Engie exploite le Marché volontaire du carbone

Un partenariat entre le groupe Engie et CarbonClear permettra, selon ses promoteurs, de favoriser le développement durable et l’accès au financement de l’énergie en Afrique, par l’intermédiaire des marchés volontaires du carbone, issus de la COP27.
Le groupe Engie, par l’intermédiaire de ses filiales présentes en Afrique, et CarbonClear, une société de certification de compensation carbone, vont mettre en œuvre un accord pionnier visant à accélérer l’utilisation des financements pour le climat par le secteur de l’accès à l’électricité hors réseau. Ce, grâce à l’émission et à la vente de crédits carbone reposant sur l’utilisation de solutions numériques.
Ce partenariat fournira un financement carbone mesurable aux déploiements de solutions solaires à fort impact social dans les zones les plus marginalisées où opère.
Engie Energy Access, le fournisseur d’énergie hors réseaux.
Selon les termes de l’accord, CarbonClear utilisera son modèle innovant et entièrement numérique pour certifier la compensation carbone générée par les kits solaires distribués par la société aux communautés rurales et hors réseau vivant en Afrique subsaharienne.
Puis, la filiale de vente et distribution d’énergie, Engie Gems, se chargera de vendre ces crédits à des organisations souhaitant compenser leurs émissions de gaz à effet de serre tout en contribuant à financer des projets à fort impact social et environnemental.
Le partenariat estime ces certifications en crédit carbone à l’équivalent de 500 000 tonnes de CO2 évitées. « La réalisation du septième objectif de développement durable des Nations unies, à savoir l’accès universel à l’énergie d’ici à 2030, est largement à la traîne », commente Gillian-Alexandre Huart, directeur exécutif d’Engie Energy Access.
« Grâce à cet accord, nous avons l’ambition de contribuer, en tant que leader du secteur, à rattraper ce retard en exploitant pleinement le potentiel du marché volontaire du carbone (VCM), d’une valeur de 2 milliards de dollars. Grâce à l’augmentation des financements traditionnels et, dans ce cas précis, des financements alternatifs, nous atteindrons notre objectif d’avoir un impact sur 20 millions de personnes d’ici 2025. »
Les crédits carbone sont « un levier important pour optimiser l’accessibilité de nos produits. Ce partenariat avec CarbonClear nous permet de mobiliser des financements en faveur du climat et d’accélérer notre croissance », approuve Steven Fleurus, chargé des finances de la société.
Un modèle éprouvé
Grâce à une intégration informatique entre CarbonClear et MySolGo, le logiciel de distribution au dernier kilomètre utilisé par Engie Energy Access pour suivre ses opérations, des Micro Carbon Evitements (MCA) sont créés, qui sont mis à la disposition d’entreprises souhaitant compenser leur empreinte CO2. Les calculs en vue de mesurer le volume de CO2 évité et certifier les crédits carbone sont basés sur la méthodologie établie par le Mécanisme de développement propre des Nations unies (MDP) et sont vérifiés.
« Ce partenariat avec ENGIE Energy Access et GEMS intervient à un moment où un certain nombre d’initiatives mondiales explorent les moyens de renforcer l’intégrité du marché volontaire du carbone, ainsi que sa liquidité. En mettant à l’échelle le modèle éprouvé basé sur l‘exploitation de données de CarbonClear, ce partenariat fournira un financement carbone mesurable aux déploiements de solutions solaires hors réseau à fort impact social dans les zones les plus marginalisées du monde où Engie Energy Access opère », commente Karim Jabbar, directeur et co-fondateur de CarbonClear.
Cette initiative répond à une situation d’urgence. En raison de la crise sanitaire et de l’évolution démographique, le nombre de personnes vivant sans accès à l’électricité dans le monde s’aggrave désormais, touchant 600 millions de personnes en Afrique. Plus alarmant encore, le Off-Grid Solar Market Trends Report 2022 publié par GOGLA prévoit même que ce chiffre stagnera tout au long de cette décennie, si le secteur ne reçoit pas de financement supplémentaire. Ainsi, le World Energy Outlook estime que 26 milliards $ supplémentaires par an sont nécessaires pour atteindre l’ODD7.
L’Initiative du Marché du carbone en Afrique (African Carbon Market Initiative – ACMI) récemment lancée lors de la COP27 a souligné le rôle important que le marché volontaire du carbone pourrait et devrait jouer pour remédier à cette situation. Il s’appuie sur le constat que l’accès aux entreprises énergétiques rencontre des difficultés importantes pour mobiliser des financements auprès du VCM en raison de méthodologies de validation et de certification inadéquates et de délais particulièrement longs.
@AB