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Covid-19 : La Bceao engage le combat et baisse ses taux

Covid-19 : La Bceao engage le combat et baisse ses taux
  • Publiéavril 1, 2020

À son tour, la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (Bceao) abaisse son taux d’intervention sur le marché monétaire. Cette décision fait suite aux « huit mesures » annoncées le 21 mars, afin de soutenir l’économie durant la pandémie.

Par Serges David et Laurent Soucaille

Dans le cadre de la mise en œuvre des mesures destinées à contrer les impacts négatifs de la pandémie du Covid-19 sur le système bancaire et assurer le financement de l’activité économique dans l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), la Bceao (Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest) a décidé d’organiser, depuis le 27 mars 2020, les adjudications sur ses guichets d’appel d’offres au taux fixe de 2,50%, son plus faible taux d’intervention.

« Cette opération vise à fournir aux banques les ressources nécessaires à moindre coût, en vue de conforter leur liquidité et leur permettre de maintenir et d’accroître les crédits à l’économie, à des taux plus bas, notamment en faveur des entreprises et des pays membres de l’Uemoa », explique le 31 mars la banque.

La Bceao attend des banques qu’elles répercutent cette baisse du coût de leurs ressources sur les taux d’intérêt des crédits à la clientèle, particulièrement dans le cadre des réaménagements des crédits aux entreprises résidentes affectées par la pandémie et qui rencontrent des difficultés à assurer le paiement de leurs échéances.

La Banque centrale « réaffirme sa détermination » à prendre toutes autres mesures qui s’avéreraient nécessaires, dans le cadre de sa mission, pour contrer les effets néfastes de la pandémie du Covid-19 sur les économies de l’Union.

Auparavant le 21 mars, devant les graves menaces du Covid-19, la Bceao (bras armée de l’Uemoa) avait révélé des mesures d’urgence adoptées pour permettre aux Etats membres de l’Uemoa de faire acte de résilience devant cette pandémie planétaire.

Le gouverneur de la Bceao, Tiémoko Meyliet Koné était lui-même monté au-devant de la scène pour planter le décor : « Depuis le début de l’année 2020, le monde fait face à une grave crise sanitaire marquée par la propagation rapide de la pandémie du Covid-19. Cette pandémie engendre de nombreuses pertes en vies humaines. Par ailleurs, elle a de graves conséquences sur l’activité économique et financière mondiale ».

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Que faire ?!

Puis avait ajouté : « Au regard de l’impact négatif que cette crise pourrait avoir sur le système bancaire et le financement de l’activité économique dans l’Union, la Banque centrale, qui suit avec la plus grande attention l’évolution de la pandémie, a décidé » des mesures d’urgence déroulées autour de huit points.

Augmentation des ressources mises à la disposition des banques

Afin de permettre à celles-ci de maintenir et d’accroître le financement de l’économie. A cet égard, une première hausse de 340 milliards a été apportée au montant que la Banque Centrale accorde chaque semaine aux banques, pour le porter à 4.750 milliards.  

Elargissement du champ des mécanismes à la disposition des banques

Pour accéder au refinancement de la Banque centrale. Dans ce cadre, la BCEAO a pris l’initiative de faire la cotation de 1.700 entreprises privées dont les effets n’étaient pas acceptés auparavant dans son portefeuille.

Cet acte est d’autant plus important que touchée tardivement par le coronavirus, l’Afrique commence depuis peu à compter sérieusement ses contaminés et ses morts à une telle vitesse que des actions rigoureuses s’imposent.  

Cette action permettra aux banques d’accéder à des ressources complémentaires de 1.050 milliards et aux entreprises concernées de négocier et bénéficier de meilleures conditions pour leurs emprunts ;

Affectation de 25 milliards au fonds de bonification de la BOAD

Pour permettre à celle-ci d’accorder une bonification de taux d’intérêt et d’augmenter le montant des prêts concessionnels qu’elle accordera aux États pour le financement des dépenses urgentes d’investissement et d’équipement dans le cadre de la lutte contre la pandémie.

Sensibilisation

Rappeler et sensibiliser les banques à l’utilisation des ressources disponibles sur le guichet spécial de refinancement des crédits accordés aux Petites et moyennes entreprises (PME/PMI). Ce guichet, sans plafond, a été créé dans le cadre du dispositif mis en place par la Bceao en accord avec les banques et les États pour promouvoir le financement des PME/PMI dans l’Union.

Cadre de soutien

Le gouverneur Tiémoko Meyliet Koné a aussi annoncé « la mise en place, avec le système bancaire, d’un cadre adapté pour accompagner les entreprises affectées par les conséquences de la pandémie et qui rencontrent des difficultés pour rembourser les crédits qui leur ont été accordés. La Bceao sollicitera les banques pour qu’elles accordent les reports d’échéances appropriés, en particulier aux PME/PMI ».

Négociations

Il a également précisé l’amorce de « négociations avec les entreprises d’émission de monnaie électronique en vue de réduire les coûts des transactions et encourager les populations à une plus grande utilisation des moyens de paiement digitaux pour mieux limiter les contacts et les déplacements ».

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Organisation et résistance

Enfin les deux dernières mesures concernent l’approvisionnement des « banques en billets en quantité et en qualité suffisantes, afin de leur permettre d’assurer un fonctionnement satisfaisant des guichets automatiques de banques (GAB) et l’organisation, au besoin, et réaménagement du calendrier d’émission des titres publics sur le marché financier régional ».

Comme partout dans le monde où les systèmes économiques, monétaires et financiers organisent la résistance face au Covid-19, la Bceao, par ces nouvelles mesures entend réaffirmer sa « détermination à prendre toutes autres mesures qui s’avéreraient nécessaires, dans le cadre de sa mission, pour contrer les effets néfastes de la pandémie du Covid-19 sur les économies de l’Union ».

Cela est d’autant plus important que touchée tardivement par le coronavirus, l’Afrique commence depuis peu à compter sérieusement ses contaminés et ses morts à une telle vitesse que des actions rigoureuses s’imposent.  

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Par Serges David et Laurent Soucaille

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