Histoire du retour de la BAD
Ancien ministre ivoirien de l’Intégration africaine, Amadou Koné est administrateur de la Côte d’Ivoire, de la Guinée équatoriale et de la Guinée Conakry à la BAD. Il a préparé le retour du siège de l’institution à Abidjan. Flash back sur cet épisode.
Amadou Koné, Administrateur de la Banque africaine de développement
Voilà plus de dix mois que la BAD est revenue en Côte d’Ivoire. Vous étiez au coeur de cette initiative. C’était en eff et la mission principale que nous avait confi ée le président Alassane Ouattara, avec la bénédiction des présidents Alpha Condé (Guinée Conakry) et Teodoro Obiang (Guinée équatoriale). Ce retour s’est fait de façon progressive jusqu’à l’arrivée du président de la Banque et l’ensemble du conseil d’administration. C’est donc la fin de la relocalisation temporaire de la Banque à Tunis.
Au-delà de l’aspect symbolique, que gagnent les Ivoiriens avec ce retour de la BAD à Abidjan ? La Côte d’Ivoire bénéficiera-t-elle de davantage d’investissements ?
Ce n’est pas qu’un symbole, nous retrouvons une partie de notre fierté nationale, car le retour de la BAD marque le nettoyage d’une tache sur la confiance dans le pays. Pour que le pays bénéficie de davantage d’investissements venant de la BAD, il n’y a pas que le retour à Abidjan, mais des aménagements dans la politique de crédit de l’institution et beaucoup d’autres mesures très techniques que le pays devra entreprendre. Quant à nous, en tant que banque, nous avons déjà ouvert le débat sur la politique du crédit BAD. Et un des atouts de la présence du siège de l’institution sera sans doute le renforcement du dialogue permanent avec le pays, la meilleure compréhension des besoins du pays et bien entendu une meilleure connaissance des instruments de fi nancements publics, mais aussi surtout privés de la banque. Ceci étant, les retombées économiques du retour de la banque sont nombreuses. Elles partent de la création d’emplois directs et indirects, par milliers, à l’augmentation de la consommation et de la fréquentation du pays…
Les retombées économiques du retour de la banque sont nombreuses. Elles partent de la création d’emplois directs et indirects, par milliers, à l’augmentation de la consommation et de la fréquentation du pays…
Depuis quatre ans, et sous votre conduite, qu’a fait la BAD en faveur d’Abidjan, de Conakry et de Malabo ? Les investissements ont-ils pris du volume ?
La plus grosse tâche qui nous a été confiée, solidairement à la Côte d’Ivoire par les États de notre circonscription, était celle de ramener la Banque à son siège d’Abidjan avant 2015. Ceci étant, nous avons continué, en considérant le code de conduite du personnel élu, à accélérer la mise en oeuvre des projets fi nancés par la banque dans nos pays, à sensibiliser et convaincre nos collègues sur les vrais enjeux de développement et les préoccupations exprimées. Je ne citerai pas tous les projets, appuis et programmes approuvés par les conseils depuis que nous avons pris fonction. Mais globalement nos autorités semblent être satisfaites.
Est-il si courant de représenter trois pays à la BAD ? Quels sont les attributs et objectifs de votre fonction ?
Le conseil d’administration ou plutôt les conseils, car le Groupe de la BAD dispose d’un Conseil BAD de 20 membres et d’un Conseil FAD (Fonds africain de développement) de 14 membres, sont mandatés par les États pour définir les politiques et les lignes directrices, et superviser l’ensemble des opérations du Groupe de la Banque ainsi que les questions fi nancières et administratives.
Depuis 2012, le travail des conseils d’administration a essentiellement porté sur d’importantes politiques et stratégies opérationnelles, ainsi que sur le retour à Abidjan. Les conseils d’administration ont donc consacré un temps considérable à l’examen de questions opérationnelles et institutionnelles stratégiques. Le conseil d’administration BAD est composé de 20 membres désignés par les 78 pays membres. De ce fait chaque membre du conseil élu lors des assemblées annuelles représente généralement un groupe de pays. En outre, les conseils exercent leurs fonctions à travers leurs sept comités, à savoir : le Comité d’éthique ; le Comité plénier ; le Comité du rapport annuel ; le Comité d’audit et des finances ; le Comité des opérations et pour l’efficacité du développement ; le Comité des affaires administratives et des politiques en matière de ressources humaines ; le Comité des affaires administratives concernant les conseils d’administration.