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Croissance économique : Le choc du «Grand confinement»

Croissance économique : Le choc du «Grand confinement»
  • Publiéavril 15, 2020

Le FMI a, comme on s’y attendait, revu en baisse ses prévisions économiques pour 2020. L’institution prévoit néanmoins un fort rebond en 2021, sous réserve d’une atténuation de la pandémie et de mesures appropriées de soutien.

Par Laurent Soucaille

La pandémie de Covid-19 a « un coût humain considérable et de plus en plus élevé » dans le monde entier, note le FMI (Fonds monétaire international) dans ses bulletins trimestriels de conjoncture.

Pour sauver des vies et permettre aux systèmes de soins de faire face à la situation, les pays ont pris des mesures d’isolement, de confinement et de fermeture généralisée en vue de ralentir la propagation du virus.

Une relance budgétaire à grande échelle peut prévenir un recul plus marqué de la confiance, augmenter la demande globale et éviter un ralentissement encore plus marqué, une fois l’épidémie atténuée et les populations libres de se déplacer.

« La crise sanitaire a ainsi de graves répercussions sur l’activité économique », poursuit le FMI qui détaille le choc de ce « Grand confinement ».

En 2020, l’économie mondiale devrait connaître « une forte contraction » de 3 %, bien plus marquée que lors de la crise financière de 2008-2009. En revanche, dans l’hypothèse d’une atténuation de la pandémie au cours du deuxième semestre de 2020…

…et d’un relâchement progressif des efforts d’endiguement, l’économie mondiale devrait croître de 5,8 % en 2021, à mesure que l’activité économique se normalisera, grâce au soutien des pouvoirs publics.

Les risques prédominent, mais…

Pour autant, « les prévisions de croissance mondiale sont extrêmement incertaines ». Les conséquences économiques dépendent de facteurs dont l’interaction est difficile à prévoir, notamment l’évolution de la pandémie, l’intensité et l’efficacité des mesures d’endiguement…

…l’ampleur des perturbations de l’approvisionnement, les répercussions du resserrement des conditions financières, signalent les économistes. Lesquels observent déjà des mutations des schémas habituels de dépenses ou les changements de comportement (la population évite les centres commerciaux et les transports publics, par exemple). Bien sûr, la crise a des effets sur la confiance et la volatilité des cours des produits de base.

Face à la situation de nombreux pays, les risques d’une aggravation de la situation prédominent. Il est indispensable de prendre des mesures efficaces pour éviter de pires résultats. Ces mesures visant à atténuer la contagion et à préserver des vies humaines auront un effet néfaste à court terme sur l’activité économique, mais doivent être considérées comme un investissement important dans la santé humaine et économique à long terme.

… la politique économique peut éviter le pire

Pour le FMI, « la priorité immédiate est de limiter les répercussions de l’épidémie de Covid-19 », notamment en augmentant les dépenses de santé visant à renforcer les capacités et les ressources du secteur sanitaire tout en prenant dans le même temps des dispositions qui freinent la contagion.

Selon l’institution de Washington, la politique économique devra « amortir » les effets du fléchissement de l’activité sur la population, les entreprises et le système financier, réduire les séquelles persistantes d’un inévitable ralentissement prononcé. La politique devra aussi faire en sorte que la reprise économique puisse s’amorcer rapidement une fois la pandémie passée.

Les dirigeants devront prendre des mesures d’envergure et ciblées sur les plans budgétaire, monétaire et financier pour aider les ménages et les entreprises touchés.

Ces mesures contribueront à maintenir les relations économiques pendant toute la période de paralysie et sont indispensables à une normalisation progressive de l’activité une fois que la pandémie se sera atténuée et que les mesures d’endiguement auront été levées.

De nombreux pays avancés ont rapidement pris des mesures d’envergure sur le plan budgétaire. Bon nombre de pays émergents et de pays en développement (Afrique du Sud, Chine et Indonésie, par exemple) ont également annoncé ou commencé à fournir une aide budgétaire importante aux secteurs et aux travailleurs les plus touchés.

Pour le FMI, « il faudra intensifier ces mesures si la suspension de l’activité économique perdure ou si la reprise de l’activité après la levée des restrictions manque de vigueur ».

Les pays faisant face à des problèmes de financement dans leur lutte contre la pandémie et ses effets pourraient avoir besoin d’un soutien extérieur.

Une relance budgétaire à grande échelle peut prévenir un recul plus marqué de la confiance, augmenter la demande globale et éviter un ralentissement encore plus marqué.

Toutefois, ce n’est probablement qu’une fois l’épidémie atténuée et les populations libres de se déplacer, qu’une relance de ce type produirait réellement ses effets.

Une nécessaire coopération internationale

Au cours de ces dernières semaines, les banques centrales ont annoncé des mesures de relance par voie monétaire et mis en place des mécanismes de liquidité qui réduisent les tensions systémiques. « Elles ont ainsi soutenu la confiance, contribué à atténuer l’amplification du choc et créé de meilleures conditions pour une reprise de l’économie. »

Les mesures synchronisées peuvent amplifier leur effet sur chaque pays et contribueront également à dégager dans les pays émergents et les pays en développement la marge de manœuvre nécessaire pour utiliser la politique monétaire afin de régler la conjoncture intérieure.

« Les instances de contrôle devraient également encourager les banques à renégocier les conditions des prêts accordés aux ménages et aux entreprises en difficulté tout en continuant d’évaluer de manière transparente le risque de crédit. »

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Par Laurent Soucaille

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