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African Business

La couverture sociale dans le secteur informel

La couverture sociale dans le secteur informel
  • Publiémai 29, 2020

Un prix supervisé par la Banque mondiale récompensera les solutions innovantes en matière d’inclusion du secteur informel dans les systèmes sociaux, en Afrique de l’Ouest. Résultats en octobre 2020.

Par Kimberly Adams

Avis aux amateurs ! Le Groupe de la Banque mondiale (BM) lance une compétition pour faciliter l’accès des travailleurs informels aux systèmes de protection sociale, via des plateformes de prestations sociales et des méthodes innovantes d’identification. Doté de 150 000 dollars, ce « prix Mission Billion WURI » est spécifiquement adressé aux innovateurs d’Afrique de l’Ouest.

Le prix offrira plusieurs récompenses, pour les projets les plus prometteurs qui permettront aux pays d’inclure les travailleurs informels dans des programmes de protection sociale. Sont également concernés les programmes d’assurance sociale, tels que les pensions et les comptes d’épargne, dont les contributions transfrontalières.

La croissance rapide de l’innovation numérique en Afrique peut être mise à profit pour réinventer la manière dont l’assurance sociale est fournie, étendant la couverture au « milieu manquant » en facilitant et en augmentant les inscriptions et les contributions aux programmes d’épargne.

Le jury sera composé de spécialistes en plateformes de protection sociale, en identification numérique et en développement international. Au-delà des récompenses pécuniaires, les finalistes recevront l’appui et le mentorat d’analystes ayant l’expertise Google Developer Expert. Ils seront invités à un événement de prestige « Mission Billion WURI », pour exposer leurs solutions aux juges, en octobre 2020. Les candidats ont jusqu’au 14 août 2020 pour soumettre leurs propositions.

Le secteur informel en Afrique de l’Ouest est le principal moteur de l’activité économique, explique la Banque mondiale dans la notice de présentation du concours. En Afrique subsaharienne, 89% des femmes et des filles employées font partie de la main-d’œuvre du secteur informel, ce qui représente 80% de l’emploi et 55% du PIB. Les revenus irréguliers et faibles des travailleurs informels les rendent particulièrement vulnérables aux chocs économiques. Nous le voyons, avec la pandémie de Covid-19, les invasions de criquets pèlerins ou les déplacements intra-africains.

Des instruments essentiels de protection

Le secteur informel est confronté à des défis distincts, tels que l’irrégularité et les faibles revenus. « Les programmes d’assurance sociale élaborés pour répondre aux besoins de ces travailleurs, tels que l’autorisation de cotisations et de retraits flexibles, augmenteraient la couverture et permettraient aux gouvernements de verser rapidement des aides à ces groupes en cas de crise », explique Michal Rutkowski, directeur mondial du pôle Protection sociale et emploi de la BM.

Cependant, les ménages du secteur informel passent souvent à travers les mailles des programmes de protection sociale existants. Ils ne sont souvent pas assez pauvres pour être éligibles aux prestations du filet de Sécurité sociale. Et de facto, ils ne sont pas éligibles aux programmes d’assurance sociale obligatoires pour le secteur formel. Ils constituent ainsi le « missing middle » (« milieu manquant ») des systèmes de protection sociale. De nombreux emplois informels nécessitent une migration dans toute la région, y compris au-delà des frontières.

Et bien que l’informel représente un éventail diversifié de professions à différents niveaux de compétences et de revenus, de nombreux travailleurs ne sont pas aidés financièrement, ou convenablement alphabétisés.

« Les programmes d’assurance sociale inclusifs à court et à long terme, tels que les comptes d’épargne-chômage et les comptes d’épargne à long terme pour les pensions, sont des instruments essentiels » pour protéger ces communautés, en particulier pendant les crises. L’augmentation des inscriptions et de la participation à des régimes d’assurance sociale flexibles, adaptés aux besoins des travailleurs du secteur informel, ouvrirait la voie aux gouvernements pour préserver les moyens de subsistance et renforcer la résilience face aux chocs futurs.

En quête de solutions innovantes

La croissance rapide de l’innovation numérique en Afrique peut être mise à profit pour réinventer la manière dont l’assurance sociale est fournie, étendant la couverture au « milieu manquant » en facilitant et en augmentant les inscriptions et les contributions aux programmes d’épargne. Un critère clé pour que les solutions réussissent est leur capacité à atteindre l’échelle ; et, par conséquent, de réduire les coûts à long terme pour que les régimes soient viables.

C’est pourquoi, à travers son programme d’identification unique pour l’intégration régionale et l’inclusion en Afrique de l’Ouest (WURI), la Banque mondiale a lancé le prix Mission Billion Challenge WURI West Africa.

« Pour que nous réussissions à inclure le secteur informel dans les programmes de protection sociale » poursuit la BM, il sera nécessaire de construire des plateformes numériques qui tirent parti d’un identifiant unique et interopérable au niveau régional, des paiements de gouvernement à personne (G2P). Il faut à l’Afrique de l’Ouest des systèmes d’information sociale et de la technologie mobile pour permettre une nouvelle approche des régimes d’assurance sociale qui ne sont pas basés sur un contrat de travail standard et qui sont flexibles au-delà des frontières.

La croissance rapide de l’innovation numérique en Afrique peut être mise à profit pour réinventer la manière dont l’assurance sociale est fournie, étendant la couverture au « milieu manquant » en facilitant et en augmentant les inscriptions et les contributions aux programmes d’épargne.

Aussi, la BM recherche-t-elle des solutions innovantes qui facilitent les cotisations et les paiements des travailleurs du secteur informel :

– Déployer des fonctionnalités qui favorisent la continuité des cotisations aux régimes d’assurance sociale des travailleurs du secteur informel, incorporant des outils comportementaux qui incitent et encouragent l’épargne financière, la transparence et la responsabilité.

– Déployer des fonctionnalités qui encouragent les contributions, indépendamment des niveaux d’écriture et de calcul – y compris dans le cas d’une couverture Internet limitée.

– Déployer des fonctionnalités qui utilisent des systèmes d’identification de base interopérables au niveau régional, accessibles à travers les frontières, les fournisseurs d’accès au réseau et dans plusieurs langues. L’objectif est de permettre aux travailleurs de recevoir des services et d’adresser des cotisations ou des retraits indépendamment de leur origine ou de leur emplacement actuel.

Concourir ou en savoir plus : https://solve.mit.edu/challenges/wuri-mission-billion-2020 

Écrit par
Par Kimberly Adams

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