Côte d’Ivoire : Accord avec Olam sur la transformation du cacao
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. Fort de cette situation, le gouvernement veut accroître la transformation locale.
Par Gérard Choisnet
Le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, a présidé le 5 septembre la signature d’une convention avec le groupe singapourien Olam, en vue d’atteindre une capacité de transformation du cacao de 900.000 tonnes par an d’ici à 2020.
La 2ème réunion annuelle de l’Organisation se tiendra du 18 au 22 septembre à Abidjan, a annoncé son directeur exécutif, Jean Marc Anga, à l’issue d’une audience accordée le 13 septembre par le vice-président ivoirien, Daniel Kablan Duncan. Cette réunion portera sur la problématique des cours du cacao, dont la transformation locale accrue permettra d’atténuer l’impact.
Cet accord portant sur l’augmentation de la transformation du cacao, contribuera à permettre à la Côte d’Ivoire de passer d’un taux de transformation actuel de 35% (soit 550.000 t) à 50%, comme envisagé par le gouvernement, précisait le ministre de l’Industrie et des mines, Jean-Claude Brou. En outre, cette convention, qui s’inscrit dans le programme de transformation structurelle de l’économie ivoirienne, permettra « d’accroître la valeur ajoutée, de créer des emplois, d’améliorer les investissements dans les produits modernes, technologiques et de créer des ressources pour la Côte d’Ivoire ». Le cacao représente quelque 40% à 50% des recettes d’exportation du pays, 15% à 20% du PIB…
Le groupe Olam a investi « près de 300 millions $, soit environ 150 milliards de FCFA dans le cacao en Côte d’Ivoire », a indiqué à cette occasion son directeur général Shekar Anantharaman. En tenant compte des secteurs coton et noix de cajou, ces investissements dépassent 600 millions$.
Selon le ministère de l’Industrie, les 12 entreprises de broyage de fèves de cacao installées en Côte d’Ivoire disposent d’une capacité de broyage totale de 706 000 t, dont 55% dans six usines implantées à Abidjan et 45% dans sept usines à San Pedro, premier port mondial pour l’exportation du cacao. Les principaux transformateurs sont le groupe suisse Barry Callebaut à travers la Société africaine de cacao (SACO) pour 190 000 t, Olam pour 155 000 t, l’américain Cargill pour 120 000 t, le français Cémoi pour 71 000 t (Cémoi est la seule entreprise de broyage disposant d’une chocolaterie, installée en 2015 avec une capacité de production de 9 000 t/an)…Les principaux produits issus du broyage (530 000 t) sont trois produits semi-finis : la masse de cacao (52%), le beurre de cacao (19%) et les tourteaux (18%), et la poudre de cacao (7%) et la couverture de chocolat (2%).
L’Organisation internationale du cacao (ICCO) a annoncé en août dernier une hausse de 30.000 tonnes de la production nationale, qui portera à 2,1 millions de tonnes la production ivoirienne de cacao pour la campagne 2016-2017.
Sur le plan régional, indique l’ICCO, la production s’élèvera à 3,565 millions de tonnes, soit une progression de 647.000 tonnes par rapport à la campagne précédente, permettant d’atteindre le record de 4,7 millions de tonnes sur le marché mondial, en hausse de
18,1%. Premier producteur mondial, la Côte d’Ivoire assurera ainsi près de 45% de la production globale de cacao, devant le Ghana, deuxième.
Olam a démarré en 1994 ses activités en Côte d’Ivoire, où le groupe emploie aujourd’hui directement plus de 5 000 personnes (plus de 90% d’Ivoiriens et 48% de femmes), et contribue à l’amélioration du niveau de vie de 2 millions d’individus.
Le groupe, dont les activités couvrent plusieurs secteurs, s’approvisionne directement en cacao, café, coton, cajou et latex auprès de plus de 400 000 agriculteurs partenaires, et à travers une chaîne d’approvisionnement locale. Olam effectue diverses opérations de transformation primaire, exploite huit grandes usines et dispose de 175 000 m2 d’entrepôts répartis dans l’ensemble du territoire ivoirien.