Des moyens pour l’énergie durable

Deux prêts concessionnels viennent appuyer les entreprises et les innovations en matière d’énergie propre et renouvelable, en Afrique subsaharienne. Un appui important en période de raréfaction du crédit, destiné à encourager le financement privé.
Par Paule Fax
La BAD (Banque africaine de développement) approuve des prêts concessionnels (à faible taux d’intérêt), pour un total de 25 millions de dollars, provenant de deux fonds en faveur des énergies propres. Le premier, d’un montant de 15 millions $, provient du Fonds des énergies durables pour l’Afrique (SEFA en anglais).
« Ces ressources concessionnelles seront essentielles pour maximiser la participation des investisseurs privés au Fonds, afin de soutenir en Afrique un développement à faible émission de carbone et résilient aux effets du changement climatique »
Le second, doté de 10 millions $, émane du Fonds pour les technologies propres (CTF). Leur objectif est de faire progresser la réalisation des projets du FAER II (Fonds africain pour les énergies renouvelables), destiné à soutenir la production d’énergie à faibles émissions de carbone.
Ce financement permettra d’aider les PME à augmenter leurs productions de plus de 800 mégawatts d’électricité provenant de l’hydroélectricité, de l’énergie solaire et éolienne et du stockage des batteries dans les pays d’Afrique subsaharienne.
« Nous sommes très enthousiastes à l’idée de soutenir le FAER II en une période où, en raison de besoins de financement concurrentiels, à cause des impacts de la pandémie et des mesures de relance économique pour la période post Covid-19 », a déclaré Kevin Kariuki, vice-président de la BAD.
« Il existe un risque réel de sous-investissement dans le secteur énergétique africain, notamment dans celui des énergies renouvelables », en charge de ces questions pour la banque de développement. La BAD gère le SEFA, un fonds spécial, et agit également comme organisme de mise en œuvre du CFT.
Au-delà des sommes en jeu, espère la BAD, le financement de la tranche à effet catalyseur du fonds devrait attirer des investissements privés. Lesquels semblent indispensables en cette période d’incertitude pour les investissements et de difficultés économiques provoquées par la crise sanitaire.
Ce financement devrait également garantir la circulation des flux de capitaux nécessaires au soutien de la réalisation d’infrastructures énergétiques durables pour répondre aux besoins croissants du continent en matière d’électricité. Le mécanisme de soutien aux projets du FAER II s’efforcera d’amener les projets aux standards requis de préparation et de faisabilité financière des projets.
Favoriser la résilience aux changements climatiques
Le FAER II, qui constitue la seconde génération du Fonds panafricain pour les énergies renouvelables, a pour objectif une capitalisation boursière de 300 millions $. Il sera géré par Berkeley Energy, un gestionnaire de fonds reconnu, possédant une vaste expérience dans l’investissement dans des projets d’énergies renouvelables sur les marchés asiatiques et africains.
« Nous sommes fiers de pouvoir poursuivre la mission de notre entreprise consistant à pourvoir en énergies renouvelables fiables les pays et les populations africaines », a déclaré TC Kundi, PDG de Berkeley Energy. Selon qui « l’enjeu est clairement, pour nous, de soutenir le développement économique et social tout en répondant aux besoins de nos investisseurs ».
Le SEFA offre des prêts financiers à effet de levier au secteur des énergies renouvelables afin de stimuler l’accès universel à des services énergétiques bon marché, fiables, durables et modernes en Afrique. Le Fonds a été créé en 2011 en partenariat avec le gouvernement du Danemark, et compte parmi ses donateurs l’Allemagne, les États-Unis, l’Espagne, le Fonds de développement nordique, l’Italie, le Royaume-Uni, la Norvège, la Suède.
Le CFT est un fonds international d’un montant de 5,4 milliards $. Depuis 2010, date à laquelle la BAD est devenue organisme de mise en œuvre du CFT elle a approuvé l’octroi de plus de 588 millions $ en ressources du FTP pour financer plus de dix projets en Afrique.
Pour Anthony Nyong est directeur de la lutte contre le changement climatique et de la croissance verte à la BAD. « Nous nous félicitons de la participation du CFT à ce projet », déclare-t-il. Il explique : « Ces ressources concessionnelles seront essentielles pour maximiser la participation des investisseurs privés au Fonds, afin de soutenir en Afrique un développement à faible émission de carbone et résilient aux effets du changement climatique ».
PF