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Economie

Maroc : Une solidité à l’épreuve

Maroc : Une solidité à l’épreuve
  • Publiéoctobre 27, 2020

Inquiétudes pour le tourisme

De plus, Fitch estime que le ratio de capitalisation du secteur bancaire est un peu faible par rapport aux risques liés à la concentration du portefeuille de prêts et à l’expansion régionale des banques.

Si la crise sanitaire pandémique entraîne une détérioration de la qualité des actifs, les risques qui en découlent pour la solvabilité des banques restent gérables. Nul besoin pour l’État de venir à leur secours, ces prochaines années.

Reste l’incertitude concernant le tourisme (6,7% du PIB), secteur clef qui n’a pas encore commencé son redressement (-82% sur la période avril-août). Les exportations manufacturières reprennent, mais leur reprise sera lente.

Les perturbations des chaînes de valeur mondiales et les enjeux sectoriels ont fait des ravages dans les branches automobile et aéronautique (40% des exportations en 2019), qui ont été le principal moteur de la croissance des exportations ces dernières années. En revanche, les secteurs du phosphate (22% des exportations) et de l’agro-industrie (26% des exportations) resteront assez résilients.

La baisse des recettes du compte courant sera en partie compensée par une baisse des importations sur la baisse des prix du pétrole, une forte contraction de la demande intérieure et une baisse des besoins en intrants manufacturiers, ainsi que par la résilience des envois de fonds (6,3% du PIB en 2017-2019).

Dans ce contexte, le déficit des comptes courants devrait se réduire en 2022, à 5,4% du PIB. Sachant que l’activité du Maroc reste très exposée à la zone euro, principal partenaire extérieur du pays.

Les importants besoins de financement extérieur dus à des déficits courants plus larges augmenteront la vulnérabilité extérieure et pousseront la dette extérieure nette à 23,5% du PIB en 2022, contre 16,4% en 2019.

Toutefois, la résilience extérieure est soutenue par les réserves de change « assez confortables » du Maroc et par une meilleure flexibilité du taux de change. Le dirham ne semble pas être significativement désaligné avec les fondamentaux économiques.

Fitch prévoit un rebond du PIB de 5% en 2021. Les nouvelles politiques de développement sectoriel en cours d’élaboration et les plans du gouvernement pour lancer un fonds d’investissement stratégique en coopération avec le secteur privé appuieront la reprise économique, une fois que le monde sortira de la crise sanitaire.

PF

 

Écrit par
Par Paule Fax

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