non liés aux TIC représentant 5 %, révèle une étude GSMA. L’économie numérique de l’Afrique pourrait contribuer à la croissance de la région à hauteur de près de 180 milliards de dollars d’ici le milieu de la décennie, rappelle le World Economic Forum. Ces chiffres reflètent la grande diversité des retombées de la numérisation dans divers secteurs et la façon dont la technologie favorise l’esprit d’entreprise. La numérisation a catalysé la croissance des start-up africaines, faisant de la région l’un des écosystèmes d’innovation à la croissance la plus rapide au monde. Entre 2015 et 2022, le nombre de start-up africaines a plus que quadruplé, passant de 125 à 564. Ces jeunes pousses ouvrent des perspectives dans un large éventail de secteurs, notamment les chaînes d’approvisionnement agricoles, l’industrie manufacturière, les transports, la logistique, la vente au détail, les loisirs et les services financiers. En plus d’accélérer la formalisation et la normalisation des activités agricoles et de services, essentiellement modestes et informelles, la numérisation génère l’échelle et l’innovation nécessaires pour permettre des augmentations massives de la productivité. Ces jeunes entreprises attirent également des investisseurs du monde entier, ce qui permet de mobiliser des ressources supplémentaires pour soutenir la croissance, alors même que les pays africains sont exclus des marchés de capitaux internationaux.
Depuis 2015, le volume de financement en capital-risque destiné aux start-up de la région a augmenté de façon spectaculaire, passant d’un peu moins de 186 millions de dollars à plus de 2,1 milliards $, la plus forte augmentation d’une année sur l’autre ayant eu lieu après le début de la pandémie. Entre-temps, pas moins de sept start-up technologiques africaines ont acquis le statut de « licorne ».
L’augmentation des investissements dans la numérisation par les gouvernements africains, les institutions de financement du développement, le secteur privé national et les entreprises multinationales est tout aussi significative. Entre 2003 et 2020, le nombre de nouveaux projets TIC lancés en Afrique par des multinationales a presque quintuplé.
Au-delà de la réduction de la fracture technologique et du coût d’accès aux services numériques, ces investissements stimuleront la croissance de la productivité en Afrique et renforceront la confiance des investisseurs.
Bien entendu, les économistes de Afreximbank analysent d’autres facteurs internes de croissance pour l’Afrique, à commencer par l’augmentation des capacités de production d’électricité, qui a pour effet secondaire, là aussi, de « rassurer les investisseurs ». Ainsi que la mise en œuvre du libre-échange intra-africain, à travers la ZLECAf.
@AB