Des ZES de véhicules électriques en RD Congo et en Zambie

Afreximbank et la CEA signent un accord-cadre afin de faciliter la création de zones économiques spéciales destinées à la production de véhicules électriques à batterie, en RD Congo et en Zambie.
Qui a dit que le modèle des ZES (Zones économiques spéciales) était périmé ? La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la CEA (Commission économique des Nations unies pour l’Afrique) ont signé un accord-cadre avec la RD Congo et la Zambie afin de créer de telles zones dans la production de véhicules électriques à batterie et de services connexes.
Selon les termes ratifiés dans cet accord, Afreximbank et la CEA joueront un rôle central de facilitation, agissant respectivement en tant que partenaires financiers et techniques du projet.
La transition mondiale vers l’énergie verte et la décarbonisation rapide ont augmenté de façon exponentielle la demande de véhicules électriques ainsi que l’investissement dans les systèmes de stockage alimentés par batterie.
Les deux institutions dirigeront la création d’une société d’exploitation en consortium avec des investisseurs (publics et privés) de la RD Congo et de la Zambie, ainsi que des investisseurs internationaux tels que la filiale de fonds d’impact d’Afreximbank, le Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA). Cette structure développera des ZES dédiées à la production de précurseurs de batteries, de batteries et de véhicules électriques, dans les deux pays.
De son côté le développeur d’infrastructures ARISE Integrate Industrial Platform (ARISE IIP) a été sélectionné comme consultant technique pour mener l’étude de préfaisabilité pour l’établissement des ZES.
Le projet, expliquent ses promoteurs, déploiera une technologie de véhicules électriques bien établie et éprouvée qui permettra aux deux pays d’exploiter leurs ressources minérales à grande échelle. Il accélérera la fabrication de produits à valeur ajoutée avant l’exportation, ce qui leur permettra aux deux pays de capter davantage de valeur, et il entraînera une nouvelle demande d’ingénieurs qualifiés disposant d’une expertise technique, ce qui donnera un coup de fouet aux marchés du travail locaux.
« On inscrit ce projet dans un espace hors taxe qui est considéré comme une zone sous douane parce que nous avons connu beaucoup d’investisseurs qui plient bagage car ils estiment faire l’objet de beaucoup de tracasseries », a déclaré le ministre congolais de l’Industrie.
« Les isoler dans cet espace que les gouvernements congolais et zambien ont créé permet que l’investissement soit beaucoup plus compétitif, avec des coûts réduits », poursuit le ministre. Qui calcule : « Si on capte 10% de ce marché, cela nous fait 700 milliards de dollars. » Donc, « il appartient à nous, Africains, de monter des stratégies pour capter ce marché ».
La RD Congo et la Zambie sont bien placées pour s’imposer dans le secteur stratégique des véhicules électriques, car elles disposent des ressources nécessaires à la production de minerais pour batteries.
Un développement inclusif
La RDC représente environ 70 % de l’offre mondiale de cobalt et 88 % des exportations de cobalt, et les deux pays contribuent collectivement à 11 % de l’offre mondiale de cuivre. L’exploitation minière est également un secteur essentiel pour les deux pays, puisqu’elle représente 70 % des devises de la Zambie, tandis que le cobalt représente 26 % des exportations de la RDC.
Oluranti Doherty est directrice du développement des exportations d’Afreximbank. Elle commente : « Cet accord témoigne d’un engagement fort des gouvernements des différentes parties, ainsi que d’autres partenaires, pour promouvoir le développement inclusif de la chaîne de valeur des véhicules électriques à batterie, rendant également la RD Congo et la Zambie des destinations d’investissement compétitives à l’échelle mondiale ».
Les équipes d’Afreximbank, poursuit-elle, sont « fermement convaincues » que les parcs industriels et les zones économiques spéciales sont des outils essentiels que le continent peut déployer pour accélérer le développement de son infrastructure industrielle, promouvoir le commerce intra-africain, accélérer la mise en œuvre du libre-échange (ZLECAf) et faciliter le développement des exportations. « Cette intervention démontre également l’engagement d’Afreximbank à promouvoir des solutions de financement du climat qui réduiront l’empreinte carbone – en alignement avec les tendances mondiales de décarbonisation et un récit panafricain visant à encourager une transition énergétique juste, durable et responsable. »
Pour sa part, Antonio Pedro, secrétaire exécutif par intérim de la CEA, salue l’accord comme « une étape importante pour s’assurer que nous avons les bonnes politiques habilitantes en place pour que la région bénéficie du soi-disant boom des minéraux verts ». Cet accord participe de la mise en œuvre de la ZLECAf et engage la région sur la voie de l’industrialisation durable et de la diversification économique.
La transition mondiale vers l’énergie verte et la décarbonisation rapide ont augmenté de façon exponentielle la demande de véhicules électriques ainsi que l’investissement dans les systèmes de stockage alimentés par batterie. Pour Afreximbank, cette intervention s’ajoute aux références de l’institution en matière de financement climatique, l’établissant comme un financier de premier plan pour les projets de transition énergétique qui développent la sophistication industrielle des principaux marchés africains.
@ABanker