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Comment attirer les capitaux privés dans l’énergie ?

Comment attirer les capitaux privés dans l’énergie ?
  • Publiéavril 3, 2023

Pour réussir dans leur adaptation énergétique, les pays africains doivent se doter d’un cadre réglementaire susceptible d’attirer davantage de capitaux privés. Afin d’y parvenir, une coordination entre l’ensemble des acteurs est indispensable, juge un panel d’experts.

 

L’Afrique poursuit sa réflexion quant à son devenir énergétique. « Nous reconnaissons l’importance de poursuivre sur la voie d’une faible émission de carbone, en tirant parti de l’immense potentiel des énergies propres et renouvelables », a ainsi déclaré Sultan Woli, ministre éthiopien du Développement énergétique. Qui a rappelé que l’Éthiopie a investi dans le développement de l’énergie géothermique, éolienne, solaire (voir photo ci-dessus) et d’autres domaines de l’énergie durable pour atteindre ses objectifs. « Alors que nous aspirons à restructurer et à développer des marchés énergétiques nationaux efficaces, le partenariat public-privé est une condition essentielle. »

Les panelistes ont identifié des domaines de coopération technique en matière de réglementation, notamment l’hydrogène vert, le stockage des batteries, la normalisation des contrats, l’élaboration de codes de réseau et la cartographie des risques.

Le responsable s’exprimait lors d’une rencontre de haut niveau, réunie le 28 mars par la CEA (Commission économique des Nations unies pour l’Afrique) et la Fondation RES4Africa. Réunion dont l’objectif est de trouver les moyens pour attirer davantage de capitaux privés dans la transition énergétique.

Le secrétaire exécutif par intérim de la CEA, Antonio Pedro, a souligné qu’à court terme, les défis sont d’ordres politiques et réglementaires. De nouveaux cadres sont nécessaires pour créer les infrastructures recherchées. « Les investissements dans l’énergie et les infrastructures permettront de tirer parti des possibilités de diversification économique grâce à l’augmentation du commerce intra-africain et à l’intégration économique régionale, et permettront d’offrir des débouchés économiques à la jeunesse africaine. »

L’Afrique est au cœur des transitions soutenables

Bien que la majorité du financement des infrastructures provienne jusqu’à présent des gouvernements africains, les experts soulignent qu’il est nécessaire d’attirer les investissements du secteur privé pour financer le développement d’infrastructures durables à grande échelle. D’où les efforts, comme ceux de la Fondation RES4Africa et la CEA, pour aider les pays africains à réaliser des examens réglementaires des marchés nationaux de l’électricité fondés sur des données probantes et pour promouvoir la création de cadres politiques et réglementaires visant à accroître l’ouverture, l’attractivité et la préparation des marchés africains de l’électricité à l’investissement privé.

 

Une vision commune du développement

De toute évidence, il est essentiel de favoriser la coordination entre les secteurs public et privé pour accroître les investissements dans les infrastructures en Afrique. D’où le besoin, pour y parvenir, d’une approche globale et participative.

Les réformes politiques devraient donner la priorité à la transparence, à la prévisibilité et à la compétitivité, tout en garantissant la protection de l’intérêt public et du bien-être social. Ils ont souligné que ces objectifs peuvent être atteints en créant des règles et des lignes directrices claires, en promouvant la concurrence et en réduisant les obstacles bureaucratiques. Une coordination réussie entre les secteurs public et privé nécessite « la confiance, la communication et une vision commune du développement ».

« Pour stimuler l’investissement privé et accélérer le développement des infrastructures en Afrique, la première étape consiste à créer un cadre réglementaire clair, stable et transparent », a résumé Salvatore Bernabei, président de RES4Africa et PDG d’Enel Green Power.

Sultan Woli, ministre éthiopien du Développement énergétique.
Sultan Woli, ministre éthiopien du Développement énergétique.

En effet, un environnement politique et réglementaire favorable joue un rôle majeur dans l’atténuation des risques politiques et réglementaires qui pèsent sur les investissements du secteur privé dans les infrastructures. Ceci est crucial pour le développement du secteur de l’électricité. Il est également important pour le secteur de réduire les obstacles bureaucratiques, de simplifier les processus et d’améliorer la facilité de faire des affaires. « Une attention particulière sera accordée à la mise en œuvre des politiques et des règles par le biais de la législation secondaire existante », a fait observer Salvatore Bernabei.

« L’amélioration et la réforme de la réglementation du marché de l’électricité constituent une partie importante de la solution pour réduire les risques d’investissement dans l’infrastructure énergétique de l’Afrique », a renchéri Yohannes Hailu, expert de la CEA.

Selon qui un cadre réglementaire et une politique crédibles restent des instruments clés pour les pays membres qui s’efforcent d’attirer des capitaux privés sur leurs marchés de l’électricité par le biais de la production, de la transmission, de la distribution et du développement de systèmes hors réseau.

Pour sa part, Abdellatif Bardach, président de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité du Maroc et de Méditerranée (MEDREG), a observé que « le secteur privé a un rôle à jouer dans les réformes qui soutiennent la participation dans le secteur de l’électricité. Notre rôle en tant que régulateur est de garantir des règles et des politiques claires, un processus de prise de décision transparent et des conditions de concurrence équitables ».

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En bref

Moderniser la collecte de données

 

La CEA lance un programme visant à aider les pays africains à moderniser les données administratives à des fins statistiques. Deux ateliers sont en cours pour lancer le processus au Cameroun et en Ouganda. Ces ateliers sont organisés conjointement par le Centre africain de statistique (CAS) de la CEA et les bureaux nationaux de statistique.

Les sources de données administratives présentent plusieurs avantages. Elles offrent des données désagrégées à haute fréquence ; elles réduisent les coûts de production car les données sont collectées de manière routinière pour les activités administratives ; et elles réduisent la charge de travail des répondants.

Par exemple, l’Institut camerounais de la statistique (INS) met en œuvre deux projets utilisant des statistiques administratives, à savoir le Registre statistique des entreprises et l’indice du chiffre d’affaires.

@AB

Écrit par
Paule Fax

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