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Décideurs

Shana Barry : « Valorisons les marques du continent ! »

Shana Barry : « Valorisons les marques du continent ! »
  • Publiéjuillet 23, 2020

Ashana B. Paris conçoit des produits cosmétiques avec essentiellement des produits nobles africains. Sa fondatrice, Shana Barry, revient sur les difficultés, et les succès, pour faire connaître sa marque auprès de la diaspora et des Africains.

Par Kimberly Adams & Paule Fax

Avec votre entreprise cosmétique, Ashana. B Paris, pourquoi ressentez-vous la nécessité d’ouvrir des chantiers structurants, ayant l’Afrique comme centre de gravité ?

J’ai voulu créer Ashana.B Paris avec des produits uniques à la fois bio, vegan, luxe et cruelty-free pour les soins de la peau et de cheveux, avec plus de 90% de matières premières naturelles nobles qui viennent du continent africain. Pour moi, ouvrir des chantiers structurants avec l’Afrique comme centre de gravité est un retour aux racines. Nous aimerions que nos produits soient distribués partout dans le continent.

En attendant que ce vœu se réalise, où peut-on trouver vos boutiques et succursales ?

Nous avons un modèle unique. Nous avons fait le choix de ne pas avoir, pour l’heure, de boutiques et de succursales qui ne vendent que les produits Ashana.B Paris. Nous avons les distributeurs, les revendeurs sur Amazon, Slow Cosmétique, dans les pharmacies, les salons de coiffure en France et au Sénégal. Nous recherchons le maximum d’endroits pour distribuer nos produits. Et dans cette optique, nous sommes prêts à discuter, à échanger…

Une des problématiques liée aux produits d’origine africaine est qu’ils ne sont pas prisés par les Africains et la diaspora. Ashana. B Paris, échappe-t-elle, comme marque, à ce phénomène ?

Ashana.B Paris a la chance d’être distribuée depuis sa création sur les plateformes de e-commerce qui touche le monde. Nous sommes contactés également par les Africains et aussi la diaspora. Mais nous aurions voulu que les Africains nous contactent davantage, beaucoup plus que timidement comme c’est le cas aujourd’hui.

L’afro-optimisme semble être le nouveau cri de ralliement des entrepreneurs. Un gros dilemme, car comment entreprendre si le marché africain ne suit pas ? Faut-il pour autant désespérer ?

Lorsque nous créons quelque chose, nous n’avons pas le droit de désespérer ! Il nous faut garder espoir de gagner la bataille. À titre d’illustration, pour ce qui me concerne, la bataille est de gagner le marché africain et de la diaspora. D’autant plus que nos produits sont sans paraben et ne sont pas nocifs. Ils sont excellents pour la peau et les cheveux pour les femmes, les hommes et les enfants afin de sublimer leur beauté naturelle.

Que faut-il faire pour intéresser les Africains et la diaspora aux marques issues du continent ?

Il faut faire… ce que vous faites ! À savoir donner la parole aux entrepreneurs. Il faut mettre l’accent sur les interviews, le networking, organiser des salons et des formations, enfin partager les idées. C’est de la conjonction de tous ces éléments que naîtra un intérêt des Africains et de la diaspora pour les marques du continent.

Il semble qu’être une femme noire impose un parcours de sauts d’obstacles pour se faire un nom dans le milieu du luxe…

Oui, je confirme que le racisme existe encore. Avant de fonder Ashana.B Paris, j’ai eu une expérience de quinze ans en travaillant dans les deux maisons de luxe les plus connues au monde, le groupe Richemont et LVMH. J’ai été la première femme noire en France à travailler chez Richemont en France. C’était mon premier challenge d’autant que le racisme était très prononcé à l’époque en France.

Mon plus grand plaisir, aujourd’hui, est de constater que les jeunes femmes et hommes noirs travaillent dans beaucoup de boutiques de luxe. Grâce à ces expériences et à cette évolution, je continue à œuvrer pour la marque.

Il y a trois ans, on vous posait cette question. Aujourd’hui, je vous la repose : en quoi votre marque, Ashana.B Paris, se différencie-t-elle des autres ? Que propose-t-elle qui intéresse l’Afrique et diaspora ?

Ashana.B Paris est la première marque de luxe et éco-conscience en France, en Europe et en Afrique avec les matières premières qui viennent de l’Afrique.

La fondatrice de la marque que je suis est originaire de l’Afrique. Ashana.B Paris est une marque française, parisienne de produits naturels, bio, vegan, cruelty-free, qui obtiennent des labels français, européens, américains et internationaux.

C’est la première marque Green Chic à Paris et en Europe. Nous fabriquons des produits qui sont excellents pour la peau et les cheveux. Notre gamme Trésor de Beauté comprend six produits luxe, glamour et bio pour répondre aux problématiques liées à la sécheresse de la peau et la déshydratation de cheveux :

« Le terme « racine » revêt tout ce que j’entreprends ! Il constitue ma motivation, ma respiration ; mes racines africaines sont ancrées en moi. Je suis prête à tout pour valoriser l’Afrique, donner le meilleur, me battre pour les valeurs de mes nobles racines »., souligne Shana Barry

shampooing purifiant et tonifiant, après-shampooing hydratant et protecteur, masque capillaire restructurant, crème visage teint éclat, lait corps nourrissant et apaisant et aftershave, soin visage fierté de l’homme. Toutes nos matières premières ont été soigneusement choisies pour leurs vertus : beurre de karité, beurre de mangue, aloe vera, savon noir, huile de baobab et huile de ricin. Ce sont les produits que les Africains connaissent très bien.

Comment comptez-vous faire bénéficier le continent de votre expérience tirée de l’entrepreneuriat, de votre carrière dans le milieu du stylisme, de la communication, du life coaching, du marketing et du luxe ?

Ashana.B Paris est engagée dans le mouvement social et la protection de l’environnement. Une partie des bénéfices est reversée à « Afreecan Progress » pour ses activités de sensibilisation, d’éducation et de soins pour les personnes handicapées motrices et les non-voyants, ainsi que pour les femmes et les enfants en Afrique de l’Ouest.

Ashana.B Paris aide les jeunes femmes en les prenant en stage, en formation pour les aider à acquérir une première expérience professionnelle qui leur permet de trouver leur premier emploi par la suite. Dans cette période de la Covid-19, nous avons soutenu le corps médical au Sénégal et nous avons aidé les immigrants sans domicile en France.

Ceux qui vous connaissent savent que le mot « racine » est le socle de vos déclarations publiques et privées. Quel caractère revêt ce terme dans votre combat pour la valorisation de l’Afrique ?

En effet, le terme « racine » revêt tout ce que j’entreprends ! Il constitue ma motivation, ma respiration ; mes racines africaines sont ancrées en moi. Je suis prête à tout pour valoriser l’Afrique, donner le meilleur, me battre pour les valeurs de mes nobles racines. Pour valoriser mes racines, c’est ce que j’ai fait dans ma vie et tout ce que je continue à faire avec la marque Ashana.B Paris.

Il y aura désormais un marché commun en Afrique dans le cadre de la Zlecaf, la Zone de libre-échange continentale. Cette initiative de l’Union africaine représente-t-elle une note d’espoir pour vous ?

Absolument. Je parle souvent du manque de la solidarité africaine et je suis ravie de voir que l’esprit de solidarité commence à émerger. Allons plus vite, nous devrions être en action pour avancer ensemble !

Qu’est-ce qui vous tient le plus à cœur, aujourd’hui ?

La réponse est simple : la gamme est large, n’hésitez pas à procurer les produits qui répondent à vos besoins. Ashana.B Paris prône le « Be Yourself » afin que chacun célèbre sa beauté naturelle. Nous cherchons les distributeurs qui veulent distribuer nos produits. N’hésitez pas à nous contacter. Une marque de cette ampleur a besoin de personnes.

Je profite pour remercier le groupe de presse IC Publications et son équipe qui valorisent l’entrepreneuriat de l’Africaine. Je salue tous les autres qui nous donnent la parole, les chaînes de télévision et radios africaines. C’est ainsi que nous pourrons avancer et atteindre nos objectifs.

EN SAVOIR PLUS AVEC

https://www.ashana-b.com/fr/

Écrit par
Par Kimberly Adams & Paule Fax

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