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Des engagements à concrétiser pour les pays les moins avancés

Des engagements à concrétiser pour les pays les moins avancés
  • Publiémars 10, 2023

La Conférence de Doha sur les pays les moins avancés a débouché sur quelques programmes de financement et une série d’engagements concrets. Le président du Malawi rappelle aux pays riches leurs promesses en matière d’aide au développement.

 

Certes, la cinquième « Conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés », achevée le 9 mars 2023, a permis quelques annonces de financements. Certes, cette conférence a débouché sur une déclaration d’intention des pays les plus riches et d’un « Programme de Doha ». Il n’en reste pas moins que les progrès sont minces, de l’avis même des représentants des Nations unies, qui jugent que les pays riches « pourraient faire davantage » à l’égard des 46 pays les plus en retard en matière de développement.

Le Fonds vert pour le climat a mis sur pied un nouveau projet visant à donner 80 millions $ en fonds propres pour offrir des garanties vertes aux entreprises des pays pauvres et réduire le coût du capital.

La déclaration décrit des mesures visant à promouvoir la transformation et à libérer le potentiel des « PMA », y compris le développement d’un système de réserves ou de moyens alternatifs, allant des transferts en espèces à des mesures globales d’atténuation des crises multirisques et de renforcement de la résilience.

« Les engagements et les responsabilités ne s’arrêtent pas à la signature des documents ou à la participation aux conférences. Ils doivent faire partie intégrante de nos efforts vers 2030 et s’étendre sur toute la décennie », a prévenu Amina Mohammed, la vice-secrétaire générale des Nations unies, lors de la séance plénière de clôture.

Selon la numéro deux de l’ONU, les cinq objectifs clés « vont répondre aux principaux défis auxquels sont confrontés les PMA, et permettront de tracer la voie d’un avenir plus prospère et équitable ». Il s’agit, dans le détail, de la création d’une université en ligne, d’un programme d’aide à l’obtention du diplôme, d’une solution de stockage de denrées alimentaires, d’un centre de soutien à l’investissement, et un mécanisme d’atténuation des crises et de renforcement de la résilience.

Attention, « le succès n’est pas automatique. Il faut aller encore plus loin », a commenté Amina Mohammed. « Pour arriver à réaliser ces objectifs, les PMA auront besoin d’un financement massif – à grande échelle, là où cela compte le plus ».

 

Du potentiel à la prospérité

« Si nous voulons avoir le moindre espoir d’atteindre les ODD (Objectifs de développement durable), nous devons donner la priorité à ceux qui sont le plus en retard dans leur parcours de développement », a poursuivi la dirigeante de l’ONU. Qui faisait allusion à la proposition du secrétaire général, Antonio Guterres, d’une relance d’au moins 500 milliards de dollars par an des ODD. Pour lesquels Pan Sorasak, ministre cambodgien du Commerce, estime que « la réalisation des ambitions semble encore plus difficile aujourd’hui qu’auparavant ».

Placée sous le thème « du potentiel à la prospérité », la conférence visait à conduire un changement transformationnel afin d’avoir un impact positif sur les 1,2 milliard de personnes qui vivent dans les pays les plus pauvres du globe.

« Ces pays ont le potentiel le plus inexploité au monde, qu’il s’agisse des ressources naturelles ou des ressources humaines », a déclaré Rabab Fatima, des Nations unies  Pour elle l’engagement politique est le « carburant qui propulsera le moteur du progrès ». 

De son côté, président du Groupe des pays les moins avancés, Lazarus McCarthy Chakwera, a décrit la Conférence comme « un triomphe de style et de substance ». Les enjeux ne pouvaient être plus importants lorsque la Conférence a commencé, a-t-il déclaré, rappelant les nombreux appels à des partenariats plus solides lancés au cours des cinq jours de la réunion.

« Le succès n'est pas automatique. Il faut aller encore plus loin », a déclaré Amina Mohammed, lors de la Conférence de Doha, le 9 mars 2023.
« Le succès n’est pas automatique. Il faut aller encore plus loin », a déclaré Amina Mohammed, lors de la Conférence de Doha, le 9 mars 2023.

 

« Les pays développés se sont vu rappeler leurs engagements en matière d’Aide publique au développement », a poursuivi le président du Malawi, soulignant qu’« il était temps pour eux de remplir cet engagement historique d’allouer à l’APD entre 0,15 % et 0,20 % de leur revenu national brut ». Si cette promesse, « comme d’autres dans les domaines du commerce, de l’investissement et du transfert de technologie peuvent être honorées, alors nous partirons avec un nouvel espoir de voir le Programme d’action de Doha pleinement mis en œuvre », a ajouté Lazarus Chakwera.

 

Quelques annonces

De son côté, « le Qatar placera les pays les moins avancés au cœur de la coopération internationale », a déclaré son ministre des Affaires étrangères, Soltan bin Saad Al-Muraikhi. Le Qatar a annoncé une enveloppe financière de 60 millions de dollars : 10 millions de dollars pour soutenir la mise en œuvre du programme d’actions de Doha et 50 millions de dollars pour aider à renforcer la résilience dans les PMA.

Quelques autres enveloppes ont été annoncées : l’Allemagne a budgété 200 millions d’euros en 2023 au financement des PMA ; le Canada a dégagé 59 millions $ pour fournir des suppléments de vitamines dans quinze pays, et la conservation des écosystèmes au Burkina Faso. La Commission européenne a signé des accords de coopération portant les investissements durables en Afrique à plus de 130 millions d’euros. Le Fonds vert pour le climat a annoncé un nouveau projet visant à donner 80 millions $ en fonds propres pour offrir des garanties vertes aux entreprises des pays pauvres et réduire le coût du capital. L’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies a créé un nouveau fonds de 10 millions d’euros pour le développement du tourisme, soutenu par la Fondation TUI Care, qui compte investir d’ici 2030 pour soutenir le tourisme durable, en tant que moteur clé du développement.
Enfin, la Finlande organisera un événement annuel appelé le Forum des Nations unies sur l’avenir des PMA à Helsinki, pour s’assurer que les dernières réflexions et recherches sont mises à contribution pour assurer des progrès dans les États les plus vulnérables.

@AB

 

Écrit par
Aude Darc

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