La Côte d’Ivoire soigne ses start-up

Afin de combler le retard de la Côte d’Ivoire, et de l’Afrique francophone, en matière de financement de start-up, le consortium CI20 constitue un fonds dédié, ouvert aux jeunes entreprises via différents guichets.
Le consortium Côte d’Ivoire Innovation 20 (CI20), a récemment signé de nouveaux partenariats stratégiques, ces dernières semaines. Notamment en marge du Sommet africain des start-up et de l’économie numérique (SASEN), visant à accompagner le développement des start-up en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest.
« Ce cadre général de coopération entre Ci20 et la BOAD traduit la convergence des missions entre les deux parties et l’existence de points de synergie, offrant plus d’ampleur et d’impact à leurs actions en faveur des populations de la zone UEMOA. »
Indéniablement, jugent ses promoteurs, l’Afrique francophone souffre d’un manque de financement de ses start-up. Au cours du SASEN, le ministre ivoirien de la Communication et de l’économie numérique, Amadou Coulibaly a rappelé que sur environ 445 milliards de dollars, l’Afrique ne mobilise que 1% du montant mobilisé par les start-up dans le monde, soit 4,8 milliards $, et l’Afrique francophone ne représente que 14% de ces 4,8 milliards.
À cet effet, les initiatives se multiplient afin de réduire cet écart. Le consortium Côte d’Ivoire Innovation 20 (CI20), collège de jeunes entreprises ivoiriennes, œuvre depuis 2021 afin de mettre en place un environnement propice à leur développement. Pour ce faire, il a créé le SASEN en 2022. Avec plus de 500 décideurs de la Tech francophone venus du monde entier, ce forum des affaires s’est affirmé cette année « comme un incontestable levier de création d’opportunités business, de networking et de promotion des startups d’Afrique francophone », jugent les organisateurs.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que le « Start Up Boost Capital » a ouvert ses guichets. Ce fonds, initié par le CI20, a pour objectif de financer les entreprises grâce à plusieurs guichets. Le premier, doté pour sa première année d’une enveloppe globale de 1 milliard de F.CFA (1,52 million d’euros), prévoit de financer des projets d’entreprises innovantes à forte composante technologique sous forme de prêt à moyen terme jusqu’à 50 000 000 F.CFA [Voir https://projets.agenceemploijeunes.ci/startup]. Ce projet a reçu le soutien de différents partenaires, tel FIN’Elle et Orange Bank.
Accord avec la BOAD
Le second « guichet », né du partenariat avec l’initiative Digital Africa, permet de soutenir et financer les start-up ivoiriennes grâce au dispositif Fuzé, un dispositif d’investissement innovant pour accompagner l’amorçage (de l’idéation au prototype) de start-up déployant des solutions technologiques au service de l’économie réelle en Afrique avec des tickets de 20 000 euros, 30 000 euros et 50 000 euros.
« Notre mission est de permettre à la Côte d’Ivoire et plus généralement à l’Afrique francophone de revenir au centre de l’économie numérique. Pour ce faire, il est important de soutenir les start-up et nous œuvrons ardemment en ce sens : que ce soit de par notre travail sur le projet de loi sur les start-up ou par les signatures de partenariats pour leur financement ou en encore par la création de plateformes business », explique Steven Bedi, président du CI20.
Parallèlement, le CI20 a signé une convention de coopération avec la BOAD (Banque ouest africaine de développement). Cette convention stratégique vise premièrement à réaliser des projets et des programmes de développement et de promotion du secteur de l’économie numérique. Deuxièmement, à construire des véhicules financiers innovants au profit des start-up et des entreprises technologiques. Troisièmement, à fournir un accompagnement institutionnel et technique des programmes et opportunités créateurs de valeur, de revenus et d’emploi jeunes. Et enfin, à la co-construction de points d’activités à fort impact social et environnemental.
Aux termes des dispositions de cet accord, la BOAD et l’association Ci20 s’engagent à coopérer dans le cadre de toutes actions ou projets dans le domaine de la transformation numérique dans les Etats, où l’une ou l’autre partie interviennent.
« Ce cadre général de coopération traduit la convergence des missions entre les deux parties et l’existence de points de synergie, offrant plus d’ampleur et d’impact à leurs actions en faveur des populations de la zone UEMOA », commente un communiqué de la BOAD.
@AB