Nouvel accord entre le Niger et le FMI

Un nouveau programme conclu entre le gouvernement du Niger et le FMI vise à renforcer la stabilité macroéconomique du pays, à améliorer la gouvernance et la transparence, tout en jetant les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive.
Par Paule Fax
Les autorités nigériennes et le Fonds monétaire international ont conclu un accord relatif aux services du FMI qui jette les bases d’un nouveau cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la période 2021-2024. Bien sûr, soulignent les deux parties, la réussite du nouveau programme ainsi décidé dépendra de la mise en œuvre résolue des réformes.
Lesquelles permettront de catalyser le soutien financier supplémentaire des donateurs.
Ari Aisen, représentant du FMI, révèle que le Niger obtient un accès à 197,4 millions de DTS (équivalent à environ 278,5 millions de dollars, soit 150 % de la quote-part). En décembre 2021, le Conseil d’administration du FMI devrait officialiser l’accord conclu, devant déboucher sur un nouveau programme économique.
« Le Niger a réalisé son premier transfert de pouvoir démocratique avec l’élection du président Mohamed Bazoum en avril 2021 », souligne une note du FMI, publiée après la rencontre d’Ari Aisen avec différents ministres nigériens. En effet, la déclaration de politique générale du gouvernement vise à assurer « la sécurité et la paix sociale, une gouvernance forte et la consolidation des institutions républicaines, le développement du capital humain, la modernisation rurale, le développement des infrastructures et la promotion de l’inclusion sociale ».
Reste au pays à poursuivre son train de réformes, gage de croissance plus élevée et plus inclusive. Le Niger reste confronté à « des défis pressants et aigus » en matière de développement et de sécurité. Si l’impact sanitaire de la pandémie est jusqu’à présent « relativement limité », grâce aux mesures prises, les conséquences économiques sont substantielles. Elles s’ajoutent aux difficultés posées par les effets du changement climatique et la détérioration de la situation sécuritaire dans la région du Sahel.
Croissance à deux chiffres
Pour autant, souligne le FMI, « les perspectives économiques pour 2021 et à moyen terme restent favorables ». La croissance du PIB réel devrait rebondir à 5,6% en 2021. Elle devrait s’accélérer en 2022 pour atteindre des niveaux à deux chiffres en 2023, « stimulée par l’opérationnalisation du nouvel oléoduc vers le Bénin ».
Si les projets en cours pénalisent les comptes courants et le budget de l’État, ces derniers devraient s’améliorer, à partir de 2023, à la faveur des revenus du pétrole. Idem pour l’inflation, qui devrait progressivement s’assagir.
Le nouvel arrangement de la FEC vise à renforcer la stabilité macroéconomique en relevant les principaux défis budgétaires, en matière de mobilisation des recettes intérieures, d’efficacité et de transparence des dépenses, et de gestion des ressources naturelles. Il s’agit également de jeter les bases d’une croissance plus forte, inclusive et tirée par le secteur privé.
Le Niger ne doit pas miser que sur le pétrole. Au contraire, les réformes visent à élargir l’assiette des recettes fiscales, en réduisant l’informalité, en améliorant la politique et la gestion des impôts, ainsi que l’environnement des affaires.
Le FMI promet de veiller à ce que la mobilisation des recettes provenant des ressources naturelles se traduise bien par une augmentation proportionnelle des recettes fiscales. Parallèlement, le Niger s’engage à améliorer la transparence et la planification de ses dépenses et de sa dette. Cela passe, entre autres mesures, par la création d’un compte unique du Trésor.
Le FMI salue l’intensification des efforts du gouvernement nigérien visant à améliorer le capital humain et la gouvernance, la lutte contre la corruption et la promotion de la transparence et de la responsabilité ». Soit autant de « piliers essentiels » pour la gestion efficace des finances publiques, la fourniture de biens publics et l’amélioration de l’environnement des affaires.
Exergue possible :
Le Niger ne doit pas miser que sur le pétrole. Au contraire, les réformes visent à élargir l’assiette des recettes fiscales, en réduisant l’informalité, en améliorant la politique et la gestion des impôts, ainsi que l’environnement des affaires.
@PF
Dernière minute :
Trop de dépôts hydrocarbure au Niger !
Le ministère du Pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables du Niger décide de suspendre l’instruction de tout dossier de demande d’ouverture et d’exploitation de dépôts d’hydrocarbures et de centre emplisseur de gaz sur les terrains de Niamey et son agglomération.
Explication : l’engagement du pays dans le pétrole –brut et raffiné – se traduit par la prolifération de stations-service et dépôts d’hydrocarbures, plus ou moins contrôlés. Certains dépôts, situés les uns à côté des autres, représentent un danger pour les populations. Une régulation plus stricte s’impose donc.