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African Business Economie

De l’air frais pour le Cameroun

De l’air frais pour le Cameroun
  • Publiéjanvier 30, 2023

Le FMI adresse un satisfecit d’ensemble pour le Cameroun, notant de solides perspectives de croissance et des décisions heureuses de soutien à l’économie. Le Fonds appelle à des réformes pour améliorer un peu plus le climat des affaires.

 

Les services du FMI et les autorités camerounaises sont parvenus à un accord qui permet au pays de lever 55,2 millions de DTS (74 millions de dollars). L’institution considère que « la reprise économique est en cours » ; elle devrait atteindre 4,3% en 2023, après 3,4 % en 2022.

Entre autres éléments, le FMI se félicite que le gouvernement camerounais ait reconnu la nécessité de réduire les subventions aux produits pétroliers afin de créer un espace budgétaire pour financer les investissements productifs et les dépenses sociales.

« Le rythme des réformes structurelles doit être fortement accéléré, y compris avec des efforts concertés pour améliorer le climat des affaires et permettre ainsi au secteur privé de jouer pleinement son rôle de moteur d‘une croissance inclusive et résiliente. »

« Le Cameroun a démontré de la résilience face au choc de la pandémie de la Covid-19 », résume Cemile Sancak, cheffe de mission pour le compte du FMI. L’économiste, qui a mené une revue de la conjoncture du pays avec ses autorités, considère que l’inflation globale a atteint 6 % à fin 2022, essentiellement tirée par une hausse des prix des produits alimentaires consécutive à l’accroissement des coûts d’importation et des pressions sur l’offre intérieure.

« Cependant, le Cameroun continue de faire face à des défis importants dans un environnement mondial marqué par l’incertitude. » La reprise est exposée à certains risques majeurs avec les effets néfastes du conflit entre la Russie et l’Ukraine, y compris les pressions inflationnistes, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, et un resserrement des conditions financières mondiales. « Les pénuries prolongées et les prix élevés des engrais ont entraîné des difficultés en matière de sécurité alimentaire », déplore le FMI. Qui se « félicite » des efforts déployés par les autorités « en vue d’assurer un approvisionnement suffisant en engrais pour la campagne agricole avec l’appui de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement ».

Sur le plan des grands équilibres comptables, le déficit budgétaire global aurait diminué à 1,7 % du PIB en 2022, soutenu par la poursuite de la reprise, la hausse des cours du pétrole et des recettes fiscales non pétrolières.

 

Perspectives favorables

La bonne tenue des recettes fiscales non pétrolières a compensé l’augmentation des dépenses courantes provenant principalement de l’augmentation de la subvention aux produits pétroliers. Le ratio de la dette publique sur le PIB est estimé à 46,3 % à fin 2022.

« Les perspectives économiques pour 2023 sont favorables, bien que soumises à des risques et vulnérabilités considérables, en particulier du fait de l’environnement économique externe. La croissance économique devrait s’accélérer à 4,3 % en 2023, tandis que l’inflation devrait rester autour de à 6 % à fin 2023. »

Le pays de Paul Biya s’engage à maintenir la stabilité macroéconomique et à réduire davantage le déficit budgétaire primaire hors pétrole à 2,2 % du PIB afin de contenir la dette publique à 43 % du PIB en 2023. « Afin de créer de l’espace pour l’investissement productif et pour les dépenses sociales, les autorités ont convenu de la nécessité de mobiliser davantage les recettes intérieures non pétrolières en menant des actions en faveur de l’élargissement de l’assiette fiscale », applaudit le FMI. En outre, elles ont reconnu la nécessité de réduire les coûteuses subventions aux produits pétroliers, « qui sont insoutenables au regard des prévisions actuelles des cours internationaux du pétrole, sont mal ciblées en ce qui concerne les couches vulnérables, et ont un effet d’éviction sur les dépenses prioritaires ».

Le FMI calcule que les subventions aux prix des produits pétroliers représentent six fois le budget alloué à l’agriculture, quatre fois celui de la santé et plus de trois fois celui de l’énergie et de l’eau. « La réforme des subventions des prix à la pompe des produits pétroliers devrait s’accompagner de mesures visant à atténuer son impact sur les populations les plus vulnérables, notamment des transferts monétaires. »

Enfin, le FMI juge que les perspectives à moyen terme restent positives, « à condition que les réformes se poursuivent ». La stratégie des autorités reste axée sur la libération du potentiel de croissance du Cameroun en créant un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires, en particulier pour les infrastructures qui soutiendraient la croissance tout en maîtrisant la gestion de la dette. À cet effet, « le rythme des réformes structurelles doit être fortement accéléré, y compris avec des efforts concertés pour améliorer le climat des affaires et permettre ainsi au secteur privé de jouer pleinement son rôle de moteur d‘une croissance inclusive et résiliente », juge le FMI. Selon qui la réforme de la politique fiscale, visant à améliorer la mobilisation des recettes intérieures non pétrolières et à élargir l’assiette fiscale, « demeure une priorité absolue ».

@AB

 

Écrit par
Aude Darc

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