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African Business Ports

Des ports peu performants

Des ports peu performants
  • Publiéjuin 6, 2022

À l’exception notable des ports de Tanger et de Djibouti, les grandes infrastructures portuaires africaines se placent à des positions peu flatteuses, en matière de performances, selon un classement établi en 2021 qui vient d’être publié.

 

Par Kimberley Adams

L’indice CPPI (Indice mondial des ports à conteneurs) est publié par la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence. Cet indice se fonde sur le critère de la rapidité dans les cycles chargement/déchargement des navires ; il ne tient donc pas compte des volumes échangés. « Le CPPI a pour but d’identifier les lacunes et les opportunités d’amélioration qui profiteront en fin de compte à toutes les parties prenantes, des compagnies maritimes aux gouvernements nationaux en passant par les consommateurs », explique le rapport.

En Afrique, ce sont surtout les ports du nord du continent qui se distinguent. Tanger se situe au 6e rang mondial, sur 370 ports étudiés. À l’est du continent, Djibouti occupe une flatteuse 19e place.

Le port marocain devance trois ports égyptiens, Port Saïd (15e mondial), Damiette (58e) et El Dekheila (139e). On trouve bien loin le port de Matadi, en RD Congo, devant Barbera (Somaliland), Rades (Tunisie), Conakry (Guinée) et Mogadiscio (Somalie).

À noter que le classement mondial est dominé par les ports du Moyen-Orient, à savoir le port saoudien du roi Abdullah, Salalah (Oman) et Hamad (Qatar).

Au lieu de faciliter le commerce, un port peu performant augmente le coût des importations et des exportations, réduit la compétitivité du pays hôte et de son arrière-pays, et entrave la croissance économique et la réduction de la pauvreté.

Le transport maritime est l’épine dorsale du commerce mondialisé et de la chaîne d’approvisionnement manufacturière, analyse le rapport. Le secteur maritime offre le mode de transport le plus économique, le plus économe en énergie et le plus fiable sur de longues distances. Plus des quatre cinquièmes du commerce mondial de marchandises (en volume) sont transportés par voie maritime. Une part importante et croissante de ce volume, représentant environ 35 % des volumes totaux et plus de 60 % de la valeur commerciale, est transportée dans des conteneurs.

La croissance de la conteneurisation a entraîné de vastes changements dans le lieu et la manière dont les marchandises sont fabriquées et traitées, un processus qui continue d’évoluer. Les ports à conteneurs sont donc des nœuds essentiels des chaînes d’approvisionnement mondiales et sont au cœur des stratégies de croissance de nombreuses économies émergentes. Dans de nombreux cas, le développement d’une infrastructure portuaire à conteneurs de haute qualité, exploitée efficacement, a été une condition préalable à la réussite des stratégies de croissance axées sur les exportations. Il peut faciliter les investissements dans les systèmes de production et de distribution, soutenant l’expansion de la fabrication et de la logistique, créant des emplois et augmentant les niveaux de revenus.

 

De l’importance des bonnes performances

Par conséquent, poursuit le rapport, les performances d’un port maritime sont un élément crucial du coût du commerce international pour un pays. Malheureusement, les ports et les terminaux, en particulier pour les conteneurs, peuvent souvent être à l’origine de retards d’expédition, de perturbations de la chaîne d’approvisionnement, de coûts supplémentaires et d’une baisse de la compétitivité. Les ports peu performants se caractérisent par des limitations de l’efficacité spatiale et opérationnelle, des limitations de l’accès maritime et terrestre, une surveillance inadéquate et une mauvaise coordination entre les organismes publics concernés, ce qui entraîne un manque de prévisibilité et de fiabilité.

Les mauvaises performances peuvent également avoir un impact bien au-delà de l’arrière-pays d’un port, alerte le rapport. Une mauvaise performance dans un port de l’itinéraire peut perturber l’ensemble d’un plan de navigation. Le résultat est bien trop souvent qu’au lieu de faciliter le commerce, le port augmente le coût des importations et des exportations, réduit la compétitivité du pays hôte et de son arrière-pays, et entrave la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Ces impacts peuvent être particulièrement prononcés pour les pays en développement sans littoral et les petits pays insulaires.

L’un des principaux obstacles à la stimulation des améliorations est l’absence d’une base fiable, cohérente et comparable permettant de comparer les performances opérationnelles des différents ports. L’introduction de nouvelles technologies, la numérisation accrue et la volonté des acteurs du secteur de travailler collectivement à l’amélioration de l’ensemble du système offrent désormais la possibilité de mesurer et de comparer les performances des ports à conteneurs de manière solide et fiable.

 

@AB

Écrit par
Kimberley Adams

2 Commentaires

  • Bonjour

    Que faites vous du classement des ports de Djibouti, bien classé et meme pas cité dans votre article ?

    • Bonjour, vous avez parfaitement raison ! Nous avons manqué de vigilance ici, Djibouti se classe 19e, ce qui constitue une remarquable performance.
      Bravo pour votre lecture rigoureuse.

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