La centrale hydroélectrique de Singrobo-Ahouaty en bonne voie
Trois ans après le début des travaux, le chantier de centrale hydroélectrique de Singrobo-Ahouaty suit le calendrier prévu. Dans un an, la centrale pourrait fournir de l’électricité à 100 000 ménages, réduisant les émissions de CO2 de la Côte d’Ivoire.
Selon la BAD (Banque africaine de développement), la centrale de Singrobo-Ahouaty présente un taux de réalisation de 79 % à fin mars 2023. Emblématique de la mobilisation du secteur privé pour le climat et la croissance verte, cette centrale, située à 150 km d’Abidjan, est la première opération d’action climatique financée par le secteur privé en Afrique de l’Ouest.
La centrale de Kakono, en Tanzanie, desservira quatre millions d’habitants et stimulera l’activité économique dans la région de Kagera. La centrale augmentera le taux de couverture des services d’environ 7 % de la population.
En effet, le financement du projet comprend 90,7 millions d’euros de prêts et 43,6 millions d’euros de fonds propres. Le groupe de la BAD cofinance à hauteur de 40 millions d’euros, sous forme de prêt, sur un coût total de 174,3 millions d’euros. Les autres bailleurs de fonds sont Africa Finance Corporation, Neo Themis, une société de capital-investissement basée à Casablanca, au Maroc, IHE Holdings, une société d’investissement ivoirienne, l’agence de développement allemande pour le secteur privé DEG, et le Fonds pour les infrastructures de l’Afrique émergente.
Les travaux progressent régulièrement à l’usine (photo ci-dessus, source Eiffage, en mai 2022), les dernières structures étant en cours d’installation. Il s’agit notamment des batardeaux et des vannes de fermeture du barrage. L’installation des turbines et des alternateurs commencera dans quelques semaines. D’autres travaux importants sont en cours : la construction de l’évacuateur de crues et du canal de fuite, y compris le creusement d’un million de mètres cubes dans la roche et le coulage de 85 000 mètres cubes de béton.
« Tous les travaux de génie civil et d’hydromécanique sont en phase finale, et seule la phase électromécanique reste en suspens. À la fin de cette étape, nous aurons le processus de mise en service, les essais de démarrage et, enfin, la production d’électricité », confie Christophe Blairon, PDG d’IHE, la société d’investissement ivoirienne et partenaire de mise en œuvre du projet.
Selon qui les principales étapes restantes consistent à détourner le bras droit de la rive vers le bras gauche. Il est prévu de remplir le réservoir au début du mois d’août 2023 et la centrale sera mise en service au cours du premier trimestre 2024.
Énergie propre
L’installation pourrait fournir de l’électricité à 100 000 ménages et réduire les émissions de CO2 de la Côte d’Ivoire de 109 000 tonnes par an. Le projet créera 500 emplois pendant la phase de construction, dont 150 emplois qualifiés, et 28 emplois pendant la phase d’exploitation. Il prévoit la construction d’une route d’accès de 4 kilomètres reliant le site du barrage au village d’Ahouaty, réduisant ainsi le temps de déplacement des habitants.
La construction et la réhabilitation de centres de santé, l’approvisionnement en eau potable de deux villages voisins, la construction d’un marché et d’un centre sportif et culturel sont autant d’autres retombées du projet. La centrale permettra de diversifier le bouquet énergétique de la Côte d’Ivoire afin d’atteindre l’objectif du gouvernement de produire 42 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici à 2030.
Le barrage, d’une longueur de 1 400 mètres, sera principalement constitué d’une digue en enrochement et reliera les villages de Singrobo et d’Ahouaty. « La centrale de Singrobo-Ahouaty exploitera l’énorme potentiel de la Côte d’Ivoire pour fournir de l’énergie propre à partir de l’hydroélectricité », résume Wale Shonibare (BAD).
PF, d’après compte rendu de la BAD.
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En bref
Une centrale pour la région des Grands lacs
La centrale de Kakono, en Tanzanie, desservira quatre millions d’habitants et stimulera l’activité économique dans la région de Kagera.
Le gouvernement tanzanien, la BAD et l’AFD (Agence française de développement) ont signé des accords pour deux prêts de projets de développement d’une valeur de 300 millions de dollars. Les fonds financeront la construction de la centrale hydroélectrique de Kakono, d’une capacité de 87,8 mégawatts, au nord de la Tanzanie. Le projet a également reçu une subvention de 36 millions d’euros de l’Union européenne.
La Tanzanie dépend de l’hydroélectricité et des centrales thermiques – principalement alimentées au gaz – pour son approvisionnement en électricité. Cependant, elle dispose d’un potentiel inexploité considérable en matière d’énergies renouvelables qui lui permettrait de faire face à sa croissance rapide tout en adoptant une trajectoire à faible émission de carbone, jugent les partenaires.
La centrale augmentera le taux de couverture des services d’environ 7 % de la population. Elle devrait avoir un impact majeur sur le développement économique de cette zone en pleine expansion, située au cœur de la région des Grands lacs. Selon ses promoteurs, ce projet stimulera l’industrialisation et la croissance économique en Tanzanie et dans les pays voisins et renforcera la position de leader de la Tanzanie au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est.
@AB
